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Art dans l'espace public à Madrid

Fiche : Art dans l'espace public à Madrid. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  24 Juin 2022  •  Fiche  •  3 616 Mots (15 Pages)  •  427 Vues

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L’art dans l’espace public :

Le Musée d’Art Public de Madrid

Dans les années 60-70, Madrid a eu pour projet d’appréhender une nouvelle manière de concevoir la rue comme espace récupérable pour l’expression et l’exposition d’oeuvres artistiques. L’idée était de créer un lieu de passage et en même temps un lieu de rencontre avec l’art de l’Avant-Garde. Pour y parvenir, le Musée d’Art Public, ancien musée de la Sculpture en plein air de la Castellana a été conçu. Il est situé sous le passage surélevé reliant les rues Juan Bravo et Eduardo Dato, et abrite une exceptionnelle collection de sculpture abstraite espagnole. Dans ce projet financé publiquement, de nombreux ingénieurs et artistes participèrent pour donner un caractère intégrateur qui s’appuie sur l’aspect fonctionnel urbain, l’esthétisme et la pédagogie. Les sculptures publiques exposées dans l’environnement ont une fonction communicative.

Le Musée occupe un lieu préliminaire dans la relation de la ville contemporaine avec le passé et la mise en oeuvre de voies de continuité. Dans le Madrid des années 60, l’agrandissement urbain a obligé l’union du centre de la ville avec les nouveaux quartiers qui s’étaient développés. En 1968, la ville de Madrid approuve le projet des ingénieurs Antonio Fernandez Ordóñez, Julio Martinez Calzón et Alberto Corral Lopez Doriga. Le pont, de 320 mètres de long pour 16 mètres de large, fait de poutres d’acier et de piliers en béton blanc, a réuni les quartiers de Chambéri et Salamanca au moyen du la connexion entre les rues Juan Bravo et Eduardo Dato. La principale fonctionne urbaine de créer un accès piéton et d’améliorer le trafic, s’est combinée avec une étude purement esthétique de la structure du pont.

L’espace a ouvert au public en 1972 bien que l'inauguration officielle n’eut lieu que sept années plus tard. La participation de l’artiste Eusebio Sempere a déterminé l’influence de l’art plastique dans le design urbain du Musée. En 1972, il a créé la fontaine, les bancs du musée, les barrières du ponts et les escaliers, le tout en forme de « S ». Pour la fontaine et les bancs, l’artiste a utilisé du béton et du ciment blanc et pour

les barrières du fer peint. Il a transféré


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Les bancs et rambardes par E. Sempere

le style plastique que développait l’art optique vers des structures modulaires,

d’utilité publique, faites de matériaux industriels, en pleine intégration à l’espace urbain.

Ce projet remplit donc aussi le paramètre de relation avec les mouvements artistiques de l’Avant-Garde. Le propre design du Musée d’Art Public et les oeuvres qui y sont exposées ont été conçus depuis la perspective de l’Avant-Garde du moment. Mais cette Avant-garde, aujourd’hui classique, coexiste et dialogue en parfaite symbiose avec les manifestations artistiques actuelle. En effet, des évènements artistiques plus modernes voient le jour depuis dans l’espace public et notamment situés dans le cadre du Musée d’Art Public. L’Avant-Garde classique et l’Art Contemporain communiquent dans un même espace : El Paseo de la Castellana.

L’aspect fondamental qui concerne le Musée d’Art Public d’aujourd’hui est que le lieu se convertit en moteur d’activité et de rénovation urbaine et architecturale. Le lieu est doté d’un vrai niveau de qualité et d’esthétisme dans une zone de trafic important. C’est un lieu très intéressant « urbanistiquement » parlant.

Il est nécessaire de ne pas négliger un point essentiel qui touche la réception publique des éléments esthétiques qui configurent l’espace urbain. L’aspect d’un lieu concret, dans ce cas occupé par des oeuvres d’art, obtient la perception, l’interêt et l’attention du spectateur/passant. Les impressions se transmettent à différents niveaux, de la spécialisation à la curiosité, au spécisme voire jusqu’au vandalisme. L’espace du Musée d’Art Public a souffert durant plusieurs années du désintérêt général, de dégâts et de saleté provoqués par des rassemblements festifs jusqu’à ce que le site soit rénové en 2001-2002 et placé sous vidéo-surveillance comme tout musée. Un loi sur la protection a établie que les caméras fixes se focalisent seulement sur les oeuvres, sans enregistrer de son. Les bandes sont détruites au bout d’une semaine. Ce sont d’ailleurs les premières caméras de ce type qui fut installées sur la voie publique à Madrid. La petite faucille de Julio Gonzalez avait fait les frais de dommages importants tout comme l’oeuvre De l’autre côté du Mur de Subirachs.

