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Mazarin

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constituait la période de minorité de Louis XIV, la noblesse mais aussi les élites de robe n’acceptent pas l’idée que le pouvoir réside entre les mains du cardinal Mazarin, jugé trop puissant et aussi en raison de son origine étrangère. Dès la première année de régence, le cardinal doit faire face à l'hostilité des « Grands » dans l'affaire de la Cabale des Importants. Ce complot organisé le 27 mai 1643 par François de Vendôme, duc de Beaufort, et Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse, avec l’aide de nombreux « Grands » de l’époque, comme Henri II de Guise, duc de Guise. Les comploteurs veulent dépouiller les partisans de Richelieu, la Maison Condé notamment, de tous leurs biens et privilèges et récupérer leur charge perdue du temps de Richelieu. La cabale vise d’une part à éloigner Anne d’Autriche de son nouveau premier ministre, Mazarin, jugé trop hostile à la noblesse et d’autre part, à signer une paix séparée avec Philippe IV d’Espagne.Mazarin n'a pu donner sa mesure en temps de paix car les hostilités ont duré pendant tout son ministère, ou presque. Quand il arrive au pouvoir, l'Allemagne, les Pays-Bas, le Milanais, la Catalogne, le Portugal servent déjà de champ de bataille. En politique étrangère, après la victoire de Rocroi (1643), Mazarin porta l'offensive du côté de la Bavière. La France enregistra les victoires de Fribourg, puis de Nördlingen (1645) et de Lens (1648), tandis qu'était lancée une expédition contre les présides de Toscane, visant à couper les communications entre l'Espagne et ses possessions d'Italie, et que les troupes françaises occupaient Lérida, sur la frontière d'Aragon.

La poursuite de la guerre avait contraint le surintendant Particelli d'Émery à lever de nouvelles taxes Ce dernier a cherché, sous la demande du Cardinal, par tous les grands moyens à augmenter les recettes notamment par l'édit du Toisé (1644), la taxe des Aisés et l'édit du tarif (1646). L’objectif était d’étendre l’assiette fiscale parisienne afin de compenser le manque à gagner de la taille car les villes en étaient alors exemptées. L'opposition du Parlement obligea le ministre à revenir sur ces réformes ou à en réduire les effets.

Les traités de Westphalie, conclus en 1648, apportèrent à la France la haute et la basse Alsace, et servirent ses intérêts dans la mesure où ils consacraient l'affaiblissement de ses principaux rivaux, les Habsbourgs, présents à la fois en Autriche et en Espagne.

II - Manzarin pendant la Fronde Parlementaire (1648-1649)

En janvier 1648, sept nouveaux édits fiscaux sont soumis à enregistrement auprès du Parlement de Paris Pour forcer le Parlement à enregistrer les sept édits fiscaux, Anne d'Autriche tient un lit de justice, en présence du roi, le 15 janvier 1648. En dépit de protestations, notamment de l’avocat général Omer Talon, le Parlement doit s’effacer. Toutefois, il est farouchement hostile à ces mesures qui touchent la plupart de ses membres qui, jusque là, ne payaient pas ou peu d’impôts. En ce sens, la Fronde est un soulèvement des gens de bien, ne souhaitant pas payer d’impôts ou d’augmentation d’impôts. Les Parisiens suivent et soutiennent les parlementaires. Le mécontentement se généralise.

Outre l’aspect fiscal, la monarchie touche également aux privilèges de ces parlementaires. En effet, toujours dans un souci de trouver des fonds, elle multiplie la création des offices. Or, les gens du Parlement en ont pour la plupart acheté et sont opposés à de nouvelles créations car l’augmentation de l’offre fait baisser le cours du prix de l’office.

En avril 1648, la tension se fait encore plus forte à cause du droit annuelou paulette. Mazarin espère dissocier les cours souveraines en exemptant seul le Parlement d'un rachat de quatre années de gages pour obtenir le droit de renouvellement de leur office. C'est un échec pour le cardinal car la Robe parisienne fait bloc : la protestation générale se traduit par l'arrêt d'Union (13 mai 1648) qui propose aux quatre cours souveraines de délibérer en commun (Parlement, Chambre des comptes,Cour des Aides, Grand Conseil). C'est un défi institutionnel, auquel la régente tente d'abord de s'opposer. L'arrêt d'union est d'ailleurs cassé par le conseil d'État le 7 juin. Le 15 juin le Parlement passe outre et appelle les autres cours à le rejoindre le lendemain à la chambre Saint-Louis du Palais de justice.

