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APP analyse de pratique

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Par   •  19 Décembre 2022  •  Compte rendu  •  2 195 Mots (9 Pages)  •  270 Vues

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Contexte générale :

Le sujet que j’ai choisi pour cette APP (Analyse Pratique Professionnelle) résulte d’une expérience vécue lors de la 2ème semaine de mon stage dans un SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile)

Le service que j’ai intégré compte 7 aides soignantes et 1 infirmière.

Présentation du patient :

Lors de mon deuxième jour de stage, j’ai pu faire la connaissance de Mme C.

J’accompagnais une aide soignante pour les soins à domicile. L’équipe passe 3 fois/ semaine chez cette dame. Le trajet pour aller chez cette patiente est plutôt long car éloigné du bureau. De ce fait, durant le trajet ma collègue m’explique brièvement le parcours de vie de Mme C chez qui nous nous rendions, me disant qu’elle avait une maladie très rare neurodégénérative qui avait été diagnostiquée il y a 1 an. Elle me rassure et me dit qu’elle est très gentille mais gère très mal ses émotions , que son mari est très présent et nous aide énormément lors des soins et des transferts.

Contexte de la situation :

Mme C est une femme de 77 ans avec une certaine corpulence; ancienne éducatrice spécialisée elle s’occupait d’enfants handicapés. Elle est au SSIAD depuis 2018. Après un premier diagnostic, il lui a été trouvé une hyper dépression avec des troubles psychologiques. Plusieurs mois plus tard , voyant son état se dégrader, un second diagnostic a été établi. Ils ont alors découvert une paralysie supranucléaire progressive. C’est une maladie neurodégénératrice très rare qui est progressive. Au début, elle agit uniquement sur les émotions et sur l’équilibre puis ensuite , elle entraîne des troubles de la déglutition, un regard figé et lointain. Enfin elle finit par faire perdre la vue, la parole et les mouvements. Les scientifiques ne savent pas si la personne reste consciente ou non. Aucun traitement n’a encore été trouvé pour le moment. Concernant le cas de Mme C, elle commence à perdre la vue, ne peut que très peu se mouvoir et arrive à dire des mots très simples avec une ou deux syllabes. Elle a un mari très présent dans la vie quotidienne ainsi que pour les soins .

Lors de ma première semaine de stage j’ai rencontré Mme C, elle était dans son fauteuil de confort. A l’arrivée de l’aide soignante, un grand sourire éclaira le visage de Mme C. Son époux nous a également très bien accueillis. C’était un jour de douche pour Mme C, il a fallu faire le transfert du fauteuil confort à la chaise de douche. L’aide soignante demande alors à son mari de nous aider pour le transfert. Mr C, équipé d’une ceinture lombaire commence a s’installer avec une bonne posture pour faire le transfert tout seul. En voyant la situation , je propose alors immédiatement mon aide. Mais il refuse et fait le transfert. J’ai été surpris de voir qu’il avait la capacité de faire les transferts tout seul mais me suis inquiété pour son dos. Malgré la bonne manutention de Mr C , Mme C a une certaine corpulence. J’ai donc posé la question à ma tutrice. Pourquoi faire les transferts seul si nous sommes là ? Elle m’explique que les levés pour cette dame sont très compliqués et incertains, et que seul son mari peut la lever sans risque qu’elle ne se jette en arrière.

Je m’aperçois qu’elle a également une attelle à la jambe droite, qui va de la cuisse jusqu'à la cheville. Je lui demande alors pourquoi ne pas acheter du matériel pour la lever comme un verticalisateur ? Elle me répond que ce n’est pas un problème financier mais simplement un problème d’acceptation. En effet, la famille refuse toute aide matériel médicalisé car elle n’a pas encore accepté l’évolution de la maladie. La famille reste dans une sorte de déni face à la progression de la maladie.

