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Guerre

Note de Recherches : Guerre. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
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ndividualiste à la recherche des médiations spécifiques. (Espace Marx, journée Gauche et Mouvement Social 21/06/1997)

La conflictualité naît d’une contestation sur la légitimité de la structure arbitrale de la société. Cette contestation s’exprime du bas vers le haut.

On pourrait définir la conflictualité comme un état de tension résultant de menaces latentes et difficilement identifiables pouvant mener au conflit.

La conflictualité et les concepts voisins.

Dans le processus décrivant le passage de l’état de paix à celui de guerre on peut distinguer 3 niveaux :

* la conflictualité qui est la constatation d’un écart et la recherche d’une médiation appropriée,

* la crise qui est « un trouble profond lié à la remise en cause d’un système ou de principes jusque-là indiscutés » (dictionnaire de l’Académie française)

* et enfin le conflit : « un affrontement entre des personnes ou des groupes de personnes » (dictionnaire de l’Académie Française).

La conflictualité se distingue donc de la crise car contrairement à cette dernière elle n’est pas d’une durée limitée, ni relative à un événement précis. De même elle se distingue du conflit car elle ne se traduit pas par un affrontement.

Dans l’évolution des relations internationales et des Etats, la conflictualité est venue couvrir le champ séparant la paix du conflit. Elle est une phase clef puisque son développement conduira au conflit. A l’inverse, sa réduction sera source d’un nouvel équilibre momentané car il conduira lui-même à de nouvelles formes de conflictualités.

La notion de conflictualité semble permettre d'appréhender les phénomènes nés des bouleversements de la fin du XXIème siècle.

La rupture de la fin du XXIème siècle : la mondialisation source de conflictualité

Après 1989, les rapports de forces ont été modifiés. Un nouvel ordre mondial a vu le jour: globalisation (mondialisation) et fin du monde bipolaire. Les pays ne sont plus tenus d’appliquer le même type de solidarité face à un ennemi commun. Aussi les clivages géo-économiques ressurgissent-ils.

Le terme renvoie à la notion de « conflit » (« contestation opposant deux ou plusieurs Etats ») déjà différent de guerre (qui implique le recours à la force, au combat).

Le programme situe cette nouvelle phase précisément dans le temps « depuis la fin de la guerre froide » en précisant qu’il s’agit de « nouvelles » conflictualités, ce qui met l’accent sur la rupture par rapport à la période antérieure.

Bertrand Badie (« Qui a peur du XXIème siècle ? » La découverte, 2006) insiste lui aussi sur ce contexte nouveau de l’après guerre froide en comparant les deux systèmes dans son introduction :

Système durant la guerre froide | Ruptures du système | Système post guerre froide |

Le monde est polarisé autour de deux puissances qui se font faceLa relation d’hostilité organisait les relations internationalesLa violence internationale était classiquement politique et interétatique (un Etat crée de la violence pour démontrer sa puissance et renforcer sa propre sécurité)L’équilibre de puissance était le principal facteur de paix ou plus exactement de non-guerre généraliséeLe besoin de protection et de sécurité nationale alimentait les logiques d’alliances et d’alignementUne souveraineté modulée servait de principe à un ordre international gagé sur les Etats (les institutions internationales se limitaient à tenir le rôle d’instance de rencontre entre puissances) | Chute du mur de Berlin, fin de la puissance soviétiqueCroyance en un monde plus apaiséDéveloppement de la mondialisation (mise en relation directe des individus entre eux)Crise lente de l’Etat-NationRôle nouveau de l’ONU | La disparition de la bipolarité prive la scène internationale des principales figures structurantes qui faisaient sa grammaire ordinaire (l’allié et l’ennemi), comme les références idéologiques. La disparition de l’un favorise la transformation de l’autre qui perd ses vertus de protecteur et peut susciter des réactions de crainte ou de contestation (antiaméricanisme)Intégration régionale progresse et gouvernance mondialeCette violence n’a pas disparu mais a été surclassé par une violence internationale nouvelle de nature sociale, produite par des acteurs disséminés : émeutes, guerres civiles, attaques terroristes qui recherchent davantage la nuisance que l’affirmation de la puissanceImpossibilité de réaliser un ordre unipolaire est un facteur de désordre international; volonté d’aller vers le multilatéralismeLa sécurité nationale s’efface devant la sécurité globale (sécurité élargie aux questions économiques, sociales, culturelle ou environnementales (PNUD 1994)L’Etat doit se redéfinir dans une gouvernance à niveaux multiples associant l’échelon local à d’autres (national, mondial…)Crise de l’Etat au Sud L’interdépendance l’emporte sur la souveraineté |

