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Histoires Des Institutions Et Des Faits Sociaux

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ritable pouvoir autocratique.

A / les deux BAI’A de AL Aqaba

Devant le refus des qoreichites de reconnaitre la prophétie de Mohammed, celui-ci essaya de porter le combat pour sa cause en dehors de la Mecque.

Profitant de la saison du pèlerinage, il contacta à plusieurs reprises les représentants de certaines tribus, mais sans succès. Ce fut le même souci qui le fit entreprendre un voyage à la cité de Taif. Mais les liens privilégiés, qu’avait celle-ci avec l’aristocratie marchande mekkoise, firent que le projet de

Mohammed connut le même échec cuisant.

En effet, les juifs dominaient la ville sur tous les plans.les tribus de Quayrah et Annadir possédaient des terres propres à l’agriculture et s’adonnaient à la fabrication des armes.

La tribu juive des Qaynuqa , habitant un village où le métier d’orfèvre était dominant.

Les Arabes étaient leurs protégés, soit au titre de « voisins » (djiwar), soit à celui de « confédérés » . Iles étaient repartis en deux grandes tribus, les AWS et les Khazraj, appartenant, ou supposées appartenir à un ancêtre commun. elles étaient en outre, en perpétuelle lutte, soit pour l’influence politique, soit pour l’accaparement des terres en vue de l’agriculture : la tradition parle de guerres et de vendettas qui durèrent cent ans

Cet état quasi – permanent d’insécurité empêchant la ville de rivaliser avec d’autres cités, comme la Mecque ou Taif , en matière d’influence politique, religieuse ou économique , alors qu’elle jouissait d’une position géo –politique enviable.

C’est dire le service d’un homme comme

Mohammed, et de surcroit , un Prophète, pouvait rendre à cette communauté déchirée et combien désireuse de sortir de son état d’infériorité.

C’est ainsi, qu’en 621 (P .C) , au terme d’une seconde rencontre , une BAI’A fut accordée au Prophète par douze personnalités des Aws et des Khazraj

La tradition baptisa cette Bai’a, le « serment des femmes » (BAI’A – T AN -NISSA). Les médinois devaient se contenter de reconnaitre de la prophétie de Mohammed et accepter de devenir les adeptes de la religion qu’il leur proposait . ainsi , il semblerait que ce premier serment ne contentait pas, à proprement parler, de disposition politique

Ce fut , peut etre , la raison qui poussa ala conclusion de la seconde Bai’a en 622(P.C)

Les sources parlent de soixante dix hommes et deux femmes qui rencontrèrent la Prophète sur la colline de AL Aqaba.

L’accord entre les deux parties était probablement prévu ainsi que ses implications politiques, puisque AL – Abbass , l’oncle de

Mohammed fut en qualité de « témoin »

Il s’agit là, de véritable clauses politiques.mes médinois s’engagent à défendre le prophète au même titre que leurs enfants et leurs femmes et à accepter les conséquences qu’un tel ace pourrait entrainer , notamment le recours aux armes contre les ennemis de

Mohammed, et une éventuelle abolition des conventions qui les liaient aux juifs.

Le Prophète, pour sa part, s’engageait à honorer cette protection en tant qu’il « combattait ceux contre qui les médinois combattaient et ferait la paix à ceux avec qui voulaient être en paix » en s’abstenant de « revenir parmi les siens au cas où sa cause triompherait »

Une fois d’accord sur ces clauses, douze NUQABA (délégués) furent désignés parmi les médinois pour conclure formellement et définitivement l’acte de la Bai’a

La signification politique de ceux deux serments semble etre double :

* La conversion à ma nouvelle religion d’un certain nombre de groupes médinois fut le début de la formation d’une communauté nouvelle, plus ou moins consciente de sa différence par rapport à la tribu qui constituait la cellule de base de la Société païenne de l’époque. La nécessité de la doter d’institutions sociopolitiques nouvelles, n’étant qu’une question de temps.

* La reconnaissance, par les médinois, de la prophétie de

* Mohammed ; leur volonté manifeste de la protéger, ainsi que sa religion, par les armes, impliquent que la nouvelle communauté a choisi son Leader, seul capable d’arbitrer entre ses différentes composantes et de la diriger grâce aux commandements qu’il recevait de Dieu.