Lors de sa toilette, Mme C répondait difficilement aux demandes de l’aide soignante, au vu de mes questions sur cette patiente, l’aide soignante demande à Mme C si elle peut m’en parler. Mme C hoche la tête pour acquiescer. L’aide soignante commence à m‘expliquer concrètement la maladie. Elle m’informe que cette femme connaît très bien la maladie car elle s’occupait d’enfants atteints de cette même maladie et qu’elle connaît très bien la finalité. Lorsque l’aide soignante me liste les symptômes , Mme C s’est effondrée et éclaté en sanglots. Face à cette situation, que j’avais en quelque sorte provoquée, je me suis senti gêné. J’ai pris conscience de la tristesse de cette dame et ai compris qu’elle n’avait pas totalement accepté sa maladie. Le soin s’est poursuivi et l’aide soignante lui a alors demandé de se lever en se tenant au lavabo. Après plusieurs minutes d’effort elle y est arrivée. J’ai demandé, pourquoi avoir demandé à son époux de nous aider si elle y arrivait ? Elle m'a répondu qu’elle y arrivait mieux dans la salle de bain du fait de la possibilité de s’appuyer et que cela préservait un peu son mari. Le soin terminé, Mme C est prête. On l'emmène de nouveau dans le salon pour la retransférer sur son fauteuil confort. L’aide soignante demande de nouveau à l’époux de faire le transfert. Je propose mon aide mais il refuse de nouveau et fait le transfert. Je l’informe qu’il risque de se blesser et de développer des maux dedos si il continue à porter sa femme ainsi. Il a souri.

Nous sommes partis et j’ai ressenti un sentiment d’inachèvement lors de ce soin. Nous n’avons pas eu la possibilité d’aider à 100% ce couple dans la prise en charge du fait du refus du mari.

Pendant les transmissions, on évoque le cas de Mme C où la prise en charge devient de plus en plus difficile. Au vu de son poids et de la dernière chute qu’à fait le couple lors d’un transfert pendant lequel Mme C s’est brisée la jambe. Le risque qu’elle se blesse ou qu’elle blesse un membre du personnel augmente chaque semaine, alors l’infirmière nous explique que la famille n’est pas d’accord pour se procurer du matériel médicalisé à la maison mais que si elle se déplace pour leur expliquer les avantages de cette aide alors peut être elle peut les faire changer d’avis. L’infirmière du service est très proche avec les patients, elle va souvent leur rendre visite pour des suivis psychologiques, rarement pour des soins.

Lors de ma deuxième semaine, l'infirmière me dit qu’elle souhaite que je fasse une tournée avec elle. Elle m’explique que ce n’est pas à elle de faire les rendez vous au sujet des problèmes de soins avec la famille mais que c’est le rôle de l’infirmière coordinatrice. Mais qu’actuellement, il n’y en a pas, et que donc pour le moment elle s’occupe de faire les deux en attendant une nouvelle recrue. Elle me dit que nous allons donc passer voir Mme C pour tenter de parler du matériel médicalisé pour la maison mais également sur sont état qui se dégrade.

Durant le trajet, l’infirmière m’éclaire sur cette maladie et m’explique que cette pathologie étant mal connue, elle n’a pu être diagnostiquée assez tôt.

A notre arrivée, Mr C était très content de voir l’infirmière car suite à la chute du couple, les transferts ont été compliqués car son épouse ne pouvait pas se tenir sur sa jambe qui la faisait souffrir quant à Mme C, elle se mit à pleurer. L'infirmière la consola immédiatement. Elle se mit à discuter avec le mari de Mme C, à propos de la situation préoccupante en lui expliquant que ça ne peut plus continuer ainsi. Qu’il risque d’y avoir des soucis, tels qu’un problème au mari, comme un problème au dos, une hospitalisation précipitée … Comment s’occuper de Mme C sans le matériel adapté. Présent au moment de l'échange, j’ai pu admirer la pertinence de ses propos ainsi que la complicité qu’elle avait avec ses patients, ses mots sont beaucoup plus impactant pour l’époux que lorsque

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