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Explication Philosophie

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ir dans chaque individu, car autrui est aussi un étranger.

Ainsi, dans un deuxième temps, nous pourrons nous demander si comprendre autrui ce ne serait pas au contraire une recherche, une volonté de connaître cet être singulier. Mais comment l’aborder personnellement, comment relier cet autre qui n’est pas moi à moi-même ? On peut parvenir à comprendre l’autre grâce au dialogue, le but étant de saisir sa fin, soit ses intentions, ses émotions, ses propos. Cependant, le dialogue seul n’est pas suffisant pour prétendre comprendre autrui, et lorsque les mots ne suffisent plus, tenter de comprendre autrui c’est interpréter ce qu’il est et ce qu’il fait.

Pour finir, nous nous interrogerons sur les enjeux de notre problématique. Comprendre autrui ne serait-ce pas prendre le risque de mal-interpréter et de s’éloigner justement de cette compréhension ? En effet, la connaissance immédiate serait davantage une perception erronée d’autrui, et prétendre comprendre quelqu’un parce-que l’on reconnaît en lui certaines expressions qui nous sont familières (soit l’acte d’observer et celui de juger par ailleurs) ce serait l’objectiver, le réduire au statut d’objet. Finalement, que signifie « comprendre autrui » si ce n’est pas se mettre à sa place ni essayer de l’aider, si encore moins d’interpréter ce qu’il fait ou ce qui lui arrive ? Comment le comprendre sans faire de généralités et sans trop s’en éloigner ? Que nous permet cette relation à autrui ?

Tout d’abord, comprendre autrui serait-ce reconnaître en lui un autre « soi-même » ? Aristote disait à son époque qu’ « à la façon dont nous regardons dans un miroir quand nous voulons voir notre visage, quand nous voulons apprendre à nous connaître, c’est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous découvrir, puisqu’un ami est un autre soi-même ».

Autrui fait partie du genre et de l’espèce humaine tout comme « moi », ce qui signifie que nous sommes tous les deux des hommes, ou plutôt, nous constituons l’Homme.

En effet, nous avons tous été conçus de la même manière : l’ovule femelle a été fécondé par le spermatozoïde mâle. Ceci constitue un point commun entre tous les hommes de la Terre. Puis, lorsqu’il grandit, les hommes ont beau se transformer et devenir physiquement et mentalement différents, il n’en reste pas moins qu’ils ont plus ou moins été dotés des mêmes caractéristiques. Par exemple, nous avons des organes qui nous font vivres, des muscles qui nous font marcher, courir, parler etc. des poils et des ongles, des yeux et un nez, une bouche et des oreilles. De plus, chacun de nous connaissons une fin commune, à savoir la mort. Ainsi, nous pouvons dire d’une certaine façon que l’expérience d’autrui nous est familière voire semblable.

Ainsi, nous pouvons comprendre autrui car il nous ressemble. Comprendre autrui ne serait pas difficile si l’on partait de ce principe-ci puisqu’il s’agirait de comprendre comment nous-mêmes fonctionnons pour savoir comment l’autre fonctionne aussi.

En outre, dans le catéchisme de l’Eglise catholique, autrui doit être considéré comme un semblable, mais surtout comme un frère. Il est dit dans GS27, au premier paragraphe : « Que chacun considère son prochain, sans aucune exception, comme un autre lui-même. Qu’il tienne compte avant tout de son existence et des moyens qui lui sont nécessaires pour vivre dignement ». Ainsi, chaque croyant catholique se doit d’aider son prochain comme s’il s’était agi de son propre frère.

Comprendre autrui, dans ce cas-là, serait, tout en le considérant comme son égal, l’aider à évoluer aussi vite et bien que nous même. Ce n’est pas évident de comprendre l’autre, quelque soit son âge, mais le respecter et l’aider pourrait être un bon moyen de montrer qu’on l’a compris.

Pour finir, il y a aussi des manières universelles de se faire comprendre par les autres. C’est le cas pour le langage du cœur mais aussi pour aussi le langage corporel. On peut par exemple comprendre, saisir un message par la danse.

Puis, l’on fait souvent bien des efforts pour tenter de comprendre autrui, surtout lorsqu’il est en difficultés ou qu’il a mal.

En effet, la plupart du temps on fait preuve d’altruisme, on dit à celui qui souffre : « oui, je comprends ce que tu endures, je suis désolé… ». Ce sentiment altruiste fait aussi naître un sentiment profond de compassion, car après tout, la souffrance de n’importe qui pourrait nous soulever le cœur. Mais des fois, on fait comprendre à autrui qu’on le comprend dans le seul but que lui aussi nous vienne en aide par ailleurs, qu’il nous console par ses paroles comme nous le faisons.

