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Développement Durable

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dent, disait-on, que les pays pauvres verraient leur situation s'améliorer considérablement s'ils possédaient davantage de biens matériels et qu'ils ne pourraient se procurer ces biens que s'ils adoptaient les valeurs et les institutions qui étaient à l'origine de l'abondance généralisée dans les pays riches.

Ainsi, le développement était à la fois un ensemble d'objectifs et un processus. Le processus était supposé s'appuyer sur des modèles et des méthodes conduisant au développement de telle sorte que les pays ayant choisi de les adopter en récolteraient les fruits à terme. Bien entendu, l'accent a été mis sur différents aspects du modèle de développement, et les théoriciens et spécialistes ont mis en avant divers facteurs selon les époques. Certains ont avancé qu'il fallait augmenter les taux d'investissement, estimant - sur la base de recherches menées par des économistes comme Kuznets et sur les théories d'Harrod et de Domar - que la formation de capital était un élément essentiel du processus, celle-ci étant parfois reconnue à la fois dans la théorie et dans la pratique comme chez les Mahlanobis en Inde, et dans de nombreux pays à économie planifiée. D'autres ont insisté sur le rôle joué par les facteurs humains dans le processus de développement - l'éducation et la créativité étant alors vus comme des aspects essentiels du développement. D'aucuns encore ont mis l'accent sur les éléments institutionnels et culturels qui étaient accusés d'entraver le développement. Et d'autres encore ont insisté sur l'importance des mécanismes de marché - en particulier sur ceux contribuant à l'ouverture des pays aux avantages du commerce, des investissements internationaux et des transferts de technologie - se fondant sur la conviction que le commerce et les transferts de capitaux et de technologie constituent les moteurs de la croissance et du changement. Avec la mobilité des capitaux, les mécanismes régissant les transferts de technologie et de la prise de décisions ont évolué de manière à délocaliser la production à travers le monde en fonction des changements dynamiques dans les avantages comparatifs.

Au coeur de ces modèles de développement, on trouve différentes conceptions du rôle de l'Etat - à tel point qu'il semble possible de choisir à son gré, comme cela apparaît dans la reformulation récente de cette question par la Banque Mondiale. Il est intéressant d'observer les atermoiements de la Banque dans sa perception du rôle joué par l'Etat dans le processus de développement. Jusqu'à la fin des années 70, la Banque a consenti de larges prêts aux gouvernements des pays développés pour toutes sortes de projets d'infrastructure - routes, exploitation de l'eau, agriculture – se fondant sur sa conviction de l'époque que l'Etat pourrait être un instrument de développement. Mais avec l'introduction des Programmes d’action spéciale dans les années 80, la Banque a opéré un revirement, prônant une intervention de l'Etat réduite au minimum, et elle a développé des politiques et des programmes visant à atteindre ces objectifs dans de nombreux pays. Pourtant, du jour au lendemain, dans le Rapport sur le développement dans le monde de 1997, L'Etat dans un monde en mutation, la Banque a de nouveau changé radicalement de position, ressuscitant l'Etat et en faisant de nouveau un instrument essentiel du développement. Tel est le pouvoir de la théorie qui ne s’appuie pas sur l'expérience historique du développement.

Les enseignements tirés de l'histoire en ce qui concerne le rôle joué par l'Etat dans la création de structures fondamentales que les marchés ne peuvent offrir de façon efficace ne sont que trop éloquents. Qui d’autre que l’Etat peut garantir l’état de santé général de la population, dispenser les indispensables compétences et connaissances, construire et entretenir les infrastructures de communication et de transport, élaborer et appliquer un ensemble de lois avec équité, et défendre les éléments du capital social indispensables à une société libre ? Qui d’autre que l’Etat est responsable de la mise en place du cadre macroéconomique au sein duquel les décisions d’ordre microéconomique doivent être prises ? Ce sont, en fait, les manquements de l’Etat à définir des critères en matière de taux de change, de système fiscal et de taux d’inflation qui sont à l’origine d’une mauvaise répartition des ressources dans de nombreux pays pauvres. Mais si l’Etat n’assume pas ces tâches de façon efficace et réaliste alors qui le fera ? En dernière analyse, c’est à l’Etat qu’il revient d’assurer que les résultats du développement reflètent des objectifs sociaux largement partagés et que les avantages du développement soient équitablement répartis.

