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L'Art Désengagé

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tre illusion et vérité. Si l’on se réfère à Platon, l’individu est composé de différentes parties, à l’image de la Cité : le Nous, esprit ou partie rationnelle, le Thumos, ardeur ou courage et l’Epithumia, cad les appétits. De là, la justice a pu être définie comme la subordiantion des parties inféreures à la partie supérieure, autrement dit à l’élément rationnel (Nous) dont la fonction est de chercher à connaître le vrai. Donc la recherche de la Vérité suppose que toutes les parties y participent. Or, d’après Platon, lorsque ce sont les parties inférieures qui dominent la raison, on recherche alors une vérité qui soit en mesure de nous satisfaire. A partir de là, les oeuvres d’art ne peuvent montrer que les choses, telles qu’elles sont pour nous et non telles qu’elles sont en soi. Cela renforce notre tendance à croire que les choses existent telles qu’elles nous apparaissent.

Ainsi l’art peut être jugé selon certaines valeurs, comme la morale, des valeurs pas toujours partagées. A l’instar de Grégor Schneider, qui a l’intention d’exposer un être humain mort dans un musée sous prétexte de briser un tabou dans la société, l’opinion publique accorde divers traitements à l’oeuvre d’art. L’art est donc soumis aux regards vigilants et aux valeurs de chacun.

Si l’art va trop loin, il peut outrer et alors son essence même est discréditée. D’autant plus qu’à l’époque dans laquelle nous vivons, où les médias seraient le quatrième pouvoir, donc non négligeable, la moindre critique qu’une oeuvre essuyerait venant d ‘une revue ou d’une émission prestigieuse peut, de fil en aiguille, lui être fatale. L’art serait donc jugé et « classé » par une élite dont l’avis nous importe, si nous agissons à l’exemple des moutons de Panurge.

Nous ne pouvons pas non plus omettre le fait que l’Art n’est pas accessible à tous, faute d’un capital culturel suffisant, de moyens, de temps ou encore de curiosité. A supposer que toutes ces brèches soient colmatées, il reste tout de même une difficulté à surmonter ; celle d’appréhender une oeuvre. Cette difficulté peut se trouver au niveau émotionnel ou alors intellectuel, d’aucuns soutiendront qu’il faudrait également se munir d’une certaine connaissance de l’oeuvre et des techniques employées, connaissance pas forcément indispensable d’après Kant, sinon souhaitable.

Théorie étayée par certains auteurs, déclarant qu’ils délaissent les règles pour découvrir d’autres exigences, propres à l’oeuvre.

L ‘art n’est donc pas toujours conscient de lui même et peut échapper à l’artiste. On constate la difficulté d’intéraction entre plaisir esthétique et conscience du monde, difficulté provenant de l’opposition commune entre art et réalité.

Les oeuvres d’art, qu’elles soient figuratives ou abstraites, sont des productions ayant trait aux êtres et aux choses, cependant elles ne peuvent que s’approprier la réalité que l’on attribue au monde, sans jamais l’atteindre vraiment. Un livre, une mélodie, un film, tout cela est réel, au sens de matériel mais reste malgré tout des fonctions : de même que Descartes remarquait que les romans les plus fidèles quant à la description de la vie quotidienne, ne seront jamais réalistes, car ils passent des détails insignifiants ou prosaïques sous silence. Lévi-Strauss rappelait ainsi qu’une mélodie, avec tous ses éléments réels ne constitue pas un langage au sens propre.

Enfin, Rousseau critiquait les théâtres car on s’absorbe dans l’histoire et cela occulte notre rapport à la réalité hic et nunc, en oubliant que des êtres vivants nous entourent. Critique aussi valable pour le Cinéma.

Pour finir, les limites de l’art sont évolutives car restreintes par ses supports matériels à une époque, il peut être sujet à la censure et soumis aux exigences d’un despote.

2ème PARTIE :

S’il y a bien quelque chose de récurrent dans les contre-utopies, c’est l’opposition perpétuelle du régime à l’art. Dans 1989, Le Parti refuse l’émerveillement des sens : « Le Parti disait de rejeter le témoignage des yeux et des oreilles. C’était le commandement final et le plus essentiel. ». Roman qui s’appuie sur les régimes stalinien et hitlérien.

En effet, elles furent nombreuses, les formes d’art sévèrement réprimées sous les régimes totalitaires. Ainsi Walter Gropius, le fondateur de l’école de design et d’architecture (entre autres arts), voit son institution fermer en 1933 par les nazis car jugée, comme un art « dégénéré » (Entartete Kunst) notamment par Goebbels,qui en plus lui reprochait son passé teinté de communisme.

Le régime hitlérien recrute alors des artistes tels que Léni Riefenstahl, réalisatrice ( mais pas seulement car aussi danseuse, et phtotographe parmi d’autres fonctions) de films de propagande ; ou encore comme Arno Brecker dont les oeuvres sont emblématiques de l’art national-socialiste et de l’art fascite en général.

Non seulement l’art est censuré, mais il se voit imposer un cahier des charges par ses censeurs.

Ensuite, nous noterons que les oeuvres artistiques expriment la nécessité d’être soutenues. Sans mécènes, l’art se noierait dans le désert de l’indifférence. Il est donc assez dépendant, économiquement parlant, car ne peut s’émanciper tout à fait sans intervention d’un tiers financièrement. En excluant bien sûr les artistes déjà fortunés à l’origine.

D’autre part, les artistes ont besoin d’êtres soutenus quant à la qualité de leur oeuvre ainsi que d’être reconnus.

Nous remarquerons que les oeuvres des plus grands de ce monde ont longtemps été occultées et reconnues « à leur juste valeur » des années plus tard.

3ème PARTIE :

Pourtant, toutes ces oeuvres, qui ne semblent pas faire partie de notre monde réel parcequ’a priori inutiles ne sont-elles pas justement plus réelles parcequ’elles sont des vérités plus durables ?

Cela n’est pas sans rappeler le proverbe latin « Verba volant, Scripta manent » se rapprochant d’ailleurs de la formule « Nescit vox mina reverti », que l’on tient d’Horace.

Les choses que l’on désigne comme étant réelles sont les plus éphèmères, observait Hannah Arendt, comme une parole, un acte ou encore tout ce qui est consomptible.

Aussitôt que cela vient au monde, est énoncé un fait, cela disparaît alors que les oeuvres traversent les siècles et les époques réelles parceque permanentes.

L’art ouvre les portes à l’esprit et le délivre de son étroitesse. D’après Schopenhauer, « l’art exprime ce que la nature ne fait que balbutier », l’art serait pour lui une évasion à la souffrance de la vie. L’art dépasse la réalité du monde et s’élève à une réalité, ou la beauté éclaire l’intelligible.

Il faut penser à Nietzche qui explique à travers la tragédie que la contemplation de l’art nous permet de prendre conscience du superciel de la vie et du réveil qu’opère l’art en notre âme, pour nous démontrer que la réalité est elle-même une oeuvre impliquant la participation de chaque acteur.

L’art surprend, déstabilise, rpovoque et fait réfléchir sur des réalités actuelles.

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