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Violences Urbaines

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commun et contre les pompiers et la police

Les violences touchent, pour plus de 20% des faits recensés, les policiers, voire leurs familles. Au cours des neuf premiers mois de 1997, pas moins de 1 447 arrêts de travail ont suivi les blessures infligées aux personnels de la Sécurité publique, soit une progression de plus de 25% par rapport à la même période de 1996.

De manière encore plus grave, dans certains quartiers dont la dérive mafieuse est vérifiée, les policiers sont désormais attirés dans de véritables guet-apens au moyen d'appels «17 Police secours». Certaines des embuscades tendues aux policiers dans l'Essonne, dans le quartier des Tarterêts à Corbeil-Essonnes ou aux Ulis, ou encore à Roubaix, témoignent d'une organisation rigoureuse et de scénarios particulièrement élaborés. A Poissy (Yvelines), plusieurs d'entre eux ont eu leur véhicule personnel incendié, tandis qu'un de leurs collègues, hors service, échappait de peu à une double tentative d'écrasement délibérément commise par deux délinquants locaux. Le 3 mars 1997, le fils d'un gardien, âgé de 15 ans, était attendu à la sortie du collège, blessé de plusieurs coups de couteau et aspergé de gaz lacrymogène.

Autre signe de cette nouvelle violence: dans les transports, celle-ci est en constante augmentation. Les agressions commises contre les passagers ont connu, en 1996, un accroissement de 54%, soit une moyenne de 3,7 agressions par jour; en outre, 1 626 agressions contre le personnel, soit 4,5 par jour, ont été dénombrées (730 arrêts de travail). Enfin, le vandalisme atteint un coût global de 78,6 millions de francs. Le coût unitaire par autobus, en 1996, s'élève à 3 500 francs.

Les sapeurs-pompiers, fortement sollicités par la population des quartiers sensibles, grosse consommatrice de services d'assistance et de secours, se trouvent également confrontés à une ambiance de provocation et de harcèlement. Les vols d'équipements, de tenues, de produits pharmaceutiques, de véhicules complets - le plus souvent, des véhicules de secours aux asphyxiés et aux blessés (VSAB) et des véhicules radio médicalisés (VRM), en raison des substances médicamenteuses à bord - sont devenus courants. Il en est de même des dégradations volontaires, jets de pierres, tirs de fronde ou parfois d'armes à feu. De manière exceptionnelle, l'hostilité peut provoquer des actes hors de tout sens commun, à l'instar de cette tentative d'étranglement d'un soldat du feu en intervention, au moyen de la sangle de son poste émetteur, dans un couloir d'immeuble du quartier du Méridien, à Grigny (Essonne), le 14 mars 1997.

L'école, siège des nouvelles violences

Les armes

La présence d'armes à l'école ne peut plus être ignorée lorsque la multiplication d'incidents dramatiques vient confirmer les observations statistiques. Directement liée au sentiment croissant d'insécurité éprouvé par les jeunes à l'intérieur des établissements et, encore plus, sur le chemin de l'école, l'arme devient dans certains quartiers une donnée de base de la vie scolaire. Elle valorise le jeune aux yeux de ses camarades et lui permet de faire respecter sa propre loi. Des adolescents âgés de 14 à 16 ans disposent d'arsenaux impressionnants où bombes lacrymogènes et, surtout, couteaux, cutters, etc., ont remplacé frondes et sarbacanes. Heureusement, les armes à feu sont moins répandues.

Dans l'Oise, 81 affaires de port d'arme ont ainsi été signalées au cours des deux premiers trimestres de l'année scolaire 1996-1997. En Seine-Saint-Denis, les chiffres traduisent une évolution rapide: 61 faits recensés au cours de l'année 1994-1995; 170 au cours de 1995-1996. Pour le seul mois de septembre 1996, sur le plan national, parmi 85 incidents recensés, on comptait 19 ports d'arme, soit 22% des faits répertoriés. A Clermont-Ferrand, le 21 novembre 1996, des îlotiers interpellent devant une école trois jeunes qui manipulent un pistolet automatique 7.65. A Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), le 2, un élève de 19 ans se blessait à la tête en jouant à la roulette russe avec un revolver à grenaille.

