Les Littoraux Espaces Convoités

sur les facteurs de l’attractivité (et de répulsivité) des côtes. − Les littoraux sont des espaces convoités par des agents qui sont concurrents dans l’accès à l’espace et aux ressources, et qui vivent souvent des conflits ouverts. Cette donnée ne peut conduire à une approche manichéenne définissant le littoral comme le prototype du milieu « naturel » que des activités modernes et « prédatrices » auraient tendance à détruire. Car, loin d’être un terrain vierge, le littoral résulte de multiples interactions entre les trajectoires écologiques et les dynamiques socio-économiques. Par la rareté de l’espace et de certaines ressources tangibles ou intangibles, le littoral fait néanmoins l’objet de projets et de programmes d’aménagement et de mise en valeur qui peuvent être divergents, sinon totalement incompatibles entre eux : activités primaires extensives ou intensives (agriculture, saliculture, pêche et aquaculture), activités industrielles lourdes et polluantes dans les espaces portuaires, mais aussi stratégies d’urbanisation et de développement touristique. Les impacts de ces aménagements provoquent, à des degrés divers l’appauvrissement des écosystèmes, l’artificialisation des milieux, l’augmentation des risques, mais suscitent aussi des démarches de protection inscrites dans une recherche de durabilité.

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30 juin 2010 (édition provisoire)

− Quels aménagements durables pour les littoraux ? Dans les pays développés comme dans les « Suds », les littoraux représentent des espaces privilégiés pour la mise en œuvre de programmes d’aménagement intégré et durable. Ces derniers nécessitent d’abord de construire une vision des pressions et des menaces pesant sur ces territoires partagée par l’ensemble des acteurs économiques, politiques et sociaux, du littoral. En ce sens, les démarches d’aménagement durable des littoraux intègrent toujours la notion de concertation entre les acteurs et tentent d’inventer de nouveaux modes de gouvernance et de régulation à partir de situations localisées. En outre, les projets d’aménagement durable impliquent une transformation dans la manière d’exploiter le littoral : on compense la perte d’habitats naturels occasionnés par la construction de grandes infrastructures en créant d’autres sites protégés, on « dédensifie » ou on déplace certaines opérations d’urbanisation pour intégrer une trame écologique, ou encore on limite les rejets polluants et on prend des mesures pour prévenir les effets de l’érosion.

CHOIX ET MISE EN PERSPECTIVE DE L’ÉTUDE DE CAS

On choisit une étude de cas qui permet d’aborder les trois problématiques de la question. Deux grands types d’étude de cas sont envisageables. Le premier s’appuie sur un littoral spécialisé (un grand port, un littoral balnéaire, une métropole littorale, etc.). Ce type d’étude de cas permet d’analyser un processus d’aménagement littoral dans ses dimensions temporelles et spatiales, en montrant différentes étapes d’évolution, avec les conflits liés, pour déboucher sur l’importance des pressions sur l’espace et sur les limites d’une telle spécialisation. Un second type d’étude de cas s’appuie sur une façade littorale plurifonctionnelle (tourisme, activité halieutique, urbanisation, espaces protégés) afin de considérer les différents degrés d’anthropisation et d’analyser une plus riche palette de conflits. Ce second type de territoire littoral se prête à l’étude de démarches de gestion intégrée car les différentes activités fonctionnent en interdépendance et cherchent à développer des modes de gestion pérennes (par exemple, la protection des zones humides littorales permet la reproduction de la ressource halieutique, et donc la pérennité de la pêche artisanale locale). La mise en perspective diffère selon le type d’étude de cas retenue. Pour un littoral spécialisé comme un grand port ou une zone touristique, la confrontation mettra en avant les caractéristiques communes avec d’autres territoires portuaires ou touristiques, mais également les différences formelles et les variations scalaires observables dans les aménagements, les différences dans les niveaux d’artificialisation du linéaire côtier, et la grande diversité des impacts observables sur l’environnement et sur les sociétés locales. Dans le cas d’un littoral plurifonctionnel, le changement d’échelle conduit à situer l’espace considéré dans le cadre d’une façade ou d’un « arc » (méditerranéen, atlantique, asiatique) et à rediscuter de sa spécificité, ainsi que des relations que ces espaces littoraux entretiennent avec des avants et des arrières pays, dans une perspective de circulations terrestres et maritimes de plus en plus intenses.

PIÈGES À ÉVITER DANS LA MISE EN ŒUVRE

− Analyser successivement les différentes activités et composer une liste d’acteurs et d’organismes en charge du littoral : mieux vaut s’attacher aux processus et aux mécanismes qui rendent le littoral attractif, dans des conditions environnementales, économiques et sociales données. − Centrer