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Le sujet

Étude de cas : Le sujet. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  19 Mars 2019  •  Étude de cas  •  7 690 Mots (31 Pages)  •  507 Vues

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Chapitre 2: Le sujet

I) L'idée de sujet au fondement du pouvoir de connaître (''le sujet connaissant'')

        1°) Le concept philosophique de sujet: une idée moderne

Le concept de sujet (au sens philosophique) n'est pas présent au commencement de la philosophique. Il apparaît dans l'époque moderne au XVIIe siècle.

                a) La ''révolution'' de la modernité ou le deuxième âge du logos

Sur le plan historique , l'époque moderne est celle qui s'intercale entre le Moyen-Âge et l'époque contemporaine → XVIe, XVIIe, XVIIIe siècle.

 XVIe → Renaissance

 XVIIe → âge classique

 XVIIIe → siècle des Lumières

Cette époque se caractérise par une nouvelle émergence de la rationalité, du logos, c'est-à-dire l'affirmation, aussi bien dans le domaine pratique que théorique, d'une vérité qui prend son indépendance à l'égard des grandes religions, de la tradition. On peut définir la modernité par le fait fr tourner le dos à la tradition. Celui qui est moderne , c'est celui qui vit dans la présent. Idée d'une autonomie de l'Homme , la capacité propre à chaque Homme de distinguer le bien et mal, le juste et l'injuste, le vrai et le faux, indépendamment de toutes traditions. Sur le plan politique, ça se traduit par le développement de l’État, et une nouvelle légitimité de l’État (= contrat social), c'est la décision des individus qui justifie l’État, le pouvoir. Donc le fondement de la politique, c'est l'action du sujet. Sur le plan scientifique domaine théorique), révolution dans la théorie cosmologique, rejet des explications traditionnelles, rejet du géocentrisme qui était légitimé par l’Église, rejet de la scolastique médiévale (= doctrine officielle). On va repartir de l'individu et de sa raison et dans cette connaissance rationnelle, on va prendre appui sur les mathématiques, conception mathématique du monde. Galilée, mort en 1642, c'est la base de la science moderne. A partir de là, c'est le développement d'une conception mécaniste de l'univers, c'est-à-dire que tous obéit au mathématiques → base de ce qu'on appellera plus tard le déterminisme universel = il n'y a pas de hasard = nécessité => on peut dire que le concept de sujet est le résultat d'une révolution dans la représentation de la société (apparition du sujet de droit et l’État), dans la représentation du monde et de la nature (révolution Galiléenne, science moderne). Révolution également dans la conception de l'Homme, de l'individu humain que l'on va maintenant approfondir.

                b) Le concept sujet: une nouvelle représentation de l'Homme

Le mot sujet vient du latin SUBJECTUM (SUB → sous) qui est la traduction d'un mot grec HUPOKEIMENON (HUPO → sous), ce qui désigne ce qui est placé dessous, ce qui est au fondement, à la base, mais aussi ce qui est soumis.

Le sujet désigne en français une catégorie grammaticale car c'est la base d'une action, la base étudiée, c'est-à-dire ce qu'on va qualifier, c'est le fondement de la phrase. Dans la conception pré-moderne du sujet, le mot désigne la personne humaine assujettie, soumise à l'autorité du souverain

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Le sujet au sens moderne est la personne humaine, l'être humain dans son individualité (ce qu'on ne peut pas diviser), l'individu, c'est l'atome social. Elle est pensée comme liée à un droit. Le sujet moderne, sur le plan politique est un sujet de droit, c'est-à-dire qu'il est protégé par des lois. L'action du pouvoir à l'égard du sujet n'est possible que dans le respect des lois (voir HABEAS CORPUS, 1689, texte fondateur du droit). Sur le plan moral, le sujet désigne l'homme libre, c'est le sujet pensant qui est doué de raison et de liberté (le libre arbitre). C'est l'Homme qui est capable de responsabilités, qui peut répondre de ses actes car il est auteur de sa vie, il est cause de soi (latin CAUSA SUI), il est la source de son action. L'être humain peut être le commencement de quelque chose.

