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Le Mythe d'Oedipe à travers la musique

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Par   •  31 Décembre 2016  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 658 Mots (7 Pages)  •  1 076 Vues

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LE MYTHE D’ŒDIPE A TRAVERS LA MUSIQUE

INTRODUCTION

Au début du XXème siècle, une transformation fondamentale a lieu dans les conceptions qui avaient régi la musique occidentale. Le langage musical ne sera pas le même en terme d’harmonie, de rythme, de tonalité et d’orchestration.

Le premier quart du siècle voit se développer des opéras modernes sans que ceux-ci se détachent complètement du système tonal (Rachmaninov, Strauss, Camille Saint-Saëns, Puccini). D’autres compositeurs s’en détachent complètement comme Berg avec son opéra Wozzek, Schönberg avec le Pierrot Lunaire et surtout Debussy avec Pélleas et Melisande qui pose les premiers jalons de l'opéra moderne affranchi de toute référence romantique ou post-romantique en éliminant les relations tonales.

Mais ces opéras issus de l’atonalisme et du dodécaphonisme n’arriveront pas à s’imposer comme l’opéra romantique du XIXème siècle, ceux de Verdi, Wagner, Bizet,…

Ils vont donc coexister avec les opéras du passé. Parmi ces opéras que l’on appelle « modernes » et qui ont été biens accueillis par le public, deux exemples sont dédiés à Œdipe.

Il s’agit de Oedipus Rex  de Igor Stravinsky  et Œdipe  du roumain Georg Enescu. Ces deux opéras eurent leur première à Paris respectivement en 1927 et en 1936 et ils sont régulièrement joués.

Il existe quelques opéras traitant du thème d’Oedipe mais ils n’ont pas marqué le public.

ANALYSE DES ŒUVRES

       

« ODIPUS REX » STRAVINSKY (1882-1975)

STYLE

Musique néo-classique

GENRE

Opéra-Oratorio en 2 actes et 6 tableaux composé sur les poèmes « Sophocle » de Jean Cocteau traduit en latin par Jean Danièlou.

Durée 57 mn

HISTOIRE

DU MYTHE

Le compositeur concentre son attention sur les passages dramatiques de la tragédie, épurant l’intrigue pour ne garder que les dialogues. Les actions principales sont confiées au récitant, de sorte que les tableaux scéniques sont extrêmement statiques (comme dans un oratorio)

LIVRET

Stravinsky associe des scènes d’opéra, chantées en latin (il a préféré le latin, bien que Œdipe fasse partie des tragédies grecques, car il disait que « le latin n’est pas mort, mais changé en pierre »), à une narration d’oratorio parlée dans la langue du public.

EXTRAITS

PRESENTES

http://www.youtube.com/watch?v=locLCN33zkg

Début 2:25 à 6 :15  « La peste a envahi Thèbes… »

Chef : Seiji Osawa / Narratrice : la tragédienne Kayoko Shiraishi. Oedipe (ténor)

FORMATION

Représentation

Personnages

6 solistes, un chœur d’hommes, l’orchestre et dans cette version des danseurs.

Le caractère figé, dénué d’action, se retrouve au niveau des personnages. Tous portent des costumes imitant des statues païennes (en pierre) et ne bougent que la tête et les bras, ils sont immobiles comme des pierres. Seuls les messagers sont vêtus normalement et se meuvent librement.

Les danseurs et les chanteurs sont transformés en troupe de mort-vivants loqueteux, en beige sale. Les personnages principaux sont parés d’éléments de cultes païens primitifs.

