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Présentation De Textes

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dans son texte le modèle libéral qui régit l’Etat. Il évoque le principe de subsidiarité sur lequel repose ce modèle : « L’Union intervient seulement si, et dans la mesure où, les objectifs de l’action envisagée ne peuvent pas être atteints de manière suffisante par les Etats membres ». Il explique que l’Etat encourage des logiques de partenariat et de proximité, afin d’« éviter », comme il le dit, « tout mécanisme de remontée systématique ». Il définit l’Etat comme garant de la cohésion sociale, de la sécurité, superviseur dans le domaine économique et protecteur dans le domaine des politiques sociales. Chevallier insiste sur le fait que, bien qu’on assiste à un partage de tâches entre l’Etat et divers membres, celui-là n’en reste pas moins un régulateur. Il ne faut donc pas voir cela comme un désengagement.

Marc-Henry SOULET (1997) critique ouvertement le modèle libéral et la notion de subsidiarité, qui selon lui n’a rien à voir « avec les principes de la subsidiarité classique ». Il parle d’une « subsidiarité réflexive » qui fonctionne selon une logique d’«auto-organisation de la solidarité […] où l’Etat impulse lui-même l’auto-organisation, son cadre et sa légitimité, en créant des situations favorables à son émergence ou en incitant des organisations issues de la société civile, à intégrer certains programmes dans leur activité. » Ce modèle fonctionne sur la base d’une « coopération conflictuelle » entre acteurs publics et privés, où « chacun doit faire ce qu’il peut ». En résumé, selon SOULET, l’Etat se décharge sur le dos des « acteurs intermédiaires issus de la société civile », qui « deviennent des instruments d’une politique publique ». Et donc, même s’il y a un partage de tâches, il n’y a pas forcément un partage de prise de décision.

Finalement, dans le dernier texte, celui de BERTOZZI et BONOLI (2003), les auteurs remettent en question les analyses qui considèrent la Suisse comme un des pays où les politiques sociales sont les moins développées. Ils défendent alors le modèle du fédéralisme, en insistant sur le fait que, bien que celui-ci puisse être perçu comme un frein au développement de la protection sociale, il permet aussi, en accordant aux cantons une relativement grande autonomie, l’instauration de politiques locales. La relation qui unit l’Etat central aux entités fédérées est alors vue comme une coopération harmonieuse.

Synthèse des textes : distribution des tâches entre l’Etat et les entités fédérées ou privées

La thématique principale qui découle de ces trois textes est le fait que l’Etat se voit désormais obligé de collaborer avec différents acteurs. On assiste à un phénomène de territorialisation des politiques sociales. L’accent est alors mis sur une politique de proximité, afin de permettre le développement de politiques qui soient au plus proche des acteurs. Cependant, il faut différencier la collaboration dont parlent CHEVALLIER et SOULET, de celle décrite dans le texte de BERTOZZI et BONOLI. Alors que les deux premiers évoquent une distribution de tâches entre l’Etat et la société civile, BERTOZZI et BONOLI parlent eux d’un partage entre l’Etat fédéral et les entités fédérées. Cependant, bien que les auteurs ne décrivent pas directement les mêmes acteurs, ils mettent tous en évidence une collaboration entre l’Etat et ses divers partenaires. Ainsi, au regard des différentes thèses développées par les auteurs, il semble impérieux de se demander comment les formes d’individualisme traduisent la coopération entre les différents acteurs.

Pour répondre à cette question, nous allons nous servir du modèle de PARAZELLI (2004), afin de voir si la coopération entre les divers acteurs relève de l’individualisme libéral ou démocratique, et si elle reflète un lien social technocratique ou dialogique. En somme, il s’agit d’appréhender le conflit ou la collaboration qui, dès lors, régit les rapports entre les acteurs sociaux.

Le lien social existant entre l’individu et sa société s’est transformé suite à l’émergence de différentes formes d’individualisme. Ces formes d’individualisme s’expliquent par l’acquisition de l’autonomie au niveau de la pensée individuelle.