C’est dire que la légitimité de ce nouveau statut du Prophète se fondait principalement, sur les sentiments des médinois de constituer une communauté et la capacité, supposée ou réelle, du « Leader élu » , d’estomper les querelles qui déchiraient l’entité médinoise , grâce à son ascendant personnel et à la révélation divine

B/ La charte de Médine

Il s’agit du plus ancien document de l’histoire des institutions arabo-musulmanes qu’Ibn Ishaq nous a conservés.

Ce document est généralement connu sous le nom de AS – ASSAHIFA, M.WATT l’a baptisé « la constitution de

Médine »

Il y eut de nombreuses discussions, non sur l’authenticité du texte mais sur sa date et son unité

L’idée généralement admise est que les dispositions de cette charte ont été rédigées « à deux, ou même à plusieurs dates différentes » selon les changements politiques des circonstances politiques traversées par la communauté musulmane

Par ailleurs, il semble que ce document traduit l’esprit des deux premières Bai’a d’AL Aqaba, et certains sens, leur mise en application

* En effet, le texte s’articule de deux idées fondamentales ; l’identification de la nouvelle communauté musulmane appelée « Oumma » et le statut du chef de cette communauté, en l’occurrence le Prophète

* Il faut rappeler qu’outre sa qualité de prophète , la principale condition de la légitimité de l’action politique de Mohammed , était dès les deux premiers serments , la capacité de maintenir l’ordre et la sécurité entre les clans médinois et d’œuvre pour leur cohésion . la difficulté de cette tache, qui trouvait sa source dans le sentiment de l’appartenance tribale, allait être contournée grâce aux valeurs proposées par la religion de

Mohammed. Celle-ci allait fournir la base sur laquelle un nouveau sentiment va se constituer : celui de l’appartenance à la oumma des croyants.

Ainsi, « les croyants, les musulmans qoreichites, ceux de yatrib, ceux les qui suivent, leur sont attachés et qui guerroient avec eux » forment une communauté unique (oumma) distincte des autres peuples . Par ailleurs, la charte met l’accent sur un acte d’hostilité ou de corruption qui serait dirigé contre les croyants ; que les mains des croyants soient unis contre lui , même si coupable est le fils de l’un d’entre eux »

S’agissant du statut politique de Mohammed au sein de la Oumma, la charte invite les croyants à s’en remettre à Dieu et à son messager en cas de « différend » ou « d’incident très grave ». L’article 2 déclare : « quand survient entre vous un différend, remettez – vous- en à Dieu et à Mohammed (que la paix soit sur lui !) et l’article 42 énonce : « quand, parmi le peuple de ce document il arrive quelque incident (trouble) ou querelle dont on craint qu’il n’amène un désastre pour ce peuple, qu’on s’en remettra était incontestablement le chef de la Oumma, ses pouvoirs furent, théoriquement du moins, peu étendus. Plusieurs incidents de la première époque médinoise, démontrent que, Mohammed lors de la prise des décisions, devait compter avec le pouvoir que représentaient les chefs des autres clans médinois.

Ce fut sa qualité de chef militaire qui allait, peu à peu, accroitre son pouvoir et, partant, sa légitimité politique. Ainsi, après Badr et au moment de l’expéditeur contre la tribu juive des Banou Qaynuqa ; « il fut décrété qu’un cinquième (khums) de tout le butin dans une expédition musulmane irait à Mohammed…

Il était habituel en Arabie que le chef d’une tribu reçut la quart du butin , en partie pour son usage , mais aussi en partie de manière à pouvoir exercer certaines fonctions au nom de la tribu , comme de venir en aide aux pauvres et de donner l’hospitalité ». Mais, ce fut l’expédition d’Al Hudaybiya qui allait du Prophète un chef quasiment autocratique.

C / L’expédition d’AL – Hudaybiya et le « serment du bon plaisir »

En mars 628, le Prophète ne pouvait espérer prendre la Mecque car les qoreichites étaient encore fort militairement et moralement. Aussi, songeait – t- il à aller en pèlerinage à la KA’ABA

A la tête de 1600 hommes, il mit cette idée à exécution. Mais, arrivé à Al – Hudaybiya limite du territoire sacré de la Mecque, il décida de faire halte. Devant la menace des qoreichites de livrer bataille s’il essayait d’accomplir le pèlerinage, le Prophète fut obligé d’entamer des pourparlers. Il dépêcha, pour se faire, Othmane Afane, comme membre du clan omayyade, et ayant de ce fait , des puissantes

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