Dissertation Sur Le Théatre
Mémoire : Dissertation Sur Le Théatre. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoireslors d’une représentation de l’Ecole des femmes, orchestrée par Raymond Rouleau, en 1773, en témoigne. Au milieu d’un livre, cette phrase, « le petit chat est mort », peut paraître banale, mais la douceur de la voix de l’actrice, sa fragilité, l’expression innocente de son visage, insuffle au spectateur un profond sentiment de tendresse. D’autres interprètes d’Agnès se montreront plus sensuelles, et sembleront se jouer d’Horace.
Ajoutons à cela, qu’un comédien joue autant par ses silences que par ses paroles : Lorsqu’il se tient muet face à un autre acteur qui prononce une longue tirade, il exprime les réactions et sentiments de son personnage. C’est le cas dans la première scène du Misanthrope: Alceste explique en détails à Philinte tout ce qu’il reproche « au genre humain ». Son ami qui ne partage pas son indignation va, par quelques sourires amusés ou indulgents, manifester sa compréhension ou sa sévérité.
De plus, en dépit de quelques auteurs qui ont écrits des « pièces à lire », chaque dramaturge aspire à voire ses œuvres représentées sur scène. D’ailleurs, les multiples représentations de la pièce On ne badine pas avec l’amour, que Musset destinait à être un « spectacle dans un fauteuil », connaissent de grands succès. Cette volonté des auteurs est traduite par la présence de didascalies, mises en parallèle avec les répliques, et visant à aider le metteur en scène et les comédiens en leur suggérant une façon de jouer, une attitude, une voix, un décor, des vêtements, des accessoires... En voici un exemple tiré de Le médecin malgré lui :
GERONTE - Monsieur, je suis ravi de vous voir chez moi, et nous avons grand besoin de vous.
SGANARELLE, en robe de médecin, avec un chapeau des plus pointus. - Hippocrate dit... que nous nous couvrions tous deux.
GERONTE - Hippocrate dit cela ?
SGANARELLE - Oui.
Acte II, scène 2
Ici, la didascalie « en robe de médecin, avec un chapeau des plus pointus. » indique au metteur en scène, plus précisément à l'accessoiriste, comment Molière imaginait le personnage Sganarelle lorsqu’il l’a inventé.
Néanmoins, le celui-ci n’est pas tenu de respecter toutes les didascalies, et en conservant notre exemple, on pourrait imaginer qu’il attribue au personnage des accessoires médicaux plus modernes, tels qu’un stéthoscope et une blouse blanche.
Ainsi, tout en conservant le principal message porté par l’auteur, un metteur en scène, profitant d’une certaine liberté, se doit d’ajouter du sens à la pièce. Le choix d’un Lorenzaccio féminin peut par exemple mettre en valeur la personnalité fine et subtile du personnage, ou même souligner la relation ambiguë qu’il entretient avec le Duc de Florence. Les metteurs en scène travaillent avec les acteurs à ce que chaque geste, chaque détail coïncide avec une volonté conceptuelle se rattachant à la pièce, on remarque que ans la mise en scène de Franco Zeffiredi, Lorenzo, « ange déchu » qui garde la nostalgie de l'innocence perdue, est vêtu de noir.
Enfin, une salle de théâtre revêt une ambiance qui lui est propre, qu’il est impossible de recréer chez soi: une foule d’inconnus, ses murmures, ses éclats de rire, l’obscurité de la salle, les rideaux qui se tirent, les rangées de sièges, les trois coups, parfois même une rencontre avec les acteurs, l’entracte… en bref, une atmosphère singulière qui démultiplie les émotions ressenties du spectateur. Ainsi, le simple sourire du lecteur de la scène, fera place au fou rire du spectateur découvrant Scapin, roué de coups, enfermé dans son sac.
Chaque représentation est un spectacle unique, qui même si on le voit plusieurs fois ne sera jamais tout à fait le même. En conclusion, si la lecture d’une pièce présente de nombreux avantages, tels que la possibilité d’entamer une étude profonde sur la beauté
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