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Fiche Lecture L'Épreuve Du Chômage

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chômeurs. L’analyse montre le que celles-cies recherchent un emploi à mi-temps. Les hommes au chômage sont en grande partie de niveau modeste, ont moins de diplômes que la population féminine inscrite. Ce phénomène ne touche plus seulement une population marginale. Auparavant, il était structurel, mais il est désormais conjoncturel. Par conséquent, ce qui est nouveau avec la crise, c’est que le chômage touche une population dite « normale » dont la carrière professionnelle était stable avant. Les chômeurs sont une population hétérogène donc pour une même expérience, la condition est à peine commune.

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Cependant, il y a un noyau persistant qui compose cette population au chômage. La part des manœuvres s’est accrue, la part de femmes de même niveau et de cadres a diminué. En revanche, la part de femmes employées et d’ouvriers hommes et femmes a augmenté. Dans ce noyau, la population âgée au chômage est souvent celle qui cumule les handicaps sociaux tels que l’âge, le niveau de formation faible, et une santé affaiblie. Les caractéristiques du chômage se sont donc renforcées : beaucoup d’inscrits interviewés le sont depuis plus d’un an. Dans un premier temps, l’auteur aborde les variables. Elle définit les traits communs de la condition de chômeur : la perturbation profonde du rythme de vie qui leur donne une impression à la fois d’ennui et d’impossibilité de maîtriser le temps ; la perte des points de repères spatiaux et la remise en cause de leur condition personnelle. L’attitude à l’égard du travail qu’a un chômeur est le contraire de celle qu’il aura à l’égard du chômage. Mais il existe des variétés de condition et de manière de vivre cette expérience. De plus, trois dimensions influencent les trois variables de l’expérience du chômage : l’adoption d’un statut de substitution (en réalisant de nouvelles activités), se sont des activités organisées dans le temps en fonction d’un ensemble de normes , qui explique si l’expérience est bien ou mal vécue ; l’intégration sociale et familiale qui aggravent ou atténue la crise de statut. Les trois variables : le sexe, l’âge et l’appartenance sociale a) Le sexe : que ce soit pour les hommes ou les femmes, le même désarroi est exprimé par une forte crise de statut. En effet, le statut de ménagère pour une femme au chômage ne sert pas de statut de substitution, car le travail domestique est dévalorisé. Les femmes chômeuses ont plus tendance à occuper le temps par des formations complémentaires et la recherche d’un nouvel emploi. La norme du travail est perçue de la même manière selon les deux sexes, elle est remarquable par la honte du chômage et le sentiment d’être inutiles, secourus et assistés. Pour les femmes, la vie dans l’entreprise apportait une forme de sociabilité ; la désocialisation s’exprime donc plus pour elles. Une femme mariée rencontre l’occasion de rappeler le statut ambigu du travail féminin. Leur mari n’a pas totalement accepté le travail de leur femme donc encore moins le chômage. Si une femme est au chômage et divorcée, sa situation est d’autant plus angoissante. Le style d’études suivies par les jeunes filles augmente le nombre de jeunes travailleurs non manuels au chômage. Cependant, pour les deux sexes, ceux qui ont déjà eu une activité professionnelle avant supportent mal la période du chômage. b) L’âge : L’âge est aussi un facteur important qui agit dans le même sens sur toutes les dimensions. Par hypothèse, l’auteur suppose que le chômage est vécu plus durement par les chômeurs dans la force de l’âge, les jeunes adoptant le statut d’étudiant et les plus âgés celui de retraité. De plus, des attitudes disparaissent avec l’âge: l’adoption d’un statut de substitution, les activités culturelles, et les relations sociales, familiales et liées au travail diminuent. La vie de famille ralentit quand les enfants grandissent.