Les bandes

Après avoir fait son entrée à l'école sur un mode individuel, la violence s'y installe désormais de manière collective. L'émergence de bandes développant un fort sentiment d'appartenance identitaire à leur quartier s'accompagne d'une rivalité que le moindre prétexte vient exacerber. Dans ce contexte, l'école devient, à l'image d'un centre commercial ou d'un autre lieu public, un terrain où le rassemblement d'adversaires du quartier antagoniste justifie le déclenchement d'actions provocatrices ou d'opérations de représailles. Le processus d' «ethnicisation» des bandes de quartier peut, dans ces conditions, venir rapidement contaminer le milieu scolaire. Ainsi, le 14 juillet dernier, devant le lycée Albert-Camus de Clamart (Hauts-de-Seine), un élève beur fait feu à cinq reprises sur un groupe de jeunes Noirs. Un épisode de la lutte qui oppose deux bandes rivales de Châtenay-Malabry et du Plessis-Robinson.

La montée des délinquants mineurs

Dans les quartiers en difficulté, la délinquance des mineurs est en pleine expansion et s'érige en risque majeur. Elle poursuit sa progression et, phénomène plus inquiétant encore, assure une véritable mutation. Que ce soit à Paris ou en province, les données statistiques sont incontestables.

Entre 1972 et 1997, le nombre de mineurs mis en cause pour crimes et délits est passé de 68 700 à 154 437. Ce doublement en vingt-cinq ans est dû à une accélération brutale au cours des dernières années. Alors que les mineurs ne représentaient encore que 12% des délinquants en 1989, leur proportion s'établissait à 19,37% en 1997, le taux de progression s'élevant à près de 50% depuis le début de la décennie...

Les mineurs sont particulièrement actifs dans la délinquance de voie publique. La part qu'ils y occupent se hisse en 1996 au taux record de 32,75%. L'un des sommets est atteint en matière de vols avec violence, dont les auteurs interpellés sont à 46,89% des mineurs.

Le nombre des agressions sexuelles commises sur des mineurs par d'autres mineurs est en croissance rapide. Dans le Val-de-Marne, il représentait, en 1996, le tiers des délits de cette catégorie. Cependant, très souvent aussi, les adolescents de cette tranche d'âge se rendent coupables de viols et d'agressions sexuelles à l'encontre de jeunes, voire de très jeunes enfants. A la fin de mars 1997, un ado de 14 ans, arrêté à Grenoble après avoir agressé sexuellement une femme de 25 ans, a reconnu avoir perpétré huit agressions similaires sur des victimes âgées de 14 à 45 ans. Tel autre, âgé de 16 ans, était arrêté, au début de février, à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne), pour avoir commis un viol et une dizaine d'agressions sexuelles en moins de trois mois.

L'économie de la drogue dans les cités

Tous les quartiers ne sont pas atteints de manière identique. Sur le même principe que l'échelle des violences urbaines, la section Villes et banlieues de la DCRG a mis au point une typologie des quartiers en fonction des degrés de pénétration des produits stupéfiants - drogues douces ou dures - sous le triple aspect des produits consommés, du degré d'organisation de leur commercialisation, de leurs conséquences sur la vie du quartier. Une sorte d'échelle de Richter des dégâts causés par les drogues.

1. Consommation visible de cannabis

Plus de 200 quartiers correspondent à ce premier niveau de pénétration de la drogue, la présence chronique de l'alcool étant rencontrée dans 46 quartiers.

2. Le petit deal par les usagers «fourmis»

86 quartiers - pour 105 en 1995 - sont marqués par cette première mutation de la drogue.

3. L'usage-revente

4. Consommation d'héroïne constatée

La dérive d'un quartier vers la drogue s'accentue lorsque la consommation d'héroïne marque sa physionomie: seringues abandonnées, yeux hallucinés et attitudes hagardes de toxicomanes étrangers, agressions de médecins en visite ou cambriolages de cabinets médicaux.

L'accroissement de cette catégorie, depuis janvier 1994, est à la mesure du développement du trafic d'héroïne. Avec 132 quartiers concernés, elle représente désormais 19% de l'ensemble des quartiers gangrenés par la drogue. Les Bouches-du-Rhône - tout spécialement Marseille - et les départements de l'Ile-de-France se taillent la part du lion dans cette catégorie.

5. L'économie parallèle

A ce stade de basculement dans la drogue, la paix sociale s'instaure, car la présence policière renforcée, que ne manqueraient pas de susciter des «rodéos» et des incendies de véhicules volés, gênerait le «business». Les trafiquants y impliquent les jeunes désoeuvrés, qui deviennent ainsi moins visibles et paient au besoin les têtes brûlées susceptibles d'attirer l'attention pour qu'elles aillent provoquer la police ailleurs.

57 des 694 quartiers gagnés par la drogue connaissent

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