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Echanges Internationaux

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et les analyses, sont variées, de l'approbation sans question (car elle est présentée comme inéluctable et favorable à la croissance) à l'acceptation avec fatalisme (car elle est ressentie comme une situation que l'on subit sans rien y pouvoir) et à la contestation (par ceux qui voudraient une altermondialisation, c'est-à -dire une autre mondialisation).

S'il y a des conflits autour de la mondialisation, c'est probablement que tous (tous les pays, ou tous les citoyens des pays) n'en retirent pas les mêmes avantages : d'une part, certains pays pauvres, ou certains citoyens fragilisés, peuvent être marginalisés par la mondialisation alors que d'autres (pays ou citoyens) s'enrichiront grâce à la mondialisation ; d'autre part, les enjeux de la mondialisation ne sont pas qu'économiques, mais aussi sociaux ou culturels : par exemple, on peut se demander si la domination américaine dans le domaine du cinéma ne risque pas de déboucher sur une uniformisation culturelle du fait de la libre circulation des films.

Finalement, dans ce chapitre, pour pouvoir ensuite nous demander dans quel monde nous voulons vivre demain, il s'agit d'essayer d'abord de connaître la réalité actuelle, la mondialisation telle qu'elle est, ses ressorts et ses risques.

Pour tenter de répondre à ces questions, nous commencerons par nous interroger sur les liens que l'on peut établir entre le commerce international, la croissance et le développement : en quoi le commerce international peut-il favoriser la croissance et le développement. Puis nous nous interrogerons sur le rôle d'un des acteurs essentiels de ce processus, les entreprises, qui, par les stratégies qu'elles ont mises en place, génèrent pour une bonne part la mondialisation. Enfin, nous essaierons de comprendre en quoi la mondialisation agit sur les évolutions sociale et culturelle et nous montrerons à la fois que la mondialisation suppose une régulation mais aussi que cette régulation a bien du mal à se mettre en place, ce qui est évidemment lié à la contestation actuelle autour de la mondialisation.

1.1 - Les effets économiques du libre-échange justifient le développement du commerce international.

Le libre-échange est un principe qui préconise la libéralisation du commerce international afin d'accroître la prospérité économique mondiale. Libéraliser les échanges, cela veut dire que l'État laisse les agents économiques nationaux commercer comme bon leur semble avec ceux des pays étrangers. Cela veut dire aussi que l'État ne fausse pas la concurrence en soutenant d'une façon ou d'une autre les entreprises nationales. En fait, le libre-échange, c'est le libéralisme économique appliqué aux échanges internationaux.

Le libre-échange ne va pas de soi. Longtemps, on a pensé le commerce international en termes conflictuels : il s'agissait, pour chaque pays, d'exporter plus qu'il n'importe, afin de s'enrichir aux dépens de ses voisins. Ce n'est qu'à la fin du 18ème siècle, avec notamment A.Smith (1776) et D.Ricardo (1817) que se développe l'idée qu'un commerce international libre peut être mutuellement profitable pour les pays qui y participent. Cette idée s'est progressivement affinée et étayée, jusqu'à devenir aujourd'hui la doctrine économique dominante en matière de commerce international.

Nous allons présenter ici rapidement les trois principaux arguments économiques que l'on avance en faveur de la libéralisation du commerce mondial.

1.1.1 - L'échange international permet la division internationale du travail (DIT) qui accroît la productivité des facteurs et donc la richesse globale.

C'est l'argument initialement avancé par A. Smith et surtout D. Ricardo, pour qui un commerce international libre de toute entrave est un facteur de croissance économique. Voyons-en les points essentiels :

• L'échange international permet la Division internationale du travail (DIT).

Plutôt que de produire l'ensemble de ce dont il a besoin, un pays peut se procurer certains biens ou services grâce à l'échange international, en vendant une partie de sa production à l'étranger. Cela suppose qu'il produise dans certains secteurs plus qu'il n'a besoin et qu'en contrepartie il produise moins ou pas du tout dans d'autres secteurs. Les pays qui participent au commerce international peuvent ainsi chacun se spécialiser dans une ou plusieurs productions, c'est ce que l'on appelle la Division internationale du travail.

• La DIT permet à chaque pays de se spécialiser selon son avantage comparatif ce qui accroît la productivité globale.