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Par tranche d’âge, on peut décrire et d’analyser les comportements des chômeurs face à la situation de chômage. Pour la population jeune, le double effet de l’âge et du niveau culturel explique le modèle de comportement issu de la vie d’étudiant, malgré des inégalités dues à la longueur des études qu’il a poursuit. Ceux qui n’ont pas encore exercé d’activité professionnelle expriment un désir et un souci de parvenir au statut d’adulte et de s’y intégrer par la vie professionnelle : les 16-22ans; alors que chez ceux ayant déjà exercé ce désir n’existe plus : les 23-30ans, qui ont une attitude de retrait. Les 50-55 ans vivent le statut de la retraite comme inférieur au travail, cela représente pour eux une mort sociale. Même s’il est vu comme mérité après avoir travaillé, le repos met en doute les capacités de l’individu, car il est au chômage : il se demande si le fait est indépendant de sa personnalité. La crise d’identité s’atténue vers 55-56 ans, car l’individu intériorise le statut de retraité. c) L’appartenance sociale : en effet, le groupe social du chômeur fait varier son attitude face au chômage : selon le système de valeurs en fonction du revenu, du niveau culturel et de la profession. Le revenu : pour la plupart la qualité de vie baisse, et tous présentent une angoisse devant l’avenir. Le niveau culturel agit aussi sur le vécu du chômage : il explique le rapport au travail : lorsqu’il est bas, c’est le seul mode d’intégration sociale et le seul modèle de comportement : au problème du statut s’ajoute donc celui de l’inactivité. Lorsqu’il est élevé, le chômage permet, grâce à une idéologie justificative, de réaliser une vocation. Donc, les étapes sont franchies plus tôt par les jeunes des milieux populaires alors que ceux issus des catégories supérieures entrent et sortent de la vie active plus tardivement (grâce aux activités de substitution). Puisque les activités sont indépendantes du travail, la sociabilité y est extérieure. De plus, l’effet du diplôme est fort s’il est lié à la profession exercée. La profession exercée avant la période du chômage est à prendre en compte. Pour l’analyse, l’auteur a divisé en trois catégories socioprofessionnelles les chômeurs : les ouvriers, les cadres et les « artistes ». À chaque catégorie correspond un type de chômage. Mais à l’intérieur de chacune d’elle, on trouve une hétérogénéité de population donc pour l’analyse un besoin s’est dégagé d’établir des types d’expériences vécues du chômage, car il peut y avoir un passage d’une catégorie à l’autre. Le rapport entre les besoins financiers et le revenu est une variable qui influence les trois expériences du chômage. Les trois expériences du chômage : total, inversé et différé a) le chômage total : Les caractéristiques de cette expérience vécue du chômage sont : La peur devant l’avenir, les difficultés à adopter un statut de substitution (qui risque de faire durer le chômage) et l’incapacité à comprendre cette condition dégradante La crise de statut est plus aiguë pour les classes populaires, à cause de l’attachement au travail comme honneur de l’homme et comme quelque chose de sacré. Les facteurs qui augmentent la possibilité d’être au chômage rendent l’expérience encore plus douloureuse. Cette expérience concerne les ouvriers ou travailleurs manuels et les employés les plus âgés, d’un niveau culturel modeste et d’une faible insertion sociale. Cette catégorie ne tire pas

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partie de cette période (le travail est le mode privilégié de l’expression et de l’estime de soi dans la société) ils n’utilisent pas ce moment de non-travail pour préparer la période suivante. L’humiliation, l’ennui et la désocialisation que vit cette catégorie au chômage sont réactivés par le pointage et les échecs. L’humiliation, le sentiment de culpabilité mêlé à celui de la surprise lors du choc du licenciement sont fortement exprimés. La mort est préfigurée par le chômage pour les plus âgés. De plus, le temps qui passe rend la probabilité de retrouver un emploi quasi nulle. Les chômeurs intériorisent la perception de rejet, d’exclusion et de mépris. La candidature réactualise l’humiliation, car la majorité n’a pas ou peu de diplôme ; le pointage aussi, car il matérialise la déchéance, la honte et la culpabilité. Les chômeurs qui ont intériorisé l’idée de carrière , n’acceptent pas n’importe quel emploi. La recherche d’emploi est vue comme une situation subie et non contrôlée. Seuls les jeunes se familiarisent avec le chômage donc l’humiliation s’atténue. Ils refusent des conditions de travail en usine auxquels ils sont conduits par leur manque de formation. L’A.N.P.E. est perçue comme efficace plus pour garantir les droits sociaux que pour trouver un emploi. Le manque de compréhension condamne les chômeurs, car ils ne savent souvent pas comment faire avec toute l’administration. L’ennui apparaît à cause de l’absence de statut de substitution. Le chômage désorganise le temps quotidien, qui paraît long. Il ne peut donc pas y avoir d’activités organisées. Puisque le temps de travail définit par son contraire le temps libre, il a un sens. Le chômeur trouve indécent de faire du sport, reconnu comme un loisir, en pleine journée. Le travail donnait un sens à l’existence. Or, pendant le chômage, un sentiment nouveau de vide d’existence apparaît. Le rôle du travail en milieu ouvrier est de protéger contre l’ennui grâce aux échanges humains et à la présence de liens sociaux. La désocialisation

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