Au cours des cinquante dernières années, durant lesquelles le développement a été l’objectif recherché par tous les pays pauvres, les moyens d’y parvenir ont changé en fonction des courants intellectuels et, dans une moindre mesure, des expériences. Les objectifs supposés du développement ont cependant rarement ou jamais été remis en cause au cours des débats sur le développement et sur les mesures restant à prendre dans le cadre des politiques et des programmes de développement. LE DEVELOPPEMENT ETAIT CONSIDERE COMME INTRINSEQUEMENT BENEFIQUE. Le débat sur le développement humain durable a contribué à soulever des questions fondamentales concernant le processus et, dans une moindre mesure, les objectifs du développement.

Qu’est-ce qui permet de dire que le développement était en fait contestable tant en ce qui concerne les METHODES utilisées pour l’atteindre que ses OBJECTIFS supposés?

Il est désormais évident que le développement, tel qu’il est ressort de l’expérience qu’en ont les pays riches, présente des avantages mitigés – à savoir que même si le développement pourvoit aux besoins matériels de la plupart des habitants des pays riches, ce n’est pas le cas pour tous et que le développement semble être associé à la destruction du capital social dans de nombreux pays – avec une perte des valeurs fondamentales, comme la confiance ou l’appartenance à la communauté, et la montée d’autres valeurs, comme l’anomie ou l’acceptation des différentes formes d’exclusion sociale, économique ou politique. Le fait que les mécanismes de marché, qui dominent de plus en plus le mode de développement des pays riches, ne peuvent pas prendre en compte les FACTEURS EXTERNES pose un problème encore plus grand. Ces facteurs sont en partie sociaux (une accentuation de l’écart entre les riches et les pauvres à presque tous les niveaux, et pas seulement en matière de revenus) et en partie écologiques (des facteurs comme, par exemple, le réchauffement de la planète qui font partie des mécanismes de marché de la croissance économique et commencent à porter atteinte au développement durable des pays riches comme des pays pauvres).

Par ailleurs, les systèmes de marché ne peuvent que perpétuer la discrimination à l’encontre des femmes dans les milieux professionnels et en ce qui concerne l’accès aux crédits et aux cercles de décision politique et économique – ceci malgré les discours que l’on entend depuis plusieurs décennies sur la nécessité de remédier à cette situation. L’écart entre l’objectif officiel supposé et la réalité est encore plus prononcé dans les pays en développement, avec toutes les conséquences évidentes que cela implique pour ce qui touche à l’épidémie du VIH.

QUE PEUT-ON CONCLURE DE CE QUI PRECEDE ?

1. Que le développement, tel qu’il ressort de l’expérience des pays riches, est à l’origine de nombreux problèmes - à commencer par une accentuation des inégalités économiques et sociales dans de nombreux pays en termes de classes et de parité entre les sexes – souvent associés aux pressions exercées en faveur d’un rôle diminué de l’Etat et des institutions sociales qui contribuaient à corriger les excès des mécanismes de marché. On s’aperçoit progressivement que la cohésion sociale dans de nombreux pays et régions est menacée par les politiques et les processus encourageant avant tout la croissance économique au détriment des objectifs politiques recherchés. D’autre part, il est clair que la poursuite des intérêts personnels, souvent motivés par l’avidité, est loin du modèle de type Pareto - il y a en fait les perdants et les gagnants de la croissance économique et les pertes en avantages sociaux des premiers dépassent les gains des derniers. Parmi les perdants se trouvent les générations à venir qui devront faire face aux coûts écologiques et aux autres facteurs externes, ce qui entraînera une diminution des avantages sociaux de tous au niveau mondial. Presque partout, la majorité des perdants sont les femmes, dont les perspectives sont réduites et qui se voient souvent refuser l’accès au pouvoir, tant sur le plan économique que politique ; elles se retrouvent donc exploitées tout en se voyant refuser la possibilité de jouer un rôle à part entière dans la société.

2. Que la recherche du développement doit tenir compte à la fois des objectifs de développement et des processus permettant de les atteindre. Le développement humain durable présente l’avantage d’attirer l’attention sur le but du développement – à savoir l’amélioration des avantages sociaux dans tous les domaines et PAS SEULEMENT en ce qui concerne

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