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Le Gaulisme

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t. I, © Plon, 1954, p. 1-2

1.2 Le style

Appel radiotélévisé du général de Gaulle le 23 avril 1961, au moment du putsch des généraux à Alger.

Un pouvoir insurrectionnel s’est établi en Algérie par un pronunciamiento militaire…

Ce pouvoir a une apparence, un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité : un groupe d’officiers, partisans, ambitieux, fanatiques. Ce groupe et ce quarteron possèdent un savoir-faire expéditif et limité. Mais ils ne voient et ne comprennent la nation et le monde que déformés à travers leur frénésie. Leur entreprise conduit tout droit au désastre national (…). Voici l’État bafoué, la nation défiée, notre puissance ébranlée, notre prestige international abaissé, notre place et notre rôle en Afrique compromis. Et par qui ? Hélas ! Hélas ! Par des hommes dont c’était le devoir, l’honneur, la raison d’être, de servir et d’obéir.

Au nom de la France, j’ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés pour barrer partout la route à ces hommes-là, en attendant de les réduire. J’interdis à tout Français et, d’abord, à tout soldat d’exécuter aucun de leurs ordres. (…) Les seuls chefs, civils et militaires, qui aient le droit d’assumer les responsabilités sont ceux qui ont été régulièrement nommés pour cela. (…) L’avenir des usurpateurs ne doit être que celui que leur destine la rigueur des lois.

Devant le malheur qui plane sur la patrie et la menace qui pèse sur la République, ayant pris l’avis officiel du Conseil constitutionnel, du Premier ministre, du président du Sénat, du président de l’Assemblée nationale, j’ai décidé de mettre en oeuvre l’article 16 de notre Constitution. Á partir d’aujourd’hui, je prendrai, au besoin directement, les mesures qui me paraîtront exigées par les circonstances. Par là même, je m’affirme, pour aujourd’hui et pour demain, en la légitimité française et républicaine que la nation m’a conférée, que je maintiendrai, quoi qu’il arrive, jusqu’au terme de mon mandat ou jusqu’à ce que me manquent, soit les forces, soit la vie, et dont je prendrai les moyens d’assurer qu’elle demeure après moi.

Françaises, Français ! Voyez où risque d’aller la France par rapport à ce qu’elle était en train de redevenir.

Françaises, Français, aidez-moi !

Charles de Gaulle, Discours et messages, t. III, © Plon, 1970, p. 306-308

2 Le gaullisme, principes et pratiques

2.1 La réforme institutionnelle de 1962.

Charles de Gaulle, allocution radiotélévisée du 20 septembre 1962. Site du Sénat [www.senat.fr], D.R.

(…) En somme, comme vous le voyez, un des caractères essentiels de la Constitution de la Ve République, c’est qu’elle donne une tête à l’État. (…)

Cependant, pour que le président de la République puisse porter et exercer effectivement une charge pareille, il lui faut la confiance explicite de la nation. Permettez-moi de dire qu’en reprenant la tête de l’État, en 1958, je pensais que pour moi-même et à cet égard, les événements de l’Histoire avaient déjà fait le nécessaire.

En raison de ce que nous avons vécu et réalisé ensemble, à travers tant de peines, de larmes et de sang, mais aussi avec tant d’espérances d’enthousiasmes et de réussites, il y a entre vous, Françaises, Français, et moi-même un lien exceptionnel qui m’investit et qui m’oblige. Je n’ai donc pas attaché, alors, une importance particulière aux modalités qui allaient entourer ma désignation, puisque celle-ci était d’avance prononcée par la force des choses. D’autre part, tenant compte de susceptibilités politiques, dont certaines étaient respectables, j’ai préféré, à ce moment-là, qu’il n’y eût pas à mon sujet une sorte de plébiscite formel. Bref, j’ai alors accepté que le texte initial de notre Constitution soumit l’élection du président à un Collège relativement restreint d’environ 80 000 élus.

