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n européenne, dans laquelle la géographie simpliste est souvent prise comme prétexte à une exclusion un peu rapide de la Turquie. La Turquie aurait 95% de son territoire sur le continent asiatique, qui de facto commencerait au Bosphore. C’est faire peu cas de l’analyse géographique ! Depuis un certain temps déjà la question des frontières de l’Europe est un chantier ouvert par les géographes, et une chose est sûre : il n’y a pas de frontières naturelles, aussi bien en Europe qu’ailleurs. Si certaines caractéristiques physiques correspondent à des frontières (fleuve, chaîne de montagne...), c’est parce que les sociétés qui s’approprient un espace pour en faire un territoire ont fixé leurs limites sur ces éléments, et non l’inverse. Or le Bosphore est loin d’être dans ce cas là ! La frontière est une limite fluctuante, source de conflit ou lieu d’échange, toujours zone de passage. L’Europe ne s’arrête pas au Bosphore, véritable trait d’union entre deux rives, ciment d’une métropole mondiale, détroit traversé à la fois par deux ponts, des centaines de bateaux et bientôt un métro souterrain, qui en font un élément de continuité et non de discontinuité du continent européen. La Turquie est donc européenne si les européens la reconnaissent comme telle, et si les turcs se reconnaissent européens ! Cette question ne se résoudra que par la réponse finale donnée au processus d’adhésion, et ne peut pas en être un préalable.

D’autant plus qu’il y aurait un risque géopolitique puisqu’en cas d’adhésion de la Turquie - qui partage ses frontières avec l’Iran, l’Irak... - à l’Union européenne, les conflits du Moyen-Orient seraient aux portes de l’Europe.

La Turquie n'a en Europe qu'une partie minuscule de la Thrace, un territoire de 18.885 km² représentant 2,4 % de son étendue de 779.452 km².Si on ne compte pas la partie d'Istanbul sur la rive européenne de la Corne d'Or, ce territoire n'a que 1 200 000 habitants, représentant 1,6 % des 72 millions d'habitants de la Turquie de 2004.

Il en est ainsi de l'utilisation de la géographie comme preuve de l'impossibilité d'intégrer la Turquie. Cet argument d'autorité qui vise à marquer les opinions publiques mérite que l'on s'y attarde car il présente l'apparence de la rigueur scientifique : la Turquie ne pourrait intégrer l'Union européenne car ne pouvant y prétendre pour des raisons géographiques. N. Sarkozy avait indiqué : « Je ne crois pas que la Turquie appartienne à l'Europe, pour une raison simple, qu'elle est en Asie mineure », V. Giscard d'Estaing, de même : « La Turquie n'est pas un pays européen parce que sa capitale n'est pas en Europe »

La religion

1) L'Islam, une entrave à l'entrée de la Turquie dans l'UE ?

Tentons d'abord de répondre à tous ceux qui invoquent la religion dominante en Turquie, à savoir l'Islam, pour affirmer que ce pays n'a pas sa place en Europe. Ces détracteurs, que l'on retrouve essentiellement au sein des partis conservateurs et chrétiens-démocrates européens (par exemple, la CDU allemande), considèrent en effet que la construction européenne relève d'un projet de "civilisation" (bien évidemment chrétienne) dans laquelle les musulmans n'auraient pas leur place. Ils tournent ainsi le dos à une conception citoyenne de l'Europe, pour défendre une vision rétrograde et inquiétante du projet européen dont la finalité exclusive serait de fonder un "Club Chrétien".Rappelons à ces personnes que l'Islam, indépendamment de la candidature turque à l'UE, est déjà présent, et bien présent, en Europe. Il constitue, par le nombre de ses fidèles, la seconde religion en France et en Allemagne, et d'importantes communautés musulmanes existent en Grande-Bretagne, au Benelux, dans les pays scandinaves, en Autriche, Suisse. En clair, les Européens de confession musulmane, qu'ils soient d'origine extra-communautaire, convertis, ou "de souche" (exemple : les 300 000 Turcs musulmans de Grèce) représentent une population de plusieurs millions d'âmes.Dire non à la Turquie pour des raisons religieuses, c'est en quelque sorte rejeter ces millions de musulmans, refuser le multiculturalisme, le droit à la différence, et la liberté de choisir et de pratiquer librement sa foi. C'est aussi ne pas reconnaître la vocation de l'Albanie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Bulgarie, de la Macédoine, ou de la Roumanie, qui comptent d'importantes minorités ou une population en majorité musulmanes, à intégrer un jour l'Union européenne. Cela revient en outre à donner un signe négatif fort au monde musulman dans son ensemble, susceptible de rallumer des ressentiments à l'égard d'une Europe jugée arrogante, méprisante, et discriminante. Précisons que la Turquie se distingue si franchement des autres pays musulmans que l'on peut parler d'une spécificité turque dans le monde islamique. La Turquie est ainsi le seul Etat musulman à avoir inscrit la laïcité dans sa Constitution. De surcroît, la condition de la femme turque est de loin favorable à celles de la plupart des autres musulmanes. Le Code civil turc, emprunté à celui de la Suisse, et remplaçant la Charia (Loi coranique) en 1926, a reconnu très tôt l'égalité des femmes et des hommes. De même, c'est en 1934 qu'une réforme constitutionnelle a accordé le droit de vote et d'éligibilité aux femmes en Turquie, soit bien avant les Françaises !

les répercussions possibles de l’intégration d’une population à dominante musulmane sur les relations infra européennes entre les communautés religieuses. On trouve de plus en plus souvent cet argument que l’intégration de la Turquie à l’UE est une « chance » pour l’Islam et les pays européens – voire même leur seule chance.

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