Le sujet peut s'autodéterminer, c'est-à-dire voir totalement par lui-même ce qui distingue le bien du mal grâce à sa raison et c'est cela qu'on appelle l'autonomie (AUTOS → soi-même (grec) NOMOS →  la loi (grec).

Sur le plan théorique, le sujet est représenté comme capable de connaître objectivement le monde. Le sujet se définie comme celui qui connaît, c'est ce qui s'oppose à l'objet (latin OBJECTUM → ce qui est placé devant, ce qui fait face). Dans la conception moderne, l'objet est l'univers. A partir de là, le sujet est comme au-dessus du monde, il est métaphysique (au-dessus de la nature), le monde est une réalité que le sujet peut connaître.

On appelle métaphysique (grec META → au-delà et PHUSIS → nature) une science qui est spécifiquement philosophique qui se consacre à l'étude d'une réalité située au-delà du monde physique, du monde visible (monde intelligible de Platon). Réalité qui peut aussi renvoyer au principe créateur (Dieu), elle s'apparente à une forme de théologie. Elle peut renvoyer également à une science de l'être, l'ontologie. Elle peut aussi renvoyer à tout ce sur quoi on ne peut pas expérimenter (ex: l'âme, la liberté, …).

Subjectif: quelque chose qui se détermine par rapport quelque chose.

L'être humain das la science moderne, en la développement, il peut objectiver la nature, c'est-à-dire il peut la considérer comme une réalité extérieure à lui que l'on peut décrire mathématiquement comme un grand mécanisme. La représentation de l'Homme qui en découle est le sujet connaissant qui par sa pensée est comme à l'extérieur de ce grand mécanisme. Il peut décrire les lois de la nature parce-qu'il échappe à ces lois parce-qu'il est libre. On voit donc que le sujet se représente comme un être métaphysique, c'est la liberté de la pensée qui s'oppose à la nécessité qui détermine le monde mécanique.

                c) Au principe de la qualité de sujet: la subjectivité ou la pensée consciente d'elle-même et douée de raison

        • Une autre idée de la subjectivité

On a vu dans les critères de la raison que la subjectivité renvoyait à l'inverse de l'objectivité, c'est-à-dire un jugement partial, intéressé, particulier. Dans la philosophie du sujet, la subjectivité renvoie à la qualité de sujet, c'est le monde intérieur du sujet opposé à l'extériorité.

        • La pensée du sujet: une autre idée de l'âme

L'âme a pu servir à désigner la vie. La mot âme a pu désigner un principe d'existence présent chez tous les êtres, ce serait la condition même de la vie, le principe vital. Le mot animal renvoie au mot latin ANIMA qui désigne l'âme, ce qui signifie que l'âme est au moins présente chez les êtres vivants. Dans la philosophie du sujet, le mot âme va être employé dans un sens beaucoup plus restreint, il va désigner simplement la pensée humaine, qui va être identifiée comme l'esprit. Donc le sujet, c'est l'être pensant. Donc la subjectivité, c'est la pensée, l'esprit, l'âme. ''Je pense donc je suis'', Descartes va opposé très clairement l'esprit à la matière.

Distinction chez Descartes:

        corps / âme

        matière / esprit

        substance étendue / substance pensante

→ La vie ou les êtres vivants peuvent être décrits comme de la pure mécanique.

Chez Descartes, c'est la thèse des animaux-machine, on a une RÉIFICATION de la nature, une chosification. RÉIFICATION = OBJECTIVATION = on réduit tous les êtres à des objets.

        • Une autre idée de la conscience

La subjectivité va à partir du XVIIe siècle être désigné à partir d'un concept qui occupera peu à peu une place centrale: la conscience. Le mot conscience n'est pas nouveau mais dans son sens pré-moderne, il désignait simplement la connaissance du bien et du mal, le sens moral, comme c'était le cas pour le mot latin CONSCIENTIA (CUM → avec: SCIENTA → connaissance, science). Le mot moderne est un sens très élargit, il va désigner chez Descartes la pensée, l'esprit, il va désigner aussi un certain rapport à soi (latin IPSE → soi-même) : l’IPSÉITÉ, médiatisé par la mémoire (John Locke, 1632–1704), Essai sur l'entendement humain). Il désignera aussi une certaine aptitude à la réflexion, à choisir (voir II). Consciousness

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