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Explication de Texte, Lettre à Ménécée - Epicure

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Par   •  25 Septembre 2016  •  Commentaire de texte  •  4 240 Mots (17 Pages)  •  3 907 Vues

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LETTRE A MENECEE, EPICURE

Vie d’Épicure

Épicure est un philosophe grec, né à Samos en 341 av. J.-C. Son père enseignait la grammaire et sa mère était magicienne. Après son service militaire, il rejoint son père à Colophon en 321, où il reçoit des leçons de Nausiphane (un atomiste).

Vers 311, Épicure crée une école de philosophie à Mytilène sur l'île de Lesbos, puis en Turquie. En 306, il s'installe définitivement à Athènes pour professer sa doctrine à ses disciples tels que Hérodote, Thémista, ou Léontion. Cette école, ouverte à tous, est surnommée "le Jardin".

Même si la vie qu'il mène dans son Jardin est simple, beaucoup d'autres philosophes ont caractérisé son image comme celle d'un débauché et impie.

Il meurt en 270 av. J.-C, d'une rétention urinaire.

La philosophie d’Épicure se compose de trois parties: la canonique (expose les critères de la vérité), la physique (il propose alors une explication philosophique de la nature), et la morale qui traite les conditions d'une vie heureuse, à laquelle nous nous intéresserons particulièrement.

Sa philosophie est donc matérialiste; son but est de conduire tous les êtres humains vers le bonheur. Épicure fonde une sagesse du plaisir basée sur les plaisirs naturels et nécessaires, la maîtrise des passions, l'absence de souffrance pour le corps et l'absence de "trouble" pour l'âme, ce qu'il nomme l'ataraxie. Pour lui, cette sagesse du plaisir est la condition qui, seule, permet de surmonter l'angoisse de la mort et d'atteindre une véritable conscience de soi.

L'épicurisme, qui prône la maîtrise des plaisirs en ne consentant qu’aux plaisirs naturels et nécessaires, les besoins vitaux, n'est cependant pas à confondre avec l'hédonisme, dont les philosophes pensent que l'homme doit maximiser ses plaisirs, quels qu'ils soient.

Explication de la lettre

Quelles sont les conditions pour atteindre le bonheur, bien vivre, et être heureux ? Épicure répond, à travers la Lettre à Ménécée, un de ses disciples, en disant que la connaissance et qu'ainsi, la condition pour atteindre le bonheur est la science de la nature. Selon lui, seul le sage peut être heureux, mais il existe deux autres conditions pour atteindre le bonheur: l'absence de crainte envers les dieux, et donc de la mort, mais aussi une certaine discrimination des désirs, à savoir un choix entre les désirs à satisfaire et ceux à laisser de côté. Un bonheur véritable est donc accessible, pour l’atteindre il suffit d’apaiser les troubles de l’âme qui empêchent cette dernière de connaître la sérénité.

Dans le premier paragraphe, Epicure pose la question de l'âge à avoir pour philosopher. Y'en a-t-il un ? Il répond en disant que même jeune, on ne doit pas hésiter à philosopher. De même, la vieillesse ne doit pas conduire à une lassitude de la philosophie. Car selon Epicure, il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour l’assainissement de l’âme, autrement dit la philosophie, et ce qui que l’on soit. Pour illustrer ses propos, il met en parallèle l'heure du bonheur et l’heure de philosopher, disant que si l’heure de philosopher n'est pas encore venue ou est déjà passée, il en est de même pour l'heure du bonheur. Le jeune, comme le vieux, sont donc appelés à philosopher. Le jeune pour qu'il soit, malgré son âge, ancien par son sang-froid à l’égard de l’avenir et des craintes, et le second afin que lorsqu'il vieillisse, il reste jeune par esprit de gratitude à l’égard du passé et en ressassant des souvenirs d'antan qui ravivent en lui la vie.

Épicure décrit la philosophie comme une pratique qui aide à vivre et qui est essentielle, puisqu’elle mène au bonheur. Cela va à l'encontre de ce que l'on pense couramment en considérant la philosophie comme une matière abstraite.

Épicure reprend ici une question commune de la philosophie antique : ''à quel âge doit-on faire de la philosophie ?'' Les sophistes, qui étaient des professeurs enseignant l'art d'argumenter rationnellement dans les affaires publiques et privées, pensaient que seuls les jeunes devaient philosopher et qu’il était ridicule de continuer à un âge mûr. Aristote, au contraire, pense qu'on ne peut véritablement philosopher qu’à partir d’une cinquantaine d’années. Épicure est dans le juste milieu, et en résumé : il faut philosopher à tout âge, les jeunes gagnant de la maturité et les vieux retrouvant leur jeunesse.

