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Le Testament de Philippe Auguste

Commentaire de texte : Le Testament de Philippe Auguste. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  2 Mars 2018  •  Commentaire de texte  •  2 182 Mots (9 Pages)  •  5 080 Vues

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Histoire médiévale

Commentaire de texte : Le Testament de Philippe Auguste extrait de l'oeuvre intitulée Recueil des actes de Philippe Auguste publié sous la direction d'Elie Berger par H-François Delaborde Tome 1 : années du I à XV 1er novembre 1179 – 31 octobre 1194.

Le document soumis à notre étude est un extrait du Testament de Philippe Auguste. Il a été rédigé par le roi de France (a régné de 1180 à 1223 ) issu de la dynastie capétienne Philippe II Auguste en 1190. Mais l'original a été perdu, le moine de Saint-Denis Rigord, l'a reproduit afin de garder une trace de ce document essentiel du règne de Philippe Auguste .Ce document a été traduit du latin en français dans les Grandes chroniques.

Rigord, est né entre 1145 et 1150 et est mort en 1207 ou en 1209 ,a d'ailleurs écrit une chronique sur le règne de Philippe Auguste de 1186 à 1208 les Gesta Philippi Augusti. Il est le premier a avoir surnommé le roi Philippe II « Auguste » en référence à l'empereur romain Auguste car durant son règne il a fait prospéré le royaume et grâce à ses actions la France est devenue dès son avènement une grande puissance européenne. Ce testament est de nature législative car il s'agit en réalité d'une ordonnance-testament composée de 18 articles. En effet, l'ordonnance est une constitution émanant du roi qui fixe des procédures de règlement qui a force de loi puisque au travers de ce texte nous verrons que le roi impose des nouvelles règles et met en place de nouvelles institutions au sein du royaume ce que nous développerons plus tard. Le terme de testament est aussi employé car dans la retranscription de Rigord car au moment de sa rédaction, en 1190, Philippe est dans l'obligation de partir pour la troisième croisade qui a lieu en Terre sainte à Jérusalem. La cause de ce conflit fut la prise de Jérusalem par les musulmans en en 1187 et le pape Grégoire VIII appelle les grands dirigeants européen à la croisade tels que l'empereur Allemand Frédéric Barberousse, Philippe Auguste et le roi d'Angleterre Richard Ier dit Coeur de Lion dans le but de reprendre la Terre Sainte.

Cette ordonnance décrit à grands traits le fonctionnement du gouvernement à la veille du départ ( bien qu'on ne sache pas le jour exact de la rédaction de ce document) du roi. Ce document traite principalement des opérations de justice, de finance et de la gestion du royaume confiée à la régence tenue par la reine et mère du roi Adèle de Champagne et le frère de cette dernière Guillaume aux mains blanches l'archevêque de Reims. En juillet 1190, le roi Philippe II obtient l'accord de ses barons sur la régence. Il est important de souligner que cette ordonnance est limitée à la durée à l'absence du roi si il revient de la croisade car certaines dispositions sont provisoires comme la régence par exemple mais nous verrons grâce à une analyse du texte que d'autres décisions prises par le roi apportent des innovations importantes et deviendront des éléments permanents du gouvernement royal .

Donc nous pouvons nous demander en quoi cette ordonnance-testament montre-t-elle la puissance du pouvoir du roi en son absence tout en révélant un renouveau de l'administration royale ?

Tout d'abord , nous verrons de quelles manières Philippe Auguste veille sur les affaires du royaume malgré son absence puis, nous verrons comment le roi veut-il renforcer l'administration royale en réorganisant les organes fondamentaux du gouvernement : la justice et la finance.

Le départ pour la troisième croisade en 1190 de Philippe Auguste est à l'origine de la première constitution de la dynastie capétienne. Rigord nous apprend que le roi convoqua ses amis et sa famille à Paris au mois de juin, pour rédiger son testamentum et mettre en place une ordinatio pour le royaume. Ces deux expressions définissent précisément cette ordonnance puisque le roi décrétait comment les affaires du royaume devaient être conduites durant son absence et comment son héritage devait être distribué s'il venait à mourir. Nous le voyons de la ligne 4 à 6 : « nous avons décidé sur le conseil du Très Haut, d'ordonner de quelle manière en notre absence doivent être traitées les affaires de notre royaume et prises les ultimes dispositions de notre existence, s'il nous arrivait pendant notre route ce qui est conforme à la nature humaine. » Nous pouvons, constater que Philippe Auguste est un roi très prévoyant car il sait qu'il peut mourir durant ce conflit et qu'il tient au bon ordre de son royaume. Pour cela, il confie le pouvoir à des personnes de confiance telles que la reine et sa mère Adèle de Champagne et son oncle Guillaume l'archevêque de Reims ( ligne 17-18). Ce sont eux qui seront les dignes représentants du roi en son absence. Les régents doivent se tenir à Paris trois fois par an les sessions de la curia regis pendant lesquelles les hommes du royaume déposent les clamores. Nous le voyons dans le texte de la ligne 17 à 20. Les informations que les régents recueillent servent à tenir au courant Philippe Auguste de l'état du royaume.En effet, la curia regis instituées par l'ordonnance a trois buts précis : informer le roi absent des affaires du royaume examiner et corriger ma conduite des agents locaux, instaurer des canaux qui permettent aux habitants du domaine royal des faire appel des jugements prononcés par les baillis lors des assises mensuelles. L'unique charte des régents n'est pas suffisante pour renseigner sur la manière dont les réformes mises en place pendant la régence de 1190 ont été mises en œuvre pendant l'absence du roi. Les autres chartes nous montrent que les régents partageaient leurs fonctions avec les bourgeois de Paris. Nous pouvons constater que cette régence est certes contrôlée par la famille du roi et cela montre que malgré l'absence de Philippe Auguste, son autorité royale est présente puisqu'il est informé de tout ce qu'il se passe dans le royaume mais le pouvoir de la reine et de l'archevêque de Reims qui est qualifié de « fidèle » par le roi, est limité car le roi a nommé d'autres hommes de confiance aux commandes du pays c'est-à-dire six bourgeois qui se chargent des affaires de la capitale Paris et quatre bourgeois pour les autres régions et villes.

En effet, l'ordonnance impose que les affaires soient dirigées par des hommes de confiance aux yeux de Philippe Auguste qui sont des prud'homme. Ce sont des hommes dont la sagesse, la probité, l'expérience sont reconnues de tous, ce sont des hommes valeureux, loyaux et vaillants. Aux lignes 8 et 10, nous pouvons voir deux types de prud'hommes : dans les provinces royales nous pouvons trouver quatre prud'hommes « légitimes et de bonne réputation » et à Paris le nombre de prud'hommes passent à six. Les six bourgeois chargés des affaires de Paris, leurs initiales sont mentionnées aux lignes 11 et 12 : T pour Thibaud le Riche, A pour Athon la Grève, E pour Ebrouin le Changeur, R pour Robert de Chartres, B pour Baudoin Bruneau et N pour Nicolas Boisseau. Tous sont des hommes respectables et proches du roi. Ils sont donc dignes de confiance et peuvent intervenir dans les affaires de la capitale. Ils étaient sans doute originaires de Paris comme le suggère le nom d'Athon qui fait référence à la place de la Grève, un des principaux marchés de la rive droite. Nous pouvons aussi supposer que Thibaut le riche était peut-être issu de la famille des Le Riche qui étaient dès le début du XIIème siècle une importante dynastie de chevaliers de la région parisienne. Ces hommes ont su faire leurs preuves sous Louis VII, le père de

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