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La Foi Dans l'Aventure Ambigue

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saire à la perception d’une solution. Mon analyse tentera de démontrer que la satisfaction ressentie par Samba Diallo au moment de mourir ne provient pas de la fuite de problèmes qu’il ne peut résoudre ni pour lui ni pour sa communauté. Elle provient plutôt de la découverte d’une façon de résoudre ces problèmes : par la réintégration de son identité religieuse et rationnelle. Il meurt à l’instant où l’ambiguïté de son aventure disparaît pour lui et pour le fou : lorsque lui, Samba Diallo, comprend que le combat pour Dieu, c’est aussi la prière, et que le fou croit que Samba Diallo ne veut plus prier selon les rites. Le problème qui est à la base de l’aventure ambiguë de Samba Diallo - la nécessité de mettre un terme à la misère de son peuple - est compliqué par sa volonté de maintenir les valeurs spirituelles de sa société. Le politique et le spirituel demeurent -inextricablement mêlés tout au long du roman ; et ce fait, qui n’est généralement relevé par les critiques que par rapport à la progression de l’action, pour être correctement évalué, doit être considéré par rapport à la conclusion.

L’Aventure ambiguë décrit la consternation des Diallobé qui doivent envisager la possibilité de la perte de leur culture pour pouvoir survivre physiquement. Avant la colonisation, « les maîtres des Diallobé étaient aussi les maîtres que le tiers du continent se choisissait pour guides sur la voie de Dieu en même temps que dans les affaires humaines » (p. 22). Leurs vies étaient régies par les principes mystiques et ascétiques du Dieu de l’Islam, dans la structure d’une société féodale et théocratique qui incarnait et maintenait à la fois ces principes (« procéder de Dieu) volonté à volonté, c’est reconnaître sa Loi, laquelle est une loi de justice et de concorde entre les hommes », p. 116). La vie était considérée comme une préparation spirituelle à la mort, au jugement dernier (« l’adoration de Dieu n’était compatible avec aucune exaltation de l’homme », p. 33). L’éducation coranique traditionnelle enseignait aux enfants à concentrer leur intelligence sur « Dieu tel qu’Il est véritablement dans son Unicité », (p. 20). Elle n’autorisait l’usage de la raison qu’à ceux qui avaient appris par cœur et parfaitement la Parole de Dieu. La beauté et l’harmonie que le croyant contemplait dans cet univers donné par Dieu, et par conséquent totalement significatif, existait aussi d’une certaine façon dans les relations hiérarchisées mais pourtant complémentaires à l’intérieur de la communauté. Société et religion se consolidaient mutuellement :

« Dans le cercle de tes frontières, l’un et le multiple s’accouplaient hier encore (...) ! Le chef et la multitude, le pouvoir et l’obéissance étaient du même bord et cousins issus de germains. Le savoir et la foi coulaient et grossissaient la même mer. A l’intérieur de tes frontières, il était donné encore de pénétrer le monde par le grand portail ». (p. 135).

Mais l’intrusion d’ambitions étrangères dans ce système délicatement équilibré interrompt le fonctionnement harmonieux des parties au profit du tout. La pauvreté des Diallobé résultant de l’exploitation de leurs terres par des étrangers peut être surmontée par une adaptation aux systèmes occidentaux au travers de l’apprentissage des techniques occidentales - c’est-à-dire par une éducation dans les écoles occidentales. Mais cette pauvreté n’apparaît pas seulement comme une menace pour leur existence physique. Elle constitue aussi un danger pour leur identité humaine puisque leur vie spirituelle est menacée par l’acceptation de ses remèdes, par le changement de valeurs accompagnant nécessairement la supplantation de la connaissance religieuse par la connaissance technique et scientifique. Comme le dit le maître, guide spirituel chargé

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