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Commentaire Sur Un Extrait Des Misérables De Hugo

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-27) ; « ténèbres » (l-28). Sans compter la gradation ascendante en ligne 14 avec « Dans l’éclipse, dans la nuit, dans l’opacité fuligineuse » qui vient s’ajouter à ce milieu déjà si sombre. Cependant, malgré une forêt placée sous le signe de la mort, certains objets de cette même forêt semblent prendre vie et s’animer. Effectivement, les expressions « De grands branchages se dressaient affreusement » (l-6) (cette dernière qui d’ailleurs peut s’apparenter à une personnification), « Des buissons chétifs et difformes sifflaient » (l-7) ou encore la comparaison « Les hautes herbes fourmillaient […] comme des anguilles » (l-8) prononcent davantage cet effet d’activité de la forêt plutôt malfaisante et troublante. De plus, une seconde comparaison « les ronces se tordaient comme de longs bras armés de griffes cherchant à prendre des proies » (l-9) accentue encore le mauvais augure de cette mystérieuse forêt et fait de la petite fille une proie traquée par la forêt. Par ailleurs, l’ensemble des éléments de la forêt ont apparemment tendance à interagir entre eux, notamment avec la personnification des « quelques bruyères sèches » qui « avaient l’air de s’enfuir avec épouvante devant quelque chose qui arrivait » (l 9-10). Naturellement, aucun enfant plongé dans un tel milieu ne resterai indifférent, et c’est bien le cas de notre petite Cosette.

En effet, c’est un sentiment de terreur qui « persécute » la petite. Et ce ne sont pas les expressions de peur ou de manifestations de l’angoisse qui manquent. Par exemple, deux occurrences de « peur » apparaissent lignes 2 et 20. Puis on retrouve « rougeur horrible » (l-3), « se dressaient affreusement » (l-7), « avec épouvante » (l-10), « vertigineuse » (l-12), « cœur serré » (l-13), « tremblement » (l-16), « d’effrayants » (l-24), « l’angoisse » (l-26), « sinistre » (l-29). Cette série encore incomplète d’expressions qui jonchent tout l’extrait révèle une petite fille totalement saisie par la terreur, conséquence de son environnement si sinistre. Néanmoins, la terreur semble ne plus être le seul sentiment ressenti par la petite enfant à partir de la seconde moitié de l’extrait. Puisqu’une certaine présence ou entité a l’air d’être perçue à la ligne 17 « L’inconcevable s’ébauche » puis à nouveau en ligne 18 « On voit flotter », « attitudes farouches » (l-20) ou encore « des profils taciturnes » (l-22). Ces termes décèlent peut-être chez la petite une forme de délire ou d’hallucination résultant d’une épouvante excessive constamment alimentée par la forêt. Pourtant, le parallélisme « Quand l’œil voit noir, l’esprit voit trouble » (l-13) semble être révélateur d’une toute autre dimension parallèle à celle que l’on vient de développer car il fait le lien entre ce monde d’obscurité qui correspond à la forêt et l’esprit qui se voit plongé dans le trouble, c'est-à-dire la confusion et l’ignorance.

Car bien évidement, ce n’est pas seulement une peur démesurée de la petite Cosette qu’Hugo a voulu mettre en évidence mais bien un manque d’instruction alarmant subi par la petite, conséquence d’une grande misère. En effet, dès le début de l’extrait, un astre si familier qui n’est qu’autre que la Lune n’est même pas reconnu par la petite si l’on en juge par cette expression : (l-1) « cette grosse étoile qu’elle ne connaissait pas ». Par ailleurs l’expression qui suit : « et qui lui faisait peur » atteste bien d’une vérité toujours vraie : l’inconnu est la plus grande peur de l’Homme. De plus, l’oxymore « réalité chimérique » (l-16) révèle l’esprit confus et flou de la petite, faute de connaissance. On y ajoutera les expressions « la profondeur indistincte » (l-17) et la comparaison « on ne sait quoi de vague et d’insaisissable comme les fleurs endormies » qui toutes deux revoient derechef à l’inconnu ou au mal défini, donc à l’ignorance de Cosette. De plus, quelques autres termes visant toujours à déplorer (indirectement) l’absence d’enseignement à l’égard de la petite sont à citer comme « les êtres inconnus possibles » (l-24) ou « penchements de branches mystérieux » (l-24) ou encore « les choses » (l-21). Toutefois, la dimension allégorique de l’extrait étudié dont il est question en cette troisième partie va bien au-delà de l’ignorance de la petite. En effet, la forêt tant évoquée est sans doute le reflet du vaste monde réel si impitoyable avec illettrés. Car effectivement plusieurs expressions comme « étendues lugubres » (l-11) ou «profondeur indistincte » (l-17) ou « grand vide » (l-20) ou encore « l’immensité sépulcrale » (l-23) semblent renvoyer vers un vaste espace, donc renvoyer vers le monde réel mais perçu sous la forme d’une forêt affreuse chez la petite fille en dépit d’un enseignement ne serait-ce que sommaire. En outre l’état démuni de la petite face au vaste monde réel est avancé ici : « on est sans défense contre tout » (l-25). Or, la dernière expression citée ligne 25 s’avère être révélatrice, notamment avec le pronom personnel indéfini « on ». En effet ce « on » semble ouvrir la dimension symbolique à la cause humaine et non plus seulement à la petite fille. De plus, sur la seconde moitié de l’extrait, « on » est anaphorique puisque présent au début

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