Par ailleurs, le sentiment d’altruisme peut aussi se transformer en pitié. On comprend la douleur de l’autre car c’est une douleur qui est susceptible de me fendre un jour l’âme ou le corps. En effet, dans sa maxime 264, La Rochefoucauld dit que « la pitié est souvent un sentiment de nos propres maux dans les maux d’autrui ». J’ai donc peur de ce que traverse mon interlocuteur car je suis tout autant vulnérable que lui car humain. Ainsi, faire semblant de comprendre l’autre permettrait avant tout de se comprendre soi-même et s’assurer d’être compris en retour ultérieurement.

Cependant, le fait de se mettre à la place de quelqu’un d’autre en disant « je te comprends » ne signifie pas que l’on a réellement compris la personne.

En effet, la connaissance par conjecture, soit le fait de supposer la pensée et les émotions d’autrui, apparaît plutôt comme une supposition. On imagine ce qui se passe dans l’esprit de l’autre en transposant notre pensée et nos sentiments dans sa tête.

Mais imaginer et deviner en partant de ce que je suis et de ce que je vis ne signifie pas que je comprends autrui. Par exemple, Kevin, un enfant de 7 ans, entend une sexagénaire dans la rue pleurer au téléphone. Il a l’impression que ses larmes sont des larmes de tristesse et que quelque chose de grave est arrivé à cette personne. Pourtant, sa mère, qui l’accompagne, rassure Kevin et lui dit que la vieille dame n’est pas triste, qu’il n’a pas à s’inquiéter. Si Kevin n’a pas su comprendre ce que la dame a ressenti, c’est qu’il n’a pas beaucoup d’expérience. Kevin pleure uniquement lorsqu’il se fait mal à vélo ou qu’il tombe dans l’escalier. Il ne peut donc comprendre cette sexagénaire qui pleurait de joie car elle vient d’apprendre qu’elle est grand-mère.

Ainsi, il ne suffit pas de se mettre à la place d’autrui pour le comprendre car, comme le dirait Malebranche dans De la recherche de la vérité (1675), « La connaissance que nous avons des autres hommes est fort sujette à l’erreur si nous n’en jugeons que par les sentiments que nous avons de nous-mêmes ».

Tenter de comprendre autrui, c’est essayer de se voir à travers lui, c’est essayer d’aider l’individu qui fait partie, tout comme nous, de l’espèce humaine. C’est pourquoi André Gide disait que « le meilleur moyen pour apprendre à se connaître c’est de chercher à comprendre autrui ». Mais se comparer avec autrui laisse apparaître avant tout ce que nous sommes, non pas ce qu’il est. « Je » ne suis pas un modèle et chaque être diffère les uns des autres. Autrui n’est pas un autre moi, il est un autre que moi.

Comprendre autrui ne serait-ce pas plutôt se détacher de ce que nous sommes et nous ouvrir à cet être singulier ?

Avant de pouvoir comprendre autrui, avant de prétendre qu’il nous ressemble et juger ce qu’il ressent uniquement par rapport à notre propre expérience, il faut l’observer, apprendre à le connaître. En effet, on ne peut pas connaître autrui avant de l’avoir rencontré et observé car il est un être singulier. Son expérience dans la vie a beau être liée à la notre, elle demeure diversifiée. Par exemple, Théo et Marie sont frère et sœur, ils se ressemblent beaucoup, ils vont vivre sous le même toit durant de longues années ; ils disposeront d’une éducation stricte et droite. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs comportements seront les mêmes, qu’ils vont rencontrer l’amour en même temps, qu’ils vont pleurer pour les mêmes raisons.

Dans le catéchisme, il est annoncé que notre prochain n’est pas un « individu de la collectivité humaine », il est plutôt un être différent, quelqu’un d’autre que moi-même, qui, par son expérience et ses origines, a le droit à une attention singulière et respectueuse. C’est pourquoi il est préférable pour bien démarrer une relation avec autrui, que de l’aborder avec respect, sans marque de familiarité. Pour parvenir à comprendre autrui, il faut donc déjà le considérer comme on aurait envie être considéré soi-même. Mais comment relier cet autre qui n’est pas moi à moi-même ?

C’est le dialogue qui permettrait avant tout de nouer des relations avec autrui. On peut être présent face à autrui, mais sans parole, on ne peut apprendre à le connaître, et ainsi le comprendre. Par exemple, lorsque l’on vient de découvrir une personne, on a hâte de savoir la suite de ce qu’il a à dire. On se voit des points communs avec autrui, on est nous-mêmes, il n’y a pas de subterfuges. Quand la sincérité provient des paroles des deux êtres en question qui bavarde entre eux, quand chacun d’eux se confie, il y a partage, et lorsqu’il y a partage, il y a d’une certaine façon compréhension de l’autre, car si l’une des deux personnes n’avait pas compris l’autre, elle

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