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Iscae

Mémoire : Iscae. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
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AE entame en 1995, sa 25e année de fonctionnement. Son image est faite aujourd'hui auprès du public dans les domaines de la formation initiale, la formation continue, la formation des formateurs, le développement de l'esprit managérial et la création d'entreprises. Cette image est, par contre, moins précise en ce qui concerne la recherche scientifique. Pourtant, un effort considérable, donnant des résultats tangibles, a été déployé dans le domaine de la recherche scientifique appliquée. C'est justement, parce que ce volet reste ignoré, ou est passé sous silence, que le comité de rédaction de la revue « Gestion et Société » a décidé de faire du présent numéro, un spécial Recherche en Gestion à l'ISCAE. Ce numéro se fixe un double objectif : – Un objectif documentaire d'abord, en ce sens qu'il réunit des milliers de références sur l'entreprise marocaine et sur les diverses facettes de sa gestion, et peut constituer, par conséquent, un outil précieux pour le chercheur en gestion ; – Un objectif analytique ensuite, en faisant le point sur la recherche en gestion au Maroc. L'ISCAE, ne l'oublions pas, était jusqu'à une date récente, la seule institution de formation au management au Maroc et avait, à ce titre, la responsabilité certes, de parer au plus urgent, la formation des cadres gestionnaires, mais aussi, à celle d'initier la recherche sur l'entreprise marocaine. La préparation de ce numéro spécial constitue, nous l'espérons, le point de départ d'une nouvelle étape pour la recherche scientifique à l'ISCAE et au Maroc. La concrétisation du projet doctoral et la création du Centre de Recherche en Gestion de l'ISCAE (CERGI) et sa dotation des moyens de fonctionnement, constituent deux actions de nature à faire faire à la recherche en gestion marocaine le saut qualitatif nécessaire.

Ahmed AZIRAR

A PROPOS DE LA RECHERCHE EN GESTION

Pr. Rachid M'RABET*

INTRODUCTION La recherche en gestion au Maroc est encore embryonnaire pour trois raisons au moins : – La première est liée à la jeunesse de la discipline gestion – La deuxième aux obstacles spécifiques que rencontrent les chercheurs dans l'exercice de leur fonction. – La troisième est relative à la faiblesse de la recherche scientifique en général dans notre pays. Cependant, faut-il préciser qu'aucune investigation sérieuse n'a été faite au niveau national pour recenser et encore moins pour évaluer l'état de la recherche en gestion? Dans ce fascicule nous voulons au niveau de l'ISCAE, contribuer à cet inventaire en donnant au lecteur des informations sur ce qui a été fait dans notre Etablissement. Nous espérons faire oeuvre utile par ce moyen et pousser d'autres instances à faire de même. C'est ainsi que nous pouvons constituer le socle nécessaire à la construction d'une véritable politique de recherche en gestion, en particulier, et de recherche scientifique en général. Les propos que nous proposons dans cet article essayent de présenter dans leurs grandes lignes les éléments qui limitent la recherche en gestion dans notre pays et quelques propositions pour lever les obstacles et améliorer les conditions d'éclosion de ce type de recherche nécessaire, comme l'est la recherche scientifique en général, à nos entreprises et à l'ensemble de notre économie. Dans cet article nous essayerons de délimiter le champ de la « gestion » en tant que discipline(1), nous définirons ensuite ce qu'est la « recherche en gestion »(2), avant de présenter les obstacles qui limitent son développement(3) ; des propositions pour encourager la recherche en gestion seront enfin exposées(4) ainsi que seront présentées en annexe, et de manière thématique, les travaux de recherche effectués à l'ISCAE. 1 – LA GESTION, UNE DISCIPLINE JEUNE AU CARREFOUR DES SCIENCES La gestion en tant que discipline se caractérise par sa jeunesse. Elle est dépourvue d'études empiriques suffisantes et de recherches « théoriques » fortes pour asseoir sa base scientifique et délimiter ses frontières. Les définitions de la gestion portent en filigrane la marque de la diversité des domaines et des problèmes qui la caractérisent. Pour P. LASSEGUE, la gestion est « l'application des sciences de la conduite des organisations », ou plutôt, « le fait pour la conduite des organisations de recourir aux sciences ».1 Cette précision vise à souligner que la gestion ne se confond pas avec la simple application de la science à un champ déterminé ; mais que, l'amélioration de la conduite des organisations passe aussi par le détour productif d'une recherche fondamentale. Pour E. Cohen, la gestion est « un ensemble de pratiques, de connaissances théoriques ou techniques et de discours relatifs à la conduite des organisations en général et des entreprises en particulier ».2

* Directeur de l'ISCAE. (1) In Mélanges en l'honneur de Pierre VIGREUX, IPA Toulouse, 1987. (2) In Joffre P et Simone Y, Encyclopédie de gestion, Economica, 1989.