Sculptures publiques en relations avec l’environnement urbain : organisation et significations

Un paramètre fondamental met en relation l’art et l’environnement, chaque oeuvre s’explore en raison de son emplacement individuel ou du dialogue établi avec les autres oeuvres d’un même ou autre projet. Les pièces sont exposées vingt-

[pic 3]quatre heures sur vingt-quatre. L’existence d’une unité et d’une lecture expressive dans le parcours d’exposition qui accompagne le piéton, a une répercussion positive sur l’un des principaux objectifs du projet: la communication avec le citoyen pour l’approcher de l’art moderne.

  1. Andreu Alfaro, Un mon per a infants
  1. Eduardo Chillida, Lieu de rencontre III ou La sirène échouée
  2. Martin Chirino, Méditerranée
  3. Amadeo Gabino, Stèle de Venus
  4. Julio Gonzalez, La petite faucille
  5. Rafael Leoz, Structure hyperpolyédrique de l’espace
  6. Marcel Marti, Proali
  7. Joan Miro, Mère Ubu
  8. Pablo Palazuelo, Projet pour un monument IV B
  1. Manuel Rivera, Triptyque
  2. Gerardo Rueda, Volume-Relief-Architecture
  3. Alberto Sanchez, Toros Ibériques
  4. Eusebio Sempere, Mobile
  5. Pablo Serrano, Unidades - Yunta
  6. Francisco Sobrino, Structure permutationelle
  7. José Maria Subirachs, De l’autre coté du mur
  8. Gustavo Torner, Place-sculpture

Sculptures dans l’axe central


Axe central

Si l’on se plonge dans la disposition des sculptures du musée, on peut observer un lien entre Terre, Air et Eau, trois éléments de la nature qui n’abondent pas dans les grandes villes. A partir d’un axe central, les oeuvres de Serrano, Chillida, Rueda, Sempere, Leoz, Chirino sont situées en trois niveaux à différentes hauteurs.

Au niveau inférieur, on retrouve l’oeuvre de Pablo Serrano, Unidades-Yunta (1972), formée par deux pièces arrondies qui représentent la fusion des forces opposées, par définition la configuration du monde : matériel-spirituel, masculin-féminin, vie- mort. Pour réaliser cette idée, Serrano joue avec le contraste de textures entre la zone intérieure en bronze doré, brillant et poli et avec l’extérieur rugueux, obscures, marqué et incisé. Egalement, l’artiste met en relation des signes se référant au passé comme les mains imprimées s’inspirant de la culture du Paléolithique, et d’autres se référant au présent, en utilisant des éléments de la civilisation moderne.

En continuant de suivre l’axe central, se trouve devant nous suspendue au pont par des câbles d’acier La sirènes échouée ou Lieu de rencontre III (1972) par Eduardo Chillida. C’est la première oeuvre en béton armé et conçue spécialement pour ce lieu. L’oeuvre monumentale de 205 x 500 x 180m est composée de plusieurs pièces, combinant des formes droites et courbées et produisant la sensation de mouvement en vol. Dans l’oeuvre se contredisent les valeurs de poids et celles de légèreté et aérien.

La Terre cède la place à l’Air. Plus loin de la structure en granit de Gerardo Rueda, Volume - Relief - Architecture (1972), formant une sorte de fresque qui s’intègre et se confond avec l’architecture, nous accédons au second et au troisième niveau. Sur la ligne centrale se trouve le Mobile (1972) de Eusebio Sempere, un pièce de 300 x 300 x 20 cm, formée par des barres d’acier inoxydable. Il s’agit de deux plans carrés, de même dimension, suspendus au pont de manières verticale et parallèle à 20 centimètres l’un de l’autre.Le plan de devant est décoré par des motifs géométriques tandis que le second est seulement composés de barres horizontales. La superposition et le croisement des lignes produisent des effets visuels calculés. S’ajoutent aussi d’autres effets produits par la lumière reflétant sur le métal. Les barres sont aussi flexibles et peuvent bouger avec le vent, le trafic qui règne autour du pont ou avec l’action directe du spectateur même. Cela produit une grille et offre aux passants une perspective visuelle amplifiée de l’espace dans l’environnement.

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