Cela permet de mettre en perspective, conformément aux IO, « ce que représente la disparition du monde bipolarisé et l’évolution qui se produit dans la dernière décennie du vingtième siècle » et de déterminer les éléments essentiels pour faire comprendre aux élèves :

* la notion de conflictualité (un état de tension résultant de menaces latentes, pouvant mener au conflit dans lequel les modes de régulation sont encore en partie impuissants)

* les mutations essentielles produites dans les relations internationales depuis la fin de la guerre froide (permettant de mesurer que la chute du mur de Berlin est bien une rupture) : l’apparition de nouveaux acteurs, la volonté de modifier les modes de régulations (gouvernance), les contestations de l’ordre mondial établi, la place des Etats-Unis à redéfinir, les nouvelles préoccupations internationales, la situation des Etats et plus particulièrement des Etats du Sud dans la mondialisation.

* L’évolution des conflits depuis 1989 : les conflits interétatiques sont devenus minoritaires (4 seulement entre 1990 et 2004 sur les 57 conflits recensés), de ce fait on a surtout des guerres asymétriques (selon la terminologie de Gérard Chaliand) dans lesquelles les victimes sont majoritairement (70%) des civils (on peut parler de « guerre contre les civils » dans certains cas comme la guerre en Bosnie) ce qui a provoqué aussi les « guerres à but humanitaire » pour défendre ces civils (Kosovo en 1998-1999 par exemple).

* Les transformations de la guerre au XXe siècle si on met l’ensemble du thème en perspective (double page p. 84-85 de l’Atlas de la mondialisation, Presses de Sciences Po, 2007). Jusqu’au milieu du XXe siècle on a affaire à des guerres entre Etats cherchant à accroitre leur puissance dans des affrontements où population civile et militaires sont bien distincts. A présent dans les pays industrialisés, les Etats n’ont aucun intérêt à se livrer à ce type d’affrontement (ils souhaitent réduire l’engagement) et les rivalités entre Etats utilisent d’autres registres (guerre économique, de l’information…), les armements changent de nature, en développant notamment les systèmes d’information (Révolution en Military Affairs) pour limiter l’impact démographique et cibler mieux les attaques (on vise les systèmes de commandement, les infrastructures stratégiques : avec le terme « frappes chirurgicales » apparu lors de la guerre de Bosnie)

La fin de la guerre froide n’a apporté ni la paix ni le désarmement, la violence s’est disséminée, l’armement diversifié, la perception de la guerre a changé. Dans les pays développés, à quelques exceptions près comme la guerre du Golfe (1990-91, la guerre contre l’Irak en 2003 pour l’opinion américaine ou la guerre en Tchétchénie pour l’opinion russe) les opinions publiques la rejettent, alors que les conflits se passent ailleurs. Les armements perfectionnés permettent des guerres dites propres « doctrine zéro mort ».

Le développement du terrorisme apparaît comme une conséquence de la mondialisation. La violence y est asymétrique, la guerre irrégulière (expression de G ; Chaliand, le nouvel art de la guerre, Pocket, 2009) et les lieux concernés ponctuels et jugés stratégiques ou médiatiques. Ce sont des conflits de faible intensité (selon la terminologie de Vaisse et Dufour), les cibles sont des civils. On cherche à nuire ou à médiatiser une cause. Outre la difficulté à identifier les terroristes, la définition même pose problème (notion de point de vue) et les effets aussi (lutte contre le terrorisme s’accompagne d’un durcissement de certains régimes politiques, d’une diminution des libertés, le recours à des procédés condamnés par le droit international.

Point de vue sur la mise en œuvre apporté par les programmes :

Cette question des nouvelles conflictualités depuis la fin de la GF doit être abordée à partir de 3 éléments :

* un conflit armé (la guerre du golfe 1990-1991)

* un lieu, Sarajevo (1992-1995)

* un acte terroriste : le 11 septembre 2001

Le programme, sans limiter les nouvelles conflictualités

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