Trois domaines différents sont ainsi désignés : la gestion en actes produisant des effets, les connaissances qui tout à la fois l'expliquent, la fondent et remplissent ainsi une fonction cognitive, et les messages normatifs divers qui l'orientent. La gestion n'apparaît pas ainsi comme un domaine homogène possédant une identité claire et discutée. Elle se caractérise par l'hétérogénéité des champs de connaissance, de leur degré d'élaboration ou de sophistication, et des disciplines de référence ; mais elle retrouve une certaine unité dans l'objectif d'étude et d'action (l'entreprise). Dès lors, il apparaît qu'une description de son contenu passe par un effort de mise en ordre des connaissances et un examen de ses rapports avec les autres disciplines. A – Mise en ordre des connaissances E. COHEN propose de retenir trois façons d'ordonner les connaissances selon que l'on se réfère à la nature des ressources mises en oeuvre par les gestionnaires, aux missions ou fonctions qui leurs sont confiées, ou aux processus fondamentaux caractérisant le fonctionnement de l'entreprise. 1. La nature des ressources mises en oeuvre : la tâche d'un gestionnaire d'entreprise ou d'organisation consiste à allouer et à utiliser au mieux un ensemble de ressources. La gestion serait ainsi liée à l'existence de trois disciplines clefs attachées aux ressources financières, ressources matérielles et technologiques et aux ressources humaines. Un autre classement pourrait donner une image de la gestion comme composée d'un grand nombre de spécialités. Simple dans son principe, ce critère de classement se heurte à l'absence d'arguments véritables : s'il traduit certaines réalités en matière d'organisation du travail à l'intérieur des entreprises, il véhicule en même temps l'image d'une juxtaposition de domaines et de disciplines dont on ne voit plus la nécessaire cohérence. 2. Missions ou fonctions confiées aux gestionnaires : l'entreprise est un organe de transformation d'un ensemble de ressources ou facteurs (les inputs) en produits ou services destinés à satisfaire les besoins des consommateurs (les outputs). En tant qu'agent de production, au sens large du terme, l'entreprise doit assumer et maîtriser un certain nombre de fonctions fondamentales qui, elles-mêmes, ne se conçoivent pas sans fonctions auxiliaires ou d'appui.1 Ce découpage fonctionnel, célèbre depuis sa première formulation par Fayol, constitue la base de l'organisation d'un bon nombre d'entreprises et le fil conducteur des enseignements et manuels de gestion. Il considère que les activités de l'entreprise peuvent être différenciées selon leur nature. Toutefois, son inconvénient est de laisser dans l'ombre les tâches de coordination de l'ensemble sans lesquelles l'entreprise n'est qu'une constellation de travaux. C'est ce qui a poussé Fayol à ajouter aux fonctions commerciale, technique, financière, comptable, sociale, la fonction administrative en précisant qu'elle lui semblait la plus importante et consistait à « prévoir, organiser, commander, coordonner, contrôler ». 3. Les processus fondamentaux qui caractérisent le fonctionnement de l'entreprise sont au nombre de trois selon Tabatoni et Jarnion : – Processus de finalisation : définition des buts de l'entité et de ses composants, des critères de choix des actions, des contraintes à respecter ; – Processus d'organisation : attribution des tâches et des moyens, définition des relations entre organes et niveaux de gestion et de décision ;

(1) Fonctions fondamentales : approvisionnements, gestion de production, gestion commerciale. Fonctions d'appui : gestion administrative, gestion financière, gestion des ressources humaines, etc.

– Processus d'animation : mobilisation des énergies des acteurs au service de l'action collective (motivations, récompenses, sanctions, etc.). A ces trois processus principaux peuvent être respectivement associés les champs de la gestion stratégique, de la gestion organisationnelle et structurelle et de la gestion des hommes, domaines entre lesquels existent évidement de fortes relations.1 B. Rapports avec les autres disciplines Diverse au plan des contenus, la gestion l'est également s'agissant

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