App toilette au lit

Je suis en stage dans un service de chirurgie. Un matin de ma deuxième semaine de stage, je rentre dans la chambre de Monsieur P. accompagnée d’une aide-soignante pour réaliser sa toilette.

Monsieur P. est un patient âgé qui a été admis pour une fracture du col du fémur. Il s’est fait opérer le jour de son admission. Il est arrivé dans le service pour son suivi post-opératoire en fin d’après-midi. Monsieur P. a été agité toute la nuit et le lendemain matin il a arraché tous ses pansements car il s’énervait de ne pas arriver à se lever. Cependant, le patient n’avait pas encore le droit à l’appui. L’infirmière accompagnée d’une étudiante lui ont alors remis un nouveau pansement et ont essayé de le calmer et de le recoucher.

Je prenais mon service à 8 heures et je passais la matinée aux côtés de l’aide-soignante. C’était l’heure du service des petits déjeuners, mais le tour des constantes du matin n’était pas fini. Je prends donc les paramètres vitaux des patients alors que l’aide-soignante s’occupe des petits déjeuners. Leur distribution terminée, l’aide-soignante m’annonce qu’on allait de suite faire la toilette de Monsieur P. en raison de son agitation et du fait qu’il baignait dans son urine. À ce moment, je ne ressens pas d’appréhension particulière. Je m’apprêtais simplement à réaliser la toilette au lit d’un patient.

Avant même que je puisse préparer le matériel, les brancardiers se présentent et annoncent qu’ils viennent chercher Monsieur P. pour l’emmener passer une nouvelle radiographie, cette dernière n’étant pas programmée. Cependant, le patient n’est pas du tout prêt. En effet, sa toilette n’a pas été faite et son lit n’est pas propre. Je vois l’aide-soignante se presser, j’ai alors commencé à me sentir débordée par la situation. Je ne savais plus vraiment quoi faire. Il fallait préparer Monsieur P. au plus vite afin de ne pas faire attendre les brancardiers et la radiologie trop longtemps. Je prends des draps, des gants, des gants de toilette jetables, un change et une chemise propre sur le chariot et les emmène dans la chambre. L’aide-soignante ferme la porte et je mets la présence. Nous mettons nos gants et enlevons vite les draps et la chemise sales du patient que nous posons sur le sol. Monsieur P. est donc allongé entièrement nu. L’aide-soignante, qui se situe du côté de la salle de bain, prend un gant de toilette jetable et savonne rapidement l’avant du corps du patient. J’avais l’impression d’être dépassée par le fait que sa toilette aille si vite. J’avais le sentiment d’être spectatrice de la scène et d’être inutile. Puis, l’aide-soignante rince et sèche brièvement Monsieur P. avant de me dire « Ne prend pas exemple sur cette toilette, le protocole n’est pas respecté, mais là on n’a pas le temps ». Je me souviens avoir rétorqué un petit « oui ».

Ensuite, nous mettons le patient sur le côté, je le maintiens pendant que l’aide-soignante s’occupe de son dos et de son siège. Elle borde un nouveau drap de son côté et place un nouveau change complet. Nous replaçons Monsieur P. sur le dos pour le tourner sur l’autre côté. J’enlève le drap sale et tire le drap propre que je borde au lit. Puis je finis de mettre le change complet. Nous réinstallons le patient sur le dos et le remontons dans le lit. Je lui mets une chemise propre et finis la réfection du lit rapidement. J’évacue le linge sale de la chambre posé sur le sol en le glissant dans les ballots correspondants. Je retire mes gants et je me frictionne les mains. J’ai alors ressenti du soulagement : le patient était prêt. Enfin, nous annonçons aux brancardiers qu’ils peuvent emmener Monsieur P. Tout s’est passé très vite, je crois qu’ils n’auront même pas attendu dix minutes.

À travers cette situation, plusieurs éléments m’ont interpellés. Je me demande pourquoi je n’ai pas recouvert le patient avec sa serviette ou sa chemise. J’ai laissé l’aide-soignante faire son soin à grande vitesse. Est-ce que la précipitation justifie que je n’ai pas pris en compte la pudeur du patient ?

Une toilette au lit doit remplir plusieurs objectifs, ici je ne pense pas les avoir respectés. Comment expliquer que l’empressement m’ait empêché de remplir les objectifs d’une toilette au lit ?

Je suis rentrée dans la chambre accompagnée de l’aide-soignante mais je n’ai pas cherché à obtenir le consentement de Monsieur P. pour réaliser sa toilette. La précipitation ne devrait pas aller à l’encontre des droits du patient. Alors comment se fait-il que je n’ai pas pensé à obtenir le consentement du patient ?

Je me demande aussi si ma posture et mon attitude étaient lors de cette situation ?

Cela m’amène à une problématique : Dans quelles mesures ai-je prodigué un soin de confort et de bien-être ?

Tout d’abord, que sont le confort et le bien-être ? Le terme « bien-être » est défini comme une sensation agréable procurée par la satisfaction des besoins physiques, l’absence de soucis. Le « confort » regroupe tout ce qui contribue au bien-être. Ainsi, les soins de confort et de bien-être répondent aux besoins de la personne dans ses trois dimensions : physique, psychologique et sociale. Ils relèvent du rôle propre infirmier, ce sont les activités de soins visant à l’entretien et à la continuité de la vie. Ma situation renvoie à un soin lié à l’hygiène corporelle : une toilette au lit. Pour répondre à ma problématique, j’ai recherché les objectifs d’une toilette au lit :

- Assurer l’hygiène, le confort et le bien-être du patient.

- Réaliser la surveillance, la prévention des escarres (rougeurs, phlyctènes, nécrose, état cutané…), noter l’évolution pour adapter les soins.

- Respecter les habitudes de vie, usage des produits cosmétiques