Dès lors que le commerce international lui permet de se spécialiser, chaque pays a intérêt à le faire dans le secteur où il a le plus grand avantage comparatif, c'est-à -dire celui dans lequel ses facteurs de production (capital et travail) auront la productivité la plus importante relativement à l'étranger. C'est en effet la stratégie qui lui permettra de tirer le plus de richesse de sa production, pour ses besoins propres comme pour importer les biens et services produits à l'étranger. Dans la mesure où tous les pays se spécialisent selon leur avantage comparatif, alors la productivité des facteurs augmente dans tous les pays et la production globale s'accroît. Des pays qui commercent entre eux produisent plus et sont donc plus riches que s'ils vivaient chacun en autarcie.

• Chaque pays peut trouver sa place dans la DIT.

L'ouverture au commerce international entraîne toujours une crainte : celle d'être dépassé par la concurrence internationale dans toutes les productions, et donc de ne pas avoir de place dans la DIT. C'est D. Ricardo qui a montré que cette crainte était infondée. En effet, la règle de l'avantage comparatif veut que chaque pays se spécialise non pas dans toutes les productions où il a un avantage sur ses concurrents, mais dans la production où cet avantage est le plus grand. Autrement dit, si deux pays commercent entre eux et que l'un est meilleur que l'autre dans tous les secteurs, il a quand même intérêt à se spécialiser dans certains secteurs et à abandonner les autres à son concurrent moins performant. L'important est chacun se spécialise dans les productions où il est le plus efficace… ou le moins mauvais ! Ce point essentiel du raisonnement est explicité dans les activités et l'encadré "pour aller plus loin : la théorie des avantages comparatifs de D. Ricardo" qui vous sont proposés ci-dessous.

• Attention, les avantages comparatifs ne sont pas donnés une fois pour toutes, ils sont construits par l'histoire et les politiques des pays.

Il y a avantage comparatif dès lors que les pays qui commercent ont des niveaux de productivité différents. La spécialisation internationale permet à chacun de concentrer ses moyens de production surles secteurs où ils seront relativement les plus efficaces. Mais d'où viennent les écarts de productivité entre les pays ? Parfois ils peuvent être tirés d'avantages naturels – on pense par exemple aux richesses minières du sous-sol où à la fertilité des terres agricoles. Mais dans la plupart des cas, un avantage de productivité est le fruit d'une histoire : l'industrie anglaise des débuts de l'ère industrielle surpassait ses concurrentes parce que ses entrepreneurs avaient beaucoup investi, beaucoup innové, que les ouvriers anglais étaient bien formés. Mais les autres pays, notamment l'Allemagne ou les Etats-Unis à la fin du 19ème siècle, ont pu combler ce retard, notamment par des politiques publiques appropriées qui ont amélioré la productivité industrielle.

Cela a deux conséquences : d'abord que les spécialisations commerciales ne sont pas nécessairement stables, l'avantage comparatif d'un pays pouvant évoluer et se transformer. Mais surtout, cela implique qu'un pays peut essayer de "choisir" son avantage comparatif. Par exemple, en développant la recherche, en investissant dans la formation initiale et continue, en favorisant fiscalement l'investissement, un Etat peut acquérir un avantage comparatif dans les secteurs industriels de pointe.

Quel est l'intérêt d'une telle politique ? Il découle de ce que l'avantage tiré du commerce international n'est pas forcément réparti également entre les pays. Nous avons vu plus haut que, selon la théorie des avantages comparatifs, la spécialisation internationale accroît le niveau de production global. Mais ce surcroît de richesse, comment se distribue-t-il ? Là -dessus, la théorie ne dit rien. Or, il peut être plus avantageux, par exemple, de se spécialiser dans le secteur des hautes technologies parce qu'il entraîne des externalités positives pour le reste de l'économie, et donc procure un meilleur rythme de croissance à l'économie nationale. Il peut aussi être plus avantageux de se spécialiser dans les nouveaux secteurs, où les gains de productivité sont forts ce qui permet une plus grande distribution de richesse. Vous avez là la racine des politiques de compétitivité que mènent actuellement les pays engagés dans le commerce mondial, chacun voulant s'assurer dans la DIT la place la plus avantageuse.

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