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Alexandre Jardin

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r nous faire comprendre la situation que le garçon vit. Comme je l’ai mentionné plus tôt, l’intérêt que j’ai pour cette histoire est grande parce`que je pense que le personnage principale veut grandir plus vite qu’il ne le faut et j’aimerais savoir comment cette histoire va finir avec lui. Bref, c’est comme savoir comment mon histoire à moi aurais fini dans un roman où je serais le personnage principale, je pense que c’est cela qui m’a motivé à choisir ce roman.

Chaque famille a son vilain canard. A la maison, ce rôle me revenait de droit. J'y voyais une distinction. En contrepartie de cet avantage, je fus expédié à Evreux en pension. Evreux, ville où l'on est sûr de n'avoir aucun destin. Véritable banlieue de l'Histoire. Les réussites y sont lentes. La province a toujours fait de l'ombre aux ambitieux.

Derrière les hauts murs de la cour de récréation, je fulminais contre mon père. En m'exilant il me privait d'oxygène. En me faisant quitter Paris il confisquait mes rêves de grandeur. Je dépérissais. Durant les rares week-ends où je rentrais à Paris, je respirais l'air de la capitale, l'air du temps. Mais les dimanches soir arrivaient toujours. Je devais retourner au collège faire l'enfant. Quand donc serais-je grand ? Je voulais vivre tout haut et non plus chuchoter ma vie dans les couloirs d'une école.

A la pension, les garçons s'étaient faits loups pour survivre. Il y avait des bandes, des faibles, des forts et des souffre-douleur : tout ce qu'il faut pour rendre la vie infernale. La violence de nos rapports était contenue par le règlement du collège. Cette école chrétienne dans la forme enseignait l'amour du prochain à coups de trique. C'est ce qu'on appelle un bon établissement. | |

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| | Alexandre Jardin – Bille en tête – genre romantiqueÉditions folio – 216 pages Chaque famille a son revenait de droit. J'y voyais vilain canard. A la maison, ce rôle me une distinction. En contrepartie de cet avantage, je fus expédié à Évreux en pension. Évreux, ville où l'on est sûr de n'avoir aucun destin. Véritable banlieue de l'Histoire. Les réussites y sont lentes. La province a toujours fait de l'ombre aux ambitieux.

Derrière les hauts murs de la cour de récréation, je fulminais contre mon père. En m'exilant il me privait d'oxygène. En me faisant quitter Paris il confisquait mes rêves de grandeur. Je dépérissais. Durant les rares week-ends où je rentrais à Paris, je respirais l'air de la capitale, l'air du temps. Mais les dimanches soir arrivaient toujours. Je devais retourner au collège faire l'enfant. Quand donc serais-je grand ? Je voulais vivre tout haut et non plus chuchoter ma vie dans les couloirs d'une école.

A la pension, les garçons s'étaient faits loups pour survivre. Il y avait des bandes, des faibles, des forts et des souffre-douleur : tout ce qu'il faut pour rendre la vie infernale. La violence de nos rapports était contenue par le règlement du collège. Cette école chrétienne dans la forme enseignait l'amour du prochain à coups de trique. C'est ce qu'on appelle un bon établissement. Mon frère Philippe, lui était resté avec mon père, moi à notre mère qui était morte depuis longtemps. Son corps s'en était allé là où tout se désassemble, me laissant seul comme un domino qui cherche son double. Le cancer avait dévoré sa vie et du même coup la gaieté de notre famille. Les rires s'étaient tus. La maison sentait la mort. Le soleil n'y pénétrait plus. Les rideaux étaient toujours tirés. Le théâtre était fermé. On ne jouait plus chez moi, on se souvenait.

Je dus prendre les devants pour ne pas me faire enterrer vivant. J'ouvrais les rideaux et faisais hurler des musiques rock dans la maison. Après les classes, j'invitais des hordes de camarades qui déboulaient dans les couloirs comme des diables sortant de leur boîte. Nos goûters laissaient des miettes dans le salon, seules les traces de vie dans cet univers figé. J'espérais que les rires d'enfants feraient peur à la mort. Je me défendais

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