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Rousseau

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ai, « dans toute la vérité de la nature ». il s'agit du premier livre traitant d'une autobiographie, c'est une révolution dans la littérature. Cette notion se définit de la sorte selon Philippe Lejeune, universitaire français spécialiste de l'autobiographie « :c'est un récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité. »Dans ce livre, il y a un désir de purification, de révélation de ses péchés puisque le titre fait référence aux confessions de St.-Augustin bien qu'il n'ait aucune valeur religieuse. Jean-Jacques Rousseau va très loin dans l'analyse de soi et veut que les lecteurs se dégagent des préjugés, qu'ils le comprennent. Il désire montrer à ses contemporains qu'il ne méritait pas tout cet acharnement ; c'est la raison pour laquelle, il doit se montrer sincère. Il doit faire preuve d'une honnêteté irréprochable.

Dans cette autobiographie, le pacte autobiographique est respecté. Avec ce genre d'ouvrage, le lecteur peut estimer que l'auteur ment, alors que dans les romans, cela ne serait pas logique et n'aurait aucun sens de le faire puisque tout est de la fiction. Toujours selon Philippe Lejeune, « Pour qu'il y ait une autobiographie, il faut que l'auteur passe avec ses lecteurs un pacte, un contrat, qu'il leur raconte sa vie en détail, et rien que sa vie. » En effet, dans les Confessions, le « je » est à la fois auteur et personnage principal, de plus Jean-Jacques ne cherche pas à mentir et il existe une grande distance entre temps d'écriture et temps de narration comme nous avons pu le constater dans l'analyse du peigne cassé notamment, où nous avions comparés ces deux éléments. C'est grâce à ce pacte que l'on peut qualifier une oeuvre d'autobiographie ou à l'inverse d'un genre annexe tel que le journal intime ou le roman autobiographique. Cet apport de l'autobiographie amène de la transparence dans la société plutôt accoutumée à la fermeté.

Comme nous l'avions déjà mentionné antérieurement, le but de l'auteur est d'être sincère, authentique. Pour faire passer le message aux lecteurs, il n'hésite pas à la revendiquer à plusieurs reprises, à la page 229 (livre IV) : « J'ai promis de me peindre tel que je suis. » L'intention de ne pas mentir est flagrante, cependant, dans les faits, peut-on affirmer avec certitude qu'il ne modifie pas la réalité ? Ce qui est sûr, c'est que Rousseau ne veut faire qu'un avec son lecteur, il ne veut rien lui cacher. Dans ce but, il n'hésite pas à passer aux aveux, nous pouvons en dénombrer trois au total dans lesquels il décide de se soumettre au jugement critique du lecteur ; tout d'abord, l'épisode masochiste lors de la fessée infligée par Mademoiselle Lambercier. Il admet avoir honte de le révéler, mais également avoir apprécié ce moment. Il déclare même être incité à récidiver. Puis dans le vol du ruban, lorsqu'il accuse une jeune servante à tort car c'est lui le coupable. Enfin le troisième aveu est l'abandon de M. Le Maître en pleine crise d'épilepsie, il le laisse mourir. La difficulté d'avouer ceci est visible dans le livre III lorsqu'il dit : « Grâce au ciel, j'ai fini ce troisième aveu pénible. » Ce sont des preuves de sincérité très importantes, cependant il y en a d'autres, comme la révélation de ses tendances exhibitionnistes. Il explique sa sexualité inhabituelle, il surpasse sa pudeur avec l'intention de montrer sa bonne foi au lecteur. De plus, lors de ses autoportraits morales et physique étudiés en classe, il ne cache pas ses défauts. Néanmoins, il développe tellement de défauts que cela fait ressortir ses qualités qu'il ne met pas en évidence, ce qui est paradoxal.

Le problème principal dans une autobiographie est qu'il manque toujours un peu d'objectivité car il s'agit de raconter sa propre vie et personne ne veut porter atteinte à son image. La sincérité tant prônée par Rousseau est-elle un gage de vérité ? Si ce n'est pas le cas, il y a donc une part de romanesque des ses propos que nous pouvons expliquer pour plusieurs raisons. Tout d'abord, dans ses Confessions, il veut montrer à son lecteur son vrai visage. Il a la volonté de prouver à ses détracteurs qu'il est quelqu'un de bien. Même si le fait d'abandonner ses enfants et d'écrire un ouvrage pédagogique par la suite semble contredire cette thèse. Rousseau corrige son image par l'écriture. Il tente d'impliquer la pitié du lecteur en se présentant comme un être malheureux. Le problème est qu'il n'assume que rarement ses actes et qu'il rejette constamment la faute sur les gens qui l'entourent. C'est de la victimisation, comme nous pouvons le constater avec l'épisode du peigne cassé. Même si cet rejet de culpabilité n'est pas volontaire, c'est une forme de fiction, une perte d'authenticité puisqu'il ne dit pas totalement la vérité.

De plus l'auteur de l'autobiographie n'hésite pas à mettre en scène certains moments de sa vie afin d'ajouter du suspens et de les rendre plus captivant, comme par exemple dans le récit du ruban volé. Rousseau met en place une forme de mise en scène théâtrale pour expliquer cet épisode. Rousseau qui était un brillant auteur, très doué maitrise bien la langue française. Il a également beaucoup de facilité dans l'art de la rhétorique. Dans son livre, il utilise énormément d’exagérations, d'hyperboles qui amènent la plupart du temps à une dramatisation flagrante ou a une généralisation des faits. Cette observation peut être relevée si l'on analyse attentivement le passage du peigne cassé ; lorsque l'enfant est déclaré méchant, obscène et lorsque Rousseau sous-entend que

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