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A Qui Obéit-On?

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e soumettre à la volonté de quelqu'un. Cela revient à faire ce qui est commandé et implique donc une soumission à une influence ou une force.

Mais pourquoi, et au profit de quoi nous soumettons nous à cette force? Quelles garanties espérons nous en tirer? Pourquoi obéissons nous? Pourquoi acceptons nous d’obéir à cette volonté? Nous étudierons dans un premier temps les origines de l’obéissance, puis dans un dernier temps nous nous intéresserons aux services de la domination.

Les origines de l’obéissance : du « Malencontre » à la liberté délaissée

Avant d’analyser aux moteurs de l’obéissance, il convient dans un premier temps de s’intéresser aux origines de l’obéissance.

a) Le « Malencontre »

« Comment un homme parvient-il à dominer un peuple ? » C’est la question à la quelle Etienne de La Boétie va répondre dans le Discours de la servitude volontaire paru en 1574, alors qu’il n’est âgé que de 15 ans.

Au départ, il y a le « Malencontre », autrement dit une mauvaise rencontre ou un « accident de l’histoire » qui va provoquer la séparation entre ceux qui commandent et ceux qui sont commandés. Cette rencontre « accidentelle » a pour effet la dénaturation de l’homme, c’est-à-dire qu’elle est à l’origine de la substitution de la liberté à la servitude. De plus, «la première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c'est qu'ils naissent serfs et qu'ils sont élevés dans la servitude ». En d’autres termes, afin de pouvoir dominer et obtenir ainsi obéissance il convient de mettre en place un climat de routine qui repose sur l’habitude. C’est la naturalisation du social et la métaphore corporelle en est un exemple. D’ailleurs, ce processus de naturalisation du corps social est l’un des objectifs du politique dans le cadre du « travail de légitimation » qui permet à terme d’obtenir l’obéissance des assujettis.

b) De la liberté délaissé vers un renoncement à la liberté ?

Toutefois, pour de La Boétie, la liberté n’est pas captée par celui qui dirige qu’il désigne comme « le tyran ». C’est le peuple, lui même, qui délaisse la liberté au profit d’une servitude largement consentie. A cet égard, le souverain ne dirige que selon le bon vouloir du peuple. D’ailleurs, certains sont capables de mourir pour le prince. Comment se maintient la servitude ? D’abord, il y a les « drogueries », c’est-à-dire l’ensemble des loisirs. Puis l’idéologie, comme la religion par exemple. Tout deux contribuent à affaiblir le peuple et participent au maintient de la servitude. Mais, la cause principale de la « servitude volontaire » et de sa pérennité est la mise en pratique de la tyrannie par le peuple lui même. En effet, le prince va « fidéliser » certains « courtisans » de la communauté. Ces derniers devenant alors des véritables « complices » du pouvoir et peuvent pratiquer à leur tour la domination sur les autres. Alors, le tyran peut « asservir les sujets les uns par le moyen des autres » dans les limites d’une pyramide sociale. En conclusion, c’est au seul bon vouloir du peuple, qui choisit de délaisser sa liberté, que le tyran dirige et domine.

De surcroît, on retrouve cette idée dans un courant moderne de philosophie politique développé par Hobbes, Locke puis Rousseau. C’est le contractualisme. Ce courant s’oppose à l’état de nature que l’on peut résumer à l’expression « La guerre de tous contre tous ». En effet, l’état de nature est une hypothèse dans laquelle la garantie de la sécurité et la pérennité du corps social ne sont pas assurées. Et, si nous faisons le choix de vivre ensemble au sein d’un même corps, il convient de « trouver une forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s’unissant à tous, n’obéisse pourtant qu’à lui-même ». C’est la thèse de J.-J Rousseau dans Du contrat social paru en 1762. A cet égard, chaque individu renonce à une partie de sa liberté « en échange » de l’obéissance à la loi qui s’applique à tous. Enfin, à la différence de Hobbes et de Locke, Rousseau introduit le principe de « volonté générale » qui est à la base de la légitimité du pouvoir politique et qui se détermine par la participation de tous dans la recherche du bien être commun et non plus par la recherche de l’intérêt personnel.

De la « servitude volontaire » à la théorie contractualiste on peut trouver les prémices d’un consentement à l’obéissance qui repose soit sur la volonté de dominer l’autre ou soit sur la volonté générale. Mais comment les dominés consentent ?

II. Les moteurs de l’obéissance

Après avoir analyser les origines, passons dans une dernière partie à l’étude des moteurs de l’obéissance.

a) Obtenir le consentement des dominés ?

Pour obtenir le consentement des dominés, qui est la condition sine qua none de l’obéissance, il est indispensable de donner à croire aux assujettis que le pouvoir est à leur disposition. Le peuple n’aura aucun intérêt à consentir si le pouvoir n’est pas ordonné à servir ses intérêts. Par conséquent, si le pouvoir se réclame d’une vocation ministérielle, les assujettis ont alors le devoir d’obéir et de servir ce pouvoir puisqu’il leur est destiné. De plus, si la jouissance du pouvoir est occultée alors le pouvoir apparaîtra comme déterminé dans la tâche qu’il accomplit. A cette occasion, les gouvernés consentiront à obéir. Pour illustrer ses propos, on peut prendre par exemple les So d’Ouganda, dans lequel cinquante hommes dominent l’ensemble de la tribu car ces derniers disposent de la capacité de communiquer avec les ancêtres ce qui permet d’apporter le bien-être de tous les membres de la tribu.

Au XVIIème siècle se distingue selon Michel Foucault, philosophe français, un nouvelle forme de gestion des assujettis : l’état pastoral qui met en place un pouvoir très protecteur qui veille au bien être des individus. En plus de ce caractère protecteur, ce pouvoir se veut en même temps recteur des conduites. Par conséquent, ce pouvoir met en place un contrôle social dans lequel chaque membre de la société va intérioriser « la bonne conduite ». Dans ces limites, on peut estimer que cette forme de pouvoir implique le consentement des assujettis car l’objectif du pouvoir moderne devient le « biopouvoir » c’est-à-dire l’amélioration de la vie de la population.

b) Obéir pour obéir

Ayant crainte d’être exclus socialement certains vont obéir aveuglement. On définit la déviance comme l’ensemble des comportements qui s’écartent de la norme. La peur de la déviance est telle que certains vont s’enfermer dans le conformisme et l’expérience de Asch, réalisé dans les

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