Mazarin conseille de négocier et Anne d'Autriche capitule le 30 juin en autorisant les chambres à siéger ensemble. Les magistrats rédigent alors des projets de réformes dans une charte contenant 27 articles. Ces derniers prévoient la suppression des traitants, la réduction des tailles, la répartition et la levée des impôts par les seuls officiers, le rappel des Intendants, l'absence de création de nouveaux offices, le renoncement aux réductions de rentes et de gages, un habeas corpus pour les seuls officiers (garanties individuelles). Par la déclaration royale du 31 juillet, la chambre de Saint-Louis obtient gain de cause sur presque tous les points (sauf sur l'abolition des lettres de cachet). Au mois d'août, le contexte change. La victoire de Condé, le 20 août sur les Espagnols à Lens, pousse Mazarin à réagir. Le Conseil d'en haut est alors composé de la reine, du cardinal, du duc d'Orléans, du chancelier Séguier, de La Meilleraye et du comte de Chavigny. Il se réunit le 25 août et décide de profiter de la liesse parisienne (un Te Deum est donné le lendemain à Notre-Dame en l'honneur de la victoire de Condé) pour faire arrêter le conseiller Broussel, l'un des meneurs de la révolte.

Ce dernier, opposant farouche aux mesures fiscales, étant très populaire au sein de la capitale, Paris s'enrage et monte 1 260 barricades (26-28 août) autour du Palais-Royal, à l'instigation des milices bourgeoises. Le chancelier Séguier est poursuivi par la foule qui met le feu à l'hôtel de Luynes où il s'était réfugié. Il ne doit la vie qu'à l'intervention de La Meilleraye. Mazarin est contraint de libérer Broussel qui effectue un retour triomphal le 28 août Par l'intermédiaire de Condé et celui de Gaston d'Orléans, la Cour et le Parlement tentent de trouver une issue à la crise lors de conférences tenues à Saint-Germain(25 septembre-4 octobre 1648) où la Cour s'est repliée. Anne d'Autriche et Mazarin se résignent temporairement à accepter les exigences parlementaires: le 22 octobre, la monarchie accepte les articles de la Chambre Saint-Louis, ramenés à une quinzaine, par une déclaration royale confirmant celle de juillet.

Le même jour, une paix est signée avec l'Empereur Ferdinand III (1608-1657) mais passe complètement inaperçue (Traités de Westphalie); la France sort de la guerre de Trente Ans mais reste en conflit avec l'Espagne. Pendant l'automne, le Parlement ne cesse d'adresser des protestations contre les infractions faites à cette déclaration. Mazarin projette de s'éloigner de Paris et de réduire la capitale par la famine.

D'un côté comme de l'autre, les forces s'organisent pendant que la Cour quitte brusquement Paris dans la nuit du 5 au 6 janvier 1649 pour gagner le château de Saint-Germain. Mazarin fait appel aux 4 000 mercenaires allemands de l'armée de Condé qui, au demeurant, reçoit le commandement des troupes royales afin de conduire le siège de Paris. Il dispose au total de 8 à 10 000 hommes.

Du côté parisien, la résistance s'organise. Le cardinal est condamné au bannissement par un arrêt du Parlement (8 janvier). Dans les jours suivants, quelques grands du royaume qui ont des comptes à régler avec la Cour, Condé rejoint les frondeurs parisiens. Le Parlement confie le commandement des troupes au prince de Conti, frère de Condé, qui est désigné comme le généralissime de la Fronde

Si des troubles éclatent en province à Rouen, Bordeaux et Aix-en-Provence, si le Parlement de Paris a réussi à neutraliser la municipalité et le Prévôt des marchands, le siège de la ville est cependant efficace. Les greniers à blé autour de Paris n'alimentent plus la ville et le prix du pain quadruple en deux mois. Le combat de Charentonremporté par l'armée royale le 8 février 1649 sur quelques groupes de frondeurs empêche toute délivrance. Les soldats du roi ravagent le sud de Paris

Dans ces conditions, les frondeurs parlementaires se divisent en légalistes (le premier président du ParlementMathieu Molé et le président Henri de Mesmes) et en ultras (le président Viole et le président Charton). Les premiers supplient Anne d'Autriche de négocier. Certaines personnalités plus ou moins neutres (Vincent de Paul, le duc d'Angoulème) s'entremettent.

De son coté la Cour est hantée par l'exécution le 30 janvier du roi d'Angleterre Charles décidée par le Parlement anglais, ce qui ébranle la fermeté de la Régente. Les pourparlers débutent le 4 mars, malgré les tentatives de Gondi pour les retarder. Un compromis est signé le 11 mars 1649 (paix de Rueil), suivi de la paix de Saint-Germain (1er avril 1649). L'invasion de la Picardie par les Espagnols, qui sera arrêtée par le maréchal Du Plessis-Praslin épaulé par les mercenaires d'Erlach, amène Mazarin à modérer ses exigences et intégrer les princes dans la négociation entre les deux conférences. La paix de Saint-Germain marque une pause

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