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Theatre

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rame connu en langue vulgaire. Bien que très proche du drame liturgique, il s’en distingue toutefois par une caricature des personnages.

Trilogie inspirée par le dogme de l’Incarnation ("Tentation", "Péché", "châtiment d’Ève et d’Adam", "Meurtre d’Abel par Caïn", "Procession des prophètes du Christ"), il comprend 942 vers et comporte des didascalies latines riches et précises.

Les premiers "mystères" et "miracles"

De nombreux récits bibliques sont représentés, de la Création à la Crucifixion. Ces pièces sont appelées "mystères de la Passion", "miracles" ou encore "pièces saintes".

Des mansions spécifiques sont dressées autour de la nef, le paradis étant généralement situé au pied de l’autel, une gargouille (tête monstrueuse avec une gueule béante) représentant l’entrée de l’enfer de l’autre côté de la nef. Acteurs et spectateurs se déplaçent d’un bout à l’autre de l’église selon les nécessités du récit.

Les pièces sont divisées en épisodes, couvrant chacun des milliers d’années et réunissant des lieux très éloignés, à l’aide de raccourcis allégoriques.

À l’inverse de la tragédie grecque, qui s’organise autour de la progression vers un apogée cathartique, le théâtre médiéval évoque le salut de l’humanité et ne crée pas de tension dramatique intense.

Le drame sort de l’Église

Le rôle didactique du drame liturgique s'effacent peu à peu derrière l'attrait du divertissement et du spectacle. Ces spectacles n'ont plus leur place dans un lieu de culte et après plusieurs scandales, l’église choisit de déplacer la scène théâtrale sur les places de marché.

Tout en conservant des thèmes religieux, le théâtre s’oriente vers une forme de représentation plus indépendante. Les deux œuvres représentatives de cette époque sont le jeu dramatique de Jean Bodel, "le Jeu de saint Nicolas" (v. 1200), et la pièce allégorique de Rutebeuf, "le Miracle de Théophile" (1263).

La Fête-Dieu

Au XIVe siècle, le théâtre s’émancipe du drame liturgique. Dans le cadre de la Fête-Dieu, les représentations sont organisées sous la forme de cycles, qui peuvent comporter jusqu’à quarante pièces. Ces cycles sont joués par l'ensemble du village, tous les quatre ou cinq ans, et sur une durée de quelques jours à un mois.

Chaque pièce du cycle est confiée à une corporation, en fonction de ses affinités avec le sujet (par exemple, les constructeurs de bateaux mettent en scène l’épisode de l’arche de Noé).

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Le théâtre profane

La scène au Moyen Âge

Le moyen-âge connait trois formes principales de scène. En Angleterre et en Espagne, on utilise souvent des cortèges de charrettes. L’ancienne "mansion" devient une scène ambulante (l’équivalent des actuels chars de carnaval), qui peut aller de place en place dans la ville, et autour de laquelle les spectateurs se rassemblent.

Les acteurs jouent sur ces charrettes et sur une platée à même la rue, ou parfois sur une plate-forme adjacente. En France, on met au point une mise en scène simultanée : plusieurs mansions sont installées côte à côte sur une longue plate-forme, face au public.

Ce système est amélioré en Angleterre, à travers des représentations "en rond", au sein d’une zone circulaire entourée de mansions où le public prend place.

A la même époque, le théâtre profane se développe aussi. Il est représenté entre autre par les "jeux-partis", drames où se succèdent scènes satiriques, burlesques et féeriques d’Adam de la Halle. Cette forme théâtral comporte divers jeux de troubadours et de jongleurs, récitant des monologues.

Un théâtre non professionnel

La disparition des jongleurs, au XIVe siècle, marque la fin du théâtre profane professionnel. Les acteurs sont des amateurs le plus souvent illettrés et les pièces sont écrites en vers simples et faciles à mémoriser.

Des auteurs inconnus pratiquent un réalisme sélectif, indifférent aux limites spatio-temporelles, truffé d’anachronismes et de références locales ou contemporaines. Une certaine forme de poésie l'emporte largement sur la cohérence et la logique de narration.

Les costumes et les accessoires sont toujours contemporains tandis que la reconstitution des épisodes bibliques repose sur des détails authentiques parfois à l'origine d'accidents (on recense de nombreux exemples d’acteurs qui ont failli mourir d’une crucifixion trop réaliste, ou d’interprètes du diable gravement brûlés, etc.).

