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Crise Financiere

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prêteur et l’emprunteur, l’actionnaire et le management, ou entre les acteurs de marchés eux mêmes) et que le futur soit difficilement probabilisable, ces asymétries d’informations et cette incertitude fondamentale favorisent le mimétisme des acteurs. Il est alors, en effet, très difficile de connaître la valeur fondamentale de l’actif considéré, et, de ce fait de parier sur elle. En ce cas, le sens du marché est donné par les autres, car il est le pur produit de l’expression de l’opinion majoritaire qui se dégage alors. Les acteurs s’imitent donc rationnellement, afin de tenter d’anticiper et de jouer les tendances du marché, de façon totalement autoréférentielle. Ainsi, peuvent se développer des bulles spéculatives fortes et durables. Ainsi, ces bulles crèvent-elles soudainement, avec le retournement de l’opinion majoritaire, dans un mouvement encore plus fort que celui qui a caractérisé la phase précédente.

La deuxième forme , la crise de crédit, quant à elle, vient du fait que, dans une période longue de croissance, tous (banques et emprunteurs) oublient progressivement la possibilité de survenance des crises et finissent par anticiper une expansion sans limite. Dans cette phase euphorique, le niveau de levier (dettes sur niveau de richesse ou de revenus pour les ménages ou d’actif net pour les entreprises) finit par s’accroître déraisonnablement. La situation financière des agents économiques s’avère très vulnérable lors du retournement conjoncturel suivant. Bien souvent, pendant cette phase, les prêteurs diminuent dangereusement leur sensibilité au risque et acceptent, par le jeu concurrentiel, des marges qui ne couvriront pas le coût du risque de crédit à venir.

Aussi, lorsqu’advient la crise suivante, les prêteurs (banques et marchés) reconsidèrent-ils brutalement le niveau de risque encouru, et par un effet symétrique du précédent, inversent-ils fortement leur pratique d’octroi du crédit, jusqu’à provoquer un « crédit crunch », qui va lui-même renforcer la crise économique qui l’a suscité.

Troisième forme canonique de la crise : la crise de liquidité. Lors de certains déroulements dramatiques des crises financières, une défiance contagieuse apparaît, comme dans la crise financière et bancaire que nous connaissons aujourd’hui. Cette défiance induit pour certaines banques une course fatale de leurs clients aux retraits des dépôts. Elle peut également conduire à une raréfaction, voire une disparition, de l’intention des banques de se prêter entre elles, de par la crainte de faillites bancaires en chaîne. Mais cette illiquidité du marché du financement interbancaire – sans interventions des Banques Centrales en tant que prêteurs en dernier ressort – produit les faillites tant redoutées. En outre, d’autres formes d’illiquidité peuvent se produire.

Certains marchés financiers, liquides hier, peuvent se révéler soudainement illiquides, tant la notion de liquidité de marché, comme l’a analysé André Orléan, est là encore hautement autoréférentielle. Un marché n’est liquide que si tous les acteurs pensent qu’il est tel. Si une méfiance sur sa liquidité s’installe, comme sur le marché des ABS récemment par exemple, tous les acteurs se trouveront alors vendeurs pour sortir de ce marché, provoquant du même coup, de façon endogène, son illiquidité.

Ces trois types de crises s’entrelacent souvent et s’entraînent mutuellement dans une situation qui devient alors très critique. La grande crise qui s’est faite jour en 2007 est la combinaison de ces trois formes. Une bulle spéculative immobilière tout d’abord, notamment aux Etats-Unis, au Royaume Uni et en Espagne.

Une crise du crédit ensuite, due à une hausse dangereuse du taux d’endettement des ménages dans ces mêmes pays, et à un effet de levier très élevé des banques d’investissement, des entreprises en LBO et des hedge funds notamment. Une crise de liquidité, enfin, des marchés de produits de titrisation et du refinancement interbancaire.

L’un des plus grands historiens de la finance est l’économiste américain Charles Kindleberger qui dresse l’inventaire des crises financières depuis le 17e siècle dans “Une histoire de la finance”. Selon cet auteur le cycle financier se déroule en cinq phases: essor, engouement et emballement, peur et désordre, consolidation, redressement.

II. Historique de la crise financière

Le monde entier a connu ces derniers siècles plusieurs ruptures économiques, dont l’influence se diffère de l’une à l’autre .On cite parmi ces ruptures les plus importantes :

La crise économique des années 30 qui se caractérise par deux grands traits : la surproduction et la spéculation. La crise qui se résulte de la 2éme guerre mondiale et, la crise pétrolière des années 70 qui a connue une hausse rapide et très forte du prix du pétrole et également le kruch internet des années 2000.