Selon PARAZELLI, l’individu prend l’initiative d’élaborer des projets selon sa propre vision, de faire des choix, de les discuter en collectivité et de prendre des décisions en conséquence. Ce type de comportement relève de «l’autonomie sociale» et il a conduit à une transformation profonde des relations entre l’individu et sa société. De ce fait, l’individu n’a plus le rôle préconçu que lui confiait la société traditionnelle. Ce changement vers un individu émancipé crée une multitude de possibilités et «de repères normatifs » qui génèrent un sentiment d’incertitude chez les personnes impliquées. Nous pouvons dire que l’émancipation de l’individu dans la société contemporaine, a mué le lien social de la personne au vu d’une reconnaissance de celle-ci dans sa société. Cette reconnaissance se traduit par «des formes d’organisation sociale permettant l’écoute et le débat avec l’autre» au sein de la collectivité. Le principal enjeu est de favoriser des échanges au sein de la société qui engendrent « des rapports dialectiques de confrontation entre l’individuel et le collectif». Ceci permet d’impliquer le citoyen, en partenariat avec des organismes étatiques ou privés, dans la définition de ses problèmes, de ses besoins et des projets dont il souhaite le développement. Il s’agit d’un individualisme démocratique à travers lequel PARAZELLI décrit le lien social dialogique.

Le lien social a été aussi fortement marqué par la mondialisation économique. Cette mondialisation a:

* remis en question le pouvoir des gouvernements.

* sollicité la contribution scientifique des chercheurs afin de résoudre les problèmes sociaux.

* permis aux «acteurs représentatifs de à la société civile de participer à l’élaboration, puis à la mise en œuvre des stratégies de développements».

2. LES ENJEUX DE LA DISTRIBUTION.

Selon plusieurs auteurs, la formule fédérale possède des inconvénients et des avantages en ce qui à trait à l’émergence et à l’évolution de la protection sociale. D’une part, la répartition des compétences peut entraîner des chevauchements, une carence d’action et de responsabilités publiques (chacun se renvoyant la balle), ou une concurrence entre entités fédérées générant un nivellement vers le bas. La division du pouvoir peut également poser des défis en termes d’uniformité de services, voire d’égalité entre citoyens.

Par contre, le texte de BERTOZZI et BONOLI tient à la dimension fédérale de la Suisse, source de différentes temporalités et modalités pour l’Etat social. Les auteurs parlent de la coopération à un niveau c'est-à-dire, celui de l’Etat central et des cantons. Partant du principe que la Suisse exhibe de nombreuses asymétries et géométries variables selon les politiques sociales, du fait que celles-ci, au niveau cantonal, y sont inégalement distribuées et différenciées sur le territoire de la confédération, BERTOZZI et BONOLI relèvent que les inégalités de droit sociaux qui en résultent entre citoyens de différents cantons ne donnent pas lieu à des politiques de déréglementation compétitive.

Des lors, on perçoit une sorte d’optimisme quant aux politiques sociales en vigueur. La structure fédérale de la Suisse semble alors porteuse d’impulsion potentielle en matière de politique sociale en égard au veto institutionnel propre au fédéralisme; les minorités ont droit de regard. La coopération telle que perçue par les auteurs se traduit par la coopération entre les cantons et l’Etat central qui serait donc favorable à la territorialisation et à la mise en place de politiques de proximité. BERTOZZI et BONOLI défendent l’individualisme libéral, basé sur la prise d’initiative privée, la responsabilisation de l’individu mais aussi le développement des associations. L’enjeu ici est la responsabilisation individuelle.

SOULET relève le caractère conflictuel de la coopération, du fait que la responsabilisation de l’individu et des associations s’est peu à peu substituée à la solidarité de la société envers ses membres. En effet, le social se caractérise de plus en plus par la responsabilité de l’individu qui vit seul ses problèmes et qui se sent étranger aux solutions apportées à ceux-ci, vue la complexité des procédures qui augmentent sans doute sa peine et ses problèmes d’insertion sociale. La politique sociale est organisée autour d’un nouveau concept, celui d’aide au conditionnel. Il en découle des inégalités et une sorte de désolidarisation entre les membres de la même société. SOULET interroge la réalité de cette pseudo solidarité qui revêt un caractère contraignant et pernicieux pour l’individu en proie aux problèmes d’insertion sociale. De par sa conception de la coopération, SOULET défend l’individualisme démocratique.

Par ailleurs, CHEVALLIER, lui, montre les différentes évolutions de l’Etat, sans pour autant une nette reconfiguration de ses attributs. Incertitude, complexité sont les maitres mots qui jalonnent le parcours de l’Etat postmoderne. Il n’y a donc

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