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La Régionalisation En Afrique

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ire face. En effet, seul, un état africain plus que tout autre, ne fait pas le poids. La mauvaise exploitation des ressources africaines par les processus étatiques jusqu’alors a également favorisé le développement de ces organisations régionales. Ces facteurs ont alimenté la volonté des états africains de créer des espaces d’intégration économique, au niveau régional. A titre d’exemple, un des objectifs d’organisations comme l’Uemoa ou la Comesa était d’instaurer à terme un marché commun pour les questions financières, monétaires et commerciales.

Outre l’état de délabrement des économies africaines, la question sécuritaire parait essentielle dans le paysage régional africain aujourd’hui. En effet, les conflits interétatiques, les tensions, les coups d’état, le manque d’institutions véritablement démocratiques, l’instabilité politique chronique de nombreuses régions africaines sont autant d’obstacles à la réalisation d’un ensemble économique stable et prospère. Ainsi, certaines organisations doublent leur objectif économique premier d’une volonté de maintien de l’ordre, de la paix et du droit. Cet espoir de pax africana s’est peu à peu institutionnalisé à travers diverses interventions. C’est le cas par exemple de la SADC qui possède un organe de défense et de sécurité. Un autre exemple est celui de la CEDEAO. Les protocoles de l’organisation prévoyaient une intervention qu’en cas d’agression extérieure. Cela ne l’a pas empêché, à travers son bras armé l’ECOMOG, d’envoyer un contingent de rétablissement de la paix au Libéria (guerre civile de 1990 à 1997) et au Sierra Leone (1997-1998).

Cependant, une coopération sur le plan sécuritaire n’est possible qu’en vertu de la mise en place d’un modèle de sécurité collective, porté par des mécanismes institutionnels communs. Ainsi l’on se rend compte que ce mouvement doit s’agréger à une volonté politique commune, que l’on doit faire de cet espace régional nouvellement constitué un mode de concertation et de réunion des états.

L’Union africaine en est le parfait exemple. En effet, elle commence à créer de véritables institutions qui s’apparentent à une dynamique d’intégration active. En 2004, elle crée un Conseil de la Paix et de la Sécurité, en parallèle du NEPAD (Organisation pour le développement de l’Afrique) constitué de plusieurs associations à but sociaux.

Ainsi, on constate que la dynamique régionale en Afrique suit un cheminement partant d’une réalité économique, entravée par des problèmes sécuritaires, ces derniers nécessitant une réponse politique et sociale coordonnée. Se pose alors la question du spill over politique que sont capables d’engendrer de telles organisations.

B. Des résultats mitigés

Même s’il est à noter des progrès en matière économique et commerciale, l’apparition d’une zone cohérente de libre échange en Afrique est plus qu’incertaine. En effet, cela nécessite une harmonisation des législations qui amorcerait une intégration progressive des marchés. Ces conditions semblent difficiles à mettre en place de par la réalité des économies africaines.

En outre, l’efficacité d’un tel système repose sur la densification des échanges intra-régionaux ainsi que sur le développement d’un marché intérieur constituant une base solide à des échanges internationaux ; deux exigences que les économies africaines, mêmes réunies, n’arrivent à satisfaire.

Une volonté politique et sécuritaire trop ambitieuse ?

Les différentes interventions des organes dédiés à la sécurité, ainsi que la formation d’un contingent de casques bleus africains au sein des effectifs de l’ONU prouvent une volonté politique et sociale qui se concrétise peu à peu.

Cependant, l’ampleur et la diversité des situations africaines empêchent une unité régionale concrète et efficace. Les ensembles régionaux constitués le sont selon des objectifs parfois incompatibles avec la réalité du terrain.

Il reste tout de même à souligner que la gravité des difficultés africaines implique des solutions ambitieuses et génératrices d’espoir.

II. La régionalisation informelle, seul modèle viable en Afrique?

A. L'importance des relations transfrontalières

On ne peut pas évoquer la régionalisation en Afrique sans tenir compte de la régionalisation informelle, c'est-à-dire la régionalisation non institutionnalisée reposant sur des échanges entre les populations des différents pays africains. Ces échanges culturels, commerciaux...sont le fruit d'une longue tradition remontant à la période précoloniale et qui a pour cela suivi les voies tracées par les missionnaires européens. La fin des empires coloniaux puis la difficulté des Etats à créer des ensembles régionaux cohérents d'un point de vue politique et économique ont profité aux populations qui se sont tournées vers l'autre côté de la frontière pour profiter des avantages économiques ou commerciaux qu'elles pouvaient y trouver.

L'incapacité de la CEMAC, par exemple, à établir une zone de libre-échange entre ses pays membres a paradoxalement stimulé le commerce informel entre les ressortissants des pays de la zone. La déconsidération de l'Etat conduit ses habitants à se tourner d'eux-mêmes vers les autres pays et à nouer des relations commerciales avec eux, en s'appuyant notamment sur des marchés transfrontaliers.

B. Un rôle pour la société civile?

Au-delà de simples particuliers agissant comme agent économique à part entière, c'est désormais l'ensemble de la société civile qui semble destiné à jouer un rôle dans la régionalisation de l'Afrique. Le terme de « société civile » désigne l'ensemble des structures sociales indépendantes de l'Etat, telles que les ONG ou les associations, qui se sont pour certaines montées pour défendre les intérêts des populations. Actuellement, si la coopération de sociétés civiles de différentes nationalités est encore peu développée dans la majeure partie de l'Afrique, de premiers succès sont à mettre à son crédit, à l'exemple de la mobilisation transfrontalière qui a accompagné le projet de construction d'un oléoduc tchado-camerounais. De la même manière qu'en Asie ou dans le MERCOSUR, les sociétés civiles africaines pourraient être amenées à coopérer plus régulièrement dans les prochaines années, encouragées dans cette voie par les ONG occidentales et les recommandations de l'ONU.

C. La sécurité, un problème majeur

Toutefois, cette régionalisation non institutionnalisée et encore fragile reste sous la menace permanente des bandes armées qui sévissent dans de nombreuses régions africaines et notamment en Afrique centrale, où les conflits

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