A. La crise économique de 1929 :

Elle a débuté par un krach boursier sans précédent aux Etats-Unis, entraînant faillites et chômage de masse à travers l’ensemble des pays industrialisés. Tout commence le jeudi 24 octobre 1929 à la Bourse de New-York : 13 millions d’actions sont jetées sur le marché mais faute d’acheteurs, les cours s’effondrent.

La panique se généralise, investisseurs et curieux se précipitent à la Bourse, tandis que le “je vends” des courtiers s’amplifie. Vers midi, le Dow Jones perd 22,6%. En quelques heures, des milliers de porteurs se retrouvent ruinés. La légende veut qu’en fin de matinée 11 spéculateurs se suicident en sautant des gratte-ciel de Manhattan. Au total, entre sept et neuf milliards de dollars de l’époque s’évanouissent durant cette seule journée. La Bourse s’effondre de 30% en octobre et de 50% en novembre. Les pertes totales atteignent 30 milliards de dollars soit dix fois le budget fédéral et plus que les dépenses américaines lors de la Première Guerre mondiale.

Le “jeudi noir” est resté ancré dans la mémoire collective, le spectre de 1929 venant à nouveau hanter les esprits à chaque frémissement d’une place boursière. Cette débâcle financière annonçait et aggravait la Grande Dépression aux Etats- Unis et en Europe.

Pourtant, depuis le début des années 1920, l’économie américaine est florissante, portée par une hausse des profits des entreprises et du cours des actions. Beaucoup d’Américains possèdent des valeurs boursières, persuadés de réaliser facilement d’énormes gains.

Wall Street atteint son plus haut niveau historique le 3 septembre 1929. Les spéculateurs n’ayant pas les moyens de jouer font leurs transactions à crédit ou sur dépôt d’autres titres qui servent de garantie. Personne ne réalise que les valeurs boursières sont surévaluées, Wall Street perd tout contact avec la réalité économique.

Le “jeudi noir” qui sonne le glas de cette période spéculative se répercute sur toutes les places financières à commencer par Londres. Au printemps 1930 la récession s’installe aux Etats-Unis, entraînant la baisse de la production, des faillites et sa conséquence la plus dure: un chômage massif.Ce qui n’est à l’origine qu’un accident boursier se transforme rapidement – en une crise internationale d’une formidable intensité, la plus grave qu’ait connu l’économie capitaliste. En raison du poids économique des Etats-Unis (45% de la production industrielle mondiale), la Grande Dépression des années trente contamine l’ensemble des économies occidentales.

Le redressement des Etats-Unis est entrepris en 1933 avec le New Deal, politique interventionniste du président Franklin Roosevelt. En Allemagne, la crise économique et sociale accélère la chute de la République de Weimar et profite aux nazis qui prennent le pouvoir et relancent l’activité par des grands travaux et un intense réarmement militaire.

B. Le choc pétrolier de 1973 :

En octobre 1973, lors de la guerre du Kippour, les pays arabes membres de l’OPEP annoncent un embargo sur les livraisons de pétrole contre les Etats “qui soutiennent Israël”. Etant donnée la très forte demande de pétrole dans les pays industriels, le prix du baril de pétrole passe de 3 dollars à 10 dollars, entre octobre et décembre 1973.

Cette hausse ne fait qu’amplifier l’inflation provoquée aux États-Unis par la croissance de la masse monétaire pour financer la guerre du Vietnam. Cette forte hausse du prix du pétrole creuse les déficits extérieurs des pays consommateurs. Mais la “facture” pétrolière est rendue moins lourde, car les pays producteurs replacent les pétrodollars dans les circuits économiques des pays industriels et achètent à ces derniers des biens d’équipement. Partout, les gouvernements acceptent des déficits budgétaires et des niveaux d’inflation importants pour amortir la récession. On entre alors dans une période de stagflation.

C. L’éclatement de la bulle internet :

Le krach internet des années 2000 à 2003, qui a vu l’effondrement des valeurs technologiques et internet, n’est pas sans analogie avec la crise boursière provoquée par le krach de 1929.

Comme lors de la crise de 1929, la baisse a débuté à l’issue d’une longue période de hausse et de spéculation intense qui avait commencé dans la première moitié de la décennie 1990, faisant culminer le CAC 40 à 6944 points le 4 septembre 2000. Cette période de hausse s’est soldée par l’éclatement de la bulle. Celui-ci a

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