PROCEDES

MUSICAUX

a) Stravinsky oppose au statisme de l’action dramatique, le dynamisme musical (nuances fortes, timbres puissants)

b) Aucune introduction, aucune mise en condition sonore après le prologue du narrateur (narratrice)

c) Le chœur et l’orchestre attaquent « tutti » selon le procédé qui consiste à faire débuter une œuvre sur une culmination.

d) Deux procédés d’écriture caractéristiques de l’œuvre :

- L’Ostinato : forme de contrainte, de carcan sonore librement choisi et assumé, porteur de l’idée d’obsession, de fatalité. Les ostinatos se retrouvent :

  • Aux timbales, harpe et piano sur un rythme pointé et sur un intervalle de tierce mineure (sib-réb) qui accompagne un chœur homophonique (exemple 1)
  • A la clarinette qui se maintient tout au long du premier monologue d’Œdipe
  • Ostinato de l’orchestre dans la seconde partie du monologue d’Œdipe qui adopte une nouvelle formule rythmique, le rythme pointé de l’exemple 1 devient syncopé (exemple 3)

- Une cellule conductrice (motif d’un intervalle de tierce mineure) omniprésente tout au long de la partition, utilisation plus subtile que le leitmotiv classique des opéras wagnériens.

d) Le chœur d’hommes (de 2 à 4 voix) prend ici une importance et intervient comme un personnage collectif (très utilisé dans l’opéra russe).

e) L’orchestre favorise les timbres comme la clarinette et les cuivres avec pour les moments cruciaux l’utilisation de puissants « tutti ». Signature instrumentale de Stravinsky.

f) Monologue d’Œdipe, il utilise la technique vocale de l’ornementation rappelant les mélismes des chants grégoriens, dimension religieuse.

       

« ŒDIPE » ENESCU (1881-1955)

STYLE

Musique « moderne ». La musique de Enescu est fortement inspirée du folklore roumain mais également de la tradition musicale française de Debussy et Fauré.

GENRE

Opéra en 4 actes et 6 tableaux

HISTOIRE

DU MYTHE

Toutes les étapes de la vie d’Œdipe y sont dramatisées, de la naissance jusqu’à la mort.

LIVRET

Le texte en français a été rédigé par Edmond Fleg. Celui-ci a respecté le contenu de l’œuvre de Sophocle mais en modifiant l’ordre chronologique.

EXTRAITS

PRESENTES

 

Acte II, scène 19. La scène du Sphinge et d’Œdipe.

Ici, l’énigme posée par le Sphinx n’est pas la même que dans la tradition.

« - Qui est plus fort que le Destin ? »

Œdipe répond avec force : « L’homme, l’homme est plus fort que le Destin ». Il répète ces mêmes mots quand il pénètre dans la grotte à Colonne pour y trouver la mort : « J’ai triomphé du Destin ! » (x2)

FORMATION

Représentation

Personnages

Le sphinge (soprano) et Œdipe (ténor) + l’orchestre

Pas de description mais on suppose une  représentation classique des personnages comme dans l’opéra.

PROCEDES

MUSICAUX

a) Le Sphinx débute sur un motif en crescendo qui reprend le leitmotiv du Destin. Dans son opéra Enescu fait appel à la technique wagnérienne du « leitmotiv ». chaque personnage ou situation est associé à une mélodie (thème). Le thème du Destin, du parricide, du triomphe, de l’inceste.

Les motifs sont combinés avec des passages symphoniques et des chœurs.

Dans l’extrait le chœur n’intervient pas, mais dans l’opéra de Enescu, il renforce le contenu émotionnel et l’action dramatique en faisant l’écho des sentiments des personnages, comme chez les Grecs

b) L’orchestre : peu présent, intervient avec les percussions qui marquent les moments importants de la scène. Lorsque le Sphinx pose sa question, on entend un roulement de tambour (caisse claire) dans l’attente de la réponse d’Œdipe.

Le roulement de tambour qui accompagne un condamné à mort !

c) Œdipe utilise la technique du récitatif (parlé/chanté)

d) Le Sphinx fait des onomatopées imitant d’une part le rire « Ha ! Ha ! Ha ! » mais à la fin de la scène son rire se transforme en râle agonisant sous l’effet d’un glissando de la voix.

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