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Excision

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t engagé à mettre fin à cette pratique; en témoigne l’article 380 du code pénal qui puni d'un emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d'une amende de 150 000 à 900 000 FCFA ou de l'une de ces deux peines, quiconque porte ou tente de porter atteinte à l'intégrité de l'organe génital de la femme par ablation totale, par excision, par infibulation, par insensibilisation ou par tout autre moyen et si la mort en résultait la peine est un emprisonnement de 5 à 10 ans. Après des années d'efforts, le sujet n'est plus tabou et les mentalités commencent à changer. Quand les familles font encore "opérer" leurs filles, elles le font clandestinement et sur des enfants de plus en plus jeunes. Toutes ces actions ont certes contribué à la baisse de l’incidence de la pratique de l’excision et on est en droit de penser à une disparition de cette pratique dans las années à venir. Mais pour l’heure, comme le montrent les statistiques, la prévalence des MGF reste très élevée au Burkina Faso et pour des membres de certaines communautés, mettre fin à ces traditions est inimaginable surtout lorsque ces pratiques font partie intégrante de leur tissu social. C’est sans doute pour cette raison que de nos jours même en pleine capitale on continue toujours à assister au Burkina Faso à des cas d’excision de fillettes. Les raisons avancées par les femmes excisées, les hommes qui approuvent cette pratique ainsi que les leaders d’opinion sont le respect des coutumes, la religion, ainsi que son rôle de régulateur de comportement sexuel ou de reproduction. En effet, le discours populaire semble indiquer que l’excision est une forme de domination masculine, instaurée pour permettre de contrôler la sexualité des femmes. Les femmes non excisées (versus celles excisées) auraient un goût plus prononcé pour les relations sexuelles. La persistance de cette pratique résulterait entre autre de ce souci de maîtriser la sexualité féminine. Des études menées au Burkina Faso ont montré que les partisans à l’excision

reprochent aux femmes non excisées d’être frivoles et le seul moyen de contrôler sa sexualité, partant la reproduction sociale dans les conditions acceptées par la communauté est de l’exciser afin de la rendre insensible.1 Pour ces mêmes partisans, le développement de la prostitution, l'augmentation des taux de divorces sont liés à la non-excision des filles. Ces filles non excisées seraient celles qui pratiquent le vagabondage sexuel parce que ne pouvant être satisfaites par un seul homme; d'où la propagation des infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH/Sida. L’ablation totale ou partielle du clitoris aurait entre autre pour objectif, de rendre la femme fidèle à son mari.

S’il est difficile de vérifier sur des bases scientifiques les raisons avancées sur le respect des coutumes et de la religion, une réponse scientifique peut être apportée quant aux comportements sexuels des filles excisées par rapport à celles qui ne le sont pas. On peut en effet se poser la question à savoir s’il existe une différence de comportement sexuel selon le statut d’excision de la femme. Les femmes non excisées auraient-elles un goût plus prononcé pour les relations sexuelles ? Ces dernières sont-elles celles qui connaissent le plus grand nombre de partenaires sexuels? Autant de questionnements qui pourront lever le doute sur le comportement sexuel des filles selon le statut d'excision.

L’objectif que nous nous sommes fixé à travers cette étude est d’analyser les comportements sexuels des deux groupes de femmes dans la jeunesse; de déterminer l'existence ou non de différence de comportement sexuel selon que l'on serait excisé ou non, et cela à travers certaines variables de comportement sexuel telles que l’âge au premier rapport sexuel, le nombre de partenaires sexuels avant le mariage pour celles qui le sont, le nombre de partenaires sexuels dans la vie, le type de partenaire sexuel (occasionnel ou régulier).

L’étude portera donc sur la situation des adolescentes (âgées de 15 à 19 ans) interviewées au moment de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) 2003 du Burkina Faso et sur celles des femmes plus âgées, avec un regard rétrospectif sur le comportement sexuel mais au moment de leur adolescence. L’EDS du Burkina Faso 2003 a porté sur 12477 femmes en âge de procréer (15-49 ans) dont une proportion de ¾ excisée et ¼ non excisée. Les adolescentes représentent 22,3% de l’effectif des femmes enquêtées. Notre analyse consiste, dans une première partie, en la caractérisation des femmes excisées et non excisées en fonction des variables de comportement sexuel en distinguant les adolescentes mariées et les non mariées. Il s'agira là d'une simple description des deux groupes de femmes (excisées et non) selon les variables susmentionnées. Ensuite, parmi les variables disponibles et pouvant rendre compte du comportement sexuel des adolescentes, nous avons retenu le nombre de partenaires sexuels au cours des 12 derniers mois comme pouvant mieux rendre compte du degré de fidélité

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