Il est à noter qu’Épicure s’adresse à tout le monde en disant « qui que l’on soit », il tranche alors avec la tradition qui réserve la philosophie à une élite ou aux savants (respectivement selon Platon et Aristote), voire même aux riches (selon les sophistes qui demandent rémunération pour leurs enseignements). Épicure inclus ainsi non seulement les personnes de tout âge, mais aussi les esclaves et les femmes.

En effet, Épicure considère le droit au bonheur comme étant universel. La philosophie permet une prise de conscience de ses peurs et de ses désirs. Ainsi, elle dissipe les craintes et libère l'homme des désirs inutiles, qui ensemble le plongent dans le malheur.

Ensuite, dans le deuxième et troisième paragraphe, Epicure dit qu'en définitive, les individus doivent se préoccuper de ce qui crée le bonheur et en est l'origine, car avec lui l'homme possède tout, et sans lui il fait tout pour l’obtenir. Les enseignements qu'il donne à son élève sont le chemin du bonheur et d'une vie heureuse.

Ici, Epicure donne un conseil et une méthode qui est pratique et non prescriptive; il ne donne pas un plan détaillé de ce qu’il faut faire dans chaque cas précis, mais des règles générales. Chaque individu est ensuite libre d’appliquer ces règles.

Cette morale est également peu exigeante dans sa réalisation: il suffit d’appliquer les quelques maximes que donne Epicure pour atteindre le bonheur, et s’en imprégner l’esprit. La recette du bonheur est alors aussi simple dans sa formulation que dans son application.

Les paragraphes suivants donnent les quelques maximes qu’Épicure conseille de suivre. Ainsi, selon le philosophe, il ne faut pas craindre les dieux, et tout d'abord en donne quelques caractéristiques. Il tient en premier lieu les dieux pour des vivants immortels (contrairement à l'homme qui est inscrit dans le temps) et bienheureux, ce qui veut dire qu'ils n'ont aucun manque, donc aucune souffrance, et qu'ils sont dans la plénitude totale. Selon lui, les dieux sont des êtres matériels qui ne sont pas différents des corps vivants. Il ne faut rien leur attribuer qui aille à l'encontre de leur immortalité et de leur béatitude. En revanche, il faut les créditer de tout ce qui est susceptible de leur conserver, avec l’immortalité, cette béatitude. Car les dieux existent, et ce de manière évidente. Néanmoins, selon lui, l'opinion aurait tort sur l'image qu'elle se fait des dieux. Épicure en profite alors pour redéfinir l’impiété. L’impiété est un crime consistant à ne pas croire aux dieux. Mais le philosophe choisit de modifier la définition de ce péché. Finalement, le vrai crime ne consiste pas à nier l’existence des dieux de la foule, mais d’ajouter les « opinions » de la foule aux dieux, c’est-à-dire d'accorder crédit aux récits mythologiques qui adjoignent aux dieux les défauts des hommes. Car les déclarations de la foule sont opposées aux « intuitions justes » et sont des « suppositions fallacieuses », autrement dit des mensonges. Les explications des individus à propos des dieux ne sont donc pas des notions établies à travers nos sens, mais des suppositions. C'est de là qu'est l’idée que les plus grands dommages, mais aussi les bienfaits, sont amenés par les dieux. En réalité, l'opinion rejette tout ce qui n'est pas conforme à ce qu'elle pense et qui provient de la vertu, et c'est donc pour cela qu'elle se fait une fausse opinion des dieux en voulant que ces derniers y soient conformes.

A ce stade, Épicure a rappelé la définition des dieux. Pourtant il n’a pas encore écarté la peur des dieux. Épicure va s’appuyer sur la définition qu’il vient d’énoncer pour démontrer qu’il ne faut s'en inquiéter. A l'époque, personne ne songeait à remettre en doute l'existence des dieux du fait de la clarté et de l'évidence de l'idée, tout aussi bien que tout le monde octroyait des causes divines à des phénomènes physiques comme le tonnerre. C'est ce qu'ils appelaient les « phénomènes célestes ». Épicure, lui, ne développe pas une conception savante et abstraite des dieux mais s’en tient à la conception la plus simple et « populaire » : ce sont des êtres immortels et bienheureux. Cependant, il oppose une conception simple des dieux à la conception de la foule: il ne développe pas une théologie abstraite (selon lui, les dieux sont pressentis, il n'y a donc pas besoin de spéculation pour les connaître), mais il dénonce la conception superstitieuse des dieux, laquelle n'est pas conforme à l'idée immédiate que l'on se fait de ceux-ci, et qui génère une crainte incompatible

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