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Anthologie Poétique

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tes mais ne laisse pas le lecteur indifférent.

Il y a en outre dans la grande majorité de ces œuvres, une forme de contestation, un cri d’opposition manifeste à la peine capitale. On y retrouve la révolte d’un Lacenaire ainsi que toute la puissance d’évocation d’un Victor Hugo. De la prière avec Villon ou de la technique avec Lamartine. Cependant ces qualificatifs sont très réducteurs mais donne une image de ce qu’il me suggère au premier abord.

La grande majorité de ces poètes sont empreint du siècle des lumières et des idées révolutionnaires de la déclaration des droits de l’Homme.

Introduction

Dans cette brève anthologie de la poésie traitant de la peine de mort nous avons mis en évidence huit poèmes issus d’auteurs très variés. J’ai commencé cette anthologie par un poème de François Lacenaire associé à une peinture de Francis Lagrange pour mettre en avant plan l’acteur principal de la peine capitale : le condamné à mort avec ses espérances perdus, sa résignation et sa révolte vaine.

Il est à noter que ce travail repose essentiellement sur des auteurs du 19eme siècle car c’est à partir de cette époque que les auteurs ont pu jouir d’une certaine forme de liberté d’expression. Auparavant, la critique de la peine de mort pouvait était répréhensible car on l’associait à la contestation du pouvoir.

La peine capitale est un sujet de réflexion très sensible car c’est une pierre d’achoppement entre deux visions radicalement différentes de la place de l’Homme dans le monde. Certains y voient une peine cruelle et inhumaine alors que d’autre la considère comme un juste châtiment.

Ce condamné à mort, n’est-il pas l’incarnation de notre peur de la mort, de notre refus de celle-ci ou est-il simplement une vie à préserver avant tout car la vie n’a pas de prix ?

Le pardon s’applique-t-il à tout le monde ? Même aux pires criminelles? Que peut-on dire à une mère dont la vie de l’enfant a été sauvagement et cruellement supprimée à jamais ?

Certains diraient que la vengeance ne ramène pas les morts à la vie, que la société est aussi coupable d’avoir engendré la criminalité.

On ne peut pas reproché à un homme d’être ce qu’il est, le produit de ses gênes et de son environnement.

A cela, les tenants de la peine de mort répondent par les statistiques, la peur inspiré par le châtiment, la volonté d’annihiler le mal, ceux dont le cœur est emplit de méchanceté pure, les irrécupérables. Pour chaque criminel dangereux mort on sauve des vies qui ont plus de « valeur », des innocents. L’équation est là, un mort contre plusieurs vies.

Une peur infligé par la mort pour vacciner l’ensemble de la société, l’amputation du mal le plus abject pour protéger le corps entier. Mais qu’elle est le mal supportable et le mal punissable, encore une frontière à définir et encore plus de complexités à rajouter à une vie déjà trop compliqué.

Ce n’est pas seulement une question de Justice, c’est aussi une question de société ou le religieux et le profane s’affrontent durement.

Faisons alors le décompte des morts directes ou indirectes, combien de morts produits une société «anti-mort» et combien de mort produit une société qui promeut la peine capitale?

Comment une société qui applique la peine de mort peut-elle garantir l’équité entre riche ou pauvre devant la sentence? Alors que nous savons que de nos jours certaines castes ont un passe-droit.

Comment peut-on garantir que l’innocent ne se soit pas accusé et exécuter à tort?

Existe-t-il un pardon pour les criminelles?

Il y a énormément de questions qui sous-tendent une autre question essentielle. Celle de l’universalité des règles de droits.

Le dernier chantPierre François Lacenaire |

En expirant, le cygne chante encore,

Ah laissez-moi chanter mon chant de mort !...

Ah laissez-moi chanter, moi qui sans agonie

Vais vous quitter dans peu d'instants,

Qui ne regrette de la vie

Que quelques jours de mon printemps

Et quelques baisers d'une amie

Qui m'ont charmé jusqu'à vingt ans !...

Salut à toi, ma belle fiancée,

Qui dans tes bras vas m'enlacer bientôt !

A toi ma dernière pensée,

Je fus à toi dès le berceau.

Salut ô guillotine ! expiation sublime,

Dernier article de la loi,

Qui soustrais l'homme à l'homme et le rends pur de crime

Dans le sein du néant, mon espoir et ma foi.

Je vais mourir... le jour est-il plus sombre ?

Dans les cieux l'éclair a-t-il lui ?

Sur moi vois-je s'étendre une ombre

Qui présage une horrible nuit ?

Non, rien n'a troublé la nature.

Tout est riant autour de moi,

Mon âme est calme et sans murmure,

Mon cœur sans crainte et sans effroi

Comme une vierge chaste et pure.

| Sur des songes d'amour je m'appuie et m'endors,

Me direz-vous ce que c'est qu'un remords ?

Vertu, tu n'es qu'un mot, car partout sur la terre

Ainsi que Dieu je t'ai cherché en vain !

Dieu ! Vertu ! Paraissez, montrez-moi la lumière !

Mon cœur va devant vous s'humilier soudain.

Dieu ! Mais c'est en son nom qu'on maudit, qu'on torture

Celui qui l'a conçu plus sublime et plus grand ?

La vertu !... n'est-ce pas une longue imposture

Qui dérobe le riche au fer de l'indigent ?

On n'en demande pas à l'opulence altière,

On en dispense le pouvoir,

Le pauvre seul est tenu d'en avoir.

Pauvre à toi la vertu ! Pauvre à toi la misère.

A nous le vice et la vie à plein verre !

Vous ! Mourez sans vous plaindre : est-ce pas votre sort ?

Mourez sans nous troubler ou vous êtes infâmes.

J'ai saisi mon poignard et j'ai dit, moi : de l'or !...

De l'or avec du sang... de l'or et puis des femmes

Qu'on achète et qu'on paye avec cet or sanglant.

Des femmes et du vin... un instant je veux vivre...

Du sang... du vin... l'ivresse... attendez un instant

Et puis à votre loi tout entier je me livre...

Que voulez-vous de moi ? Vous parlez d'échafaud ?

Me voici... j'ai vécu... j'attendais le bourreau. |

Contextualisation

Né le 20 décembre 1803, Pierre François Lacenaire est lui aussi un criminel français qui fut Guillotiné le 9 janvier 1836. Lors de sa détention à la Concièrge le poète romantique écrira avant sa mort les Mémoires, révélations et poésies de Lacenaire ou apparaîtra Le dernier chant qui exprime ces derniers ressentis et pensés.

Le cachot clair. Peinture de Francis LAGRANGE - peintre forçat

http://www.imagesplus.fr/LA-GUILLOTINE_a55.html, consulté le 20 mai 2011

Commentaire sur les œuvres

Le Chant du cygne est pareil à ce rayon de lumière qui éclaire la cellule pour la dernière fois avant la totale obscurité. C’est un dernier jais de vie avant le néant, la souvenance de quelques instants de bonheurs avant la Fin.

Le condamné est résigné sur le sort qui l’attend mais en même temps il est plein de révolte. C’est un cri contre l’injustice que l’auteur lance au regard de ceux qui détiennent l’autorité et le pouvoir.

On retrouve les principaux éléments du poème dans le tableau. La croix symbolisant le questionnement sur Dieu, la femme nue qui peut s’apparenter à la débauche et aux vices, l’autorité représentée par le dessin du policier.

Contre

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