Mais, si ce mode de scrutin ne pouvait, non plus qu’aucun autre, fixer mes responsabilités à l’égard de la France, ni exprimer à lui seul la confiance que veulent bien me faire les Français, la question serait très différente pour ceux qui, n’ayant pas nécessairement reçu des événements la même marque nationale, viendront après moi, tour à tour, prendre le poste que j’occupe à présent. Ceux-là, pour qu’ils soient entièrement en mesure et complètement obligés de porter la charge suprême, quel que puisse être son poids, et qu’ainsi notre République continue d’avoir une bonne chance de demeurer solide, efficace et populaire en dépit des démons de nos divisions, il faudra qu’ils en reçoivent directement mission de l’ensemble des citoyens. Sans que doivent être modifiés les droits respectifs, ni les rapports réciproques des pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire, tels que les fixe la constitution, mais en vue de maintenir et d’affermir dans l’avenir nos institutions vis-à-vis des entreprises factieuses, de quelque côté qu’elles viennent, ou bien des manoeuvres de ceux qui, de bonne ou de mauvaise foi, voudraient nous ramener au funeste système d’antan, je crois donc devoir faire au pays la proposition que voici : quand sera achevé mon propre septennat, ou si la mort ou la maladie l’interrompaient avant le terme, le président de la République sera dorénavant élu au suffrage universel.

Sur ce sujet, qui touche tous les Français, par quelle voie convient-il que le pays exprime sa décision ? Je réponds : par la plus démocratique, la voix de référendum. C’est aussi la plus justifiée, car la souveraineté nationale appartient au peuple et elle lui appartient évidemment, d’abord, dans le domaine constituant. D’ailleurs, c’est du vote de tous les citoyens qu’a procédé directement notre actuelle constitution(…).

2.2 Vision de l’Europe

Le 9 juin 1965, de Gaulle se dit favorable à la construction européenne sous certaines conditions.

Texte adressé à un groupe de députés, 9 juin 1965,

Nous ne voulons pas d’une Europe supranationale. Les Nations, ça existe. Il y a une Italie, une Allemagne. C’est millénaire, c’est bimillénaire. Ce ne sont pas des entités qui peuvent disparaître comme ça. Il n’est pas question de pouvoir les fondre. Faire l’Europe supranationale serait, pour nous, vouloir disparaître. Faire une fusion n’est pas possible. Pour l’Europe, une confédération, oui, mais pas une fusion.

cité par André Passeron, de Gaulle parle, t. II, © Fayard, p. 305

2.3 Retrait de l’OTAN

Le 7 mars 1966, de Gaulle annonce le retrait de la France de l’OTAN.

Cher Monsieur le Président, notre alliance atlantique achèvera dans trois ans son

premier terme. Je tiens à vous dire que la France mesure à quel point la solidarité de défense ainsi établie entre quinze peuples libres de l’Occident contribue à assurer leur sécurité, et notamment quel rôle essentiel jouent à cet égard les Etats-Unis. Aussi la France envisage-t-elle dès à présent de rester, le moment venu, partie au traité signé à Washington le 4 avril 1949. Cela signifie que, à moins d’événements qui, au cours des trois prochaines années, viendraient à changer les données fondamentales des rapports entre l’Ouest et l’Est, elle serait en 1969 et plus tard résolue, tout comme aujourd’hui, à combattre aux côtés de ses alliés au cas où l’un d’entre eux serait l’objet d’une agression qui n’aurait pas été provoquée. Cependant, la France considère que les changements accomplis ou en voie de l’être depuis 1949 en Europe, en Asie et ailleurs, ainsi que l’évolution de sa propre situation et de ses propres forces, ne justifient plus, pour ce qui la concerne, les dispositions d’ordre militaire prises après la conclusion de l’alliance, soit en commun sous la forme de conventions multilatérales, soit par accords particuliers entre le gouvernement français et le gouvernement américain. C’est pourquoi la France se propose de

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