À l’inverse, le passage de la mer Rouge est simplement évoqué par la déchirure d’une pièce de tissu rouge, jetée ensuite sur les Égyptiens pour suggérer leur noyade. Ce libre mélange de réalisme et de symbolisme ne heurte pas la sensibilité de l’époque.

La représentation s’agrémente d’effets spectaculaires, comme les exercices d’habileté pyrotechnique.

Les "moralités"

Dans le même temps, on voit donc apparaître des pièces folkloriques, des farces profanes et des drames pastoraux, tandis que se perpétuent les multiples formes de divertissement populaire. Tous ces genres influent sur le développement, au XVe siècle, d’un théâtre moraliste.

Bien que vaguement inspirées, pour le thème et les personnages, par la théologie chrétienne, les "moralités", à la différence des "cycles", ne sont plus basés sur les récits bibliques. Ce sont des pièces autonomes, jouées par des professionnels. À l’exemple d’une pièce comme "Tout le monde" (anonyme, XVe siècle), elles évoquent les étapes de la destinée de l’être humain, à l’aide de figures allégoriques (la Mort, la Gourmandise et divers défauts ou qualités, etc.).

Les acteurs font alterner action et musique. Ils exploitent les ressorts comiques des démons et des figures allégoriques du vice pour créer une forme de drame populaire qui rencontre un vif succès.

THÉÂTRE RELIGIEUX ET PROFANE

Comme dans la Grèce antique, le théâtre français a une origine religieuse. À partir du Xèmesiècle, on représente, à l'intérieur des églises et en latin, de brefs drames liturgiques, dont le sujet est tiré de la Bible. Il avait été oublié sous les Mérovingiens et les Carolingiens et renaît au Moyen Age en s'inspirant de la vie liturgique. La liturgie dramatise le mystère sacré; elle le représente et donne naissance au drame liturgique, partie intégrante de l'office. Autour de l’an mille, les tropes font leur apparition. C’est, à l’office de Pâques, le dialogue des saintes femmes et de l’ange (un enfant en robe blanche debout sur un podium dressé au milieu du chœur):

Qui cherchez-vous dans le sépulcre? – Jésus de Nazareth. – Il n’est plus ici. Il est ressuscité...,

ou, à la veille de Noël, sur le jubé, le défilé des prophètes annonçant la venue du Sauveur.

A l'extérieur des églises, camelots, vendeurs de drogues, arracheurs de dents, acrobates, escamoteurs, montreurs de bêtes curieuses ameutent les badauds par leurs boniments emphatiques (tel le Dit de l’herberie , de Rutebeuf), comme le font de leur côté les "jongleurs", qui sont des conteurs ambulants. Ce théâtre de la rue coule dans un moule littéraire le parler commun. Dès la fin du XIIème siècle, s'accomplit un changement radical : avec le Jeu d’Adam et Ève, la plus ancienne pièce de théâtre qui a pour objet de raconter la mésaventure de Adam au paradis, composée en français par un moine anglo-normand, la pièce se joue sur le parvis, en langue vulgaire (le drame sacré s’émancipe du latin), avec des acteurs laïcs et un décor multiple (le Paradis, Jérusalem, l'Enfer). C'est le drame semi-liturgique, qui prend le nom de miracle quand son argument provient de la Vie des Saints (le Jeu de saint Nicolas). Il et se déploie sur le parvis de l’église, au grand jour de la place publique.

Le clergé garde la haute main sur les représentations; c’est lui qui dirige le travail des nombreux corps de métiers (confrérie) qui construisent les décors et les machines. Il règle la mise en scène, l’exécution musicale, et y tient même certains rôles. Mais les éléments profanes, par le biais des intermèdes bouffons qui tiennent en haleine le menu peuple, prendront dans le spectacle une place de plus en plus importante.

L’apparition d’écrivains professionnels, même s’ils remplissent, comme Rutebeuf, des fonctions cléricales, accentue le processus de laïcisation. C’est le cas de deux trouvères arrageois, Jean Bodel (1210) et Adam le Bossu (1290): de l’un, le Jeu de saint Nicolas traite la donnée hagiographique en roman d’aventures corsé de scènes de taverne; du second, le Jeu de la feuillée , sorte de revue d’intérêt local, et le Jeu de Robin et de Marion , divertissement de cour, sont d’inspiration tout à fait profane.

Et pourtant le théâtre religieux s’enrichit de deux thèmes nouveaux : la Fête-Dieu, instituée en 1264, se célèbre en juin par

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