L'école d'Athènes, Raphaël, 1509-1512
Commentaire d'oeuvre : L'école d'Athènes, Raphaël, 1509-1512. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar marguelabest • 4 Décembre 2016 • Commentaire d'oeuvre • 1 055 Mots (5 Pages) • 1 506 Vues
« L’Ecole d’Athènes »
Raphaël[pic 1]
L’Ecole d’Athènes est une fresque réalisée par l’italien Raphaël (1483-1520) entre 1509 et 1512. Celui est alors peintre officiel du pape Jules II dont il va effectuer les appartements à partir de 1508. La fresque est une technique particulière de peinture murale qui se réalise sur un enduit avant que celui-ci ne soit sec. Cela permet aux pigments de pénétrer dans la masse et donc aux couleurs de durer plus longtemps. Celle-ci se trouve sur les murs de la Chambre de la Signature au Vatican (Rome), précédemment «bureau» et bibliothèque du pape au Palais Pontifical. L’œuvre s’étend sur 5 mètres de hauteur et 7,7 de largeur. Ces dimensions considérables ont pour but d’impressionner le spectateur et ainsi de montrer l’importance du Savoir.
C'est dans un contexte politico-religieux particulier que va se dérouler le travail du peintre sur les fresques du Vatican. Le pape Jules II et son successeur Léon X vont œuvrer à imposer un pouvoir papal plus fort sur l'ensemble du monde chrétien. Les deux papes désirent retrouver la grandeur de la Rome antique en y ajoutant le dogme chrétien. Sur le plan artistique, le style "all'antica" (qui repose sur l’imitation des anciens) est imposé et c'est Raphaël qui se montrera le plus talentueux à servir ce projet. Jules II lui confiera le soin de réaliser seul l'ensemble des fresques. Le projet du pape était de représenter les trois plus hautes catégories de l’esprit humain : le Vrai, le Bien et le Beau. Elles y sont illustrées par La dispute du saint sacrement (ou la théologie) qui montre le Vrai Surnaturel et l’Ecole d’Athènes (ou la philosophie) qui symbolise le Vrai Rationnel. Le Bien est représenté par Les vertus tandis que le Beau est représenté par Le Parnasse.
Réalisée dans une des villes «berceau» du courant de la Renaissance classique, cette œuvre y est attachée. La période appelée classique correspond au renouveau des arts européens. Celui-ci prend sa source au XVe siècle en Italie, où il est associé à la redécouverte de la littérature, de la philosophie et des sciences de l'Antiquité.
La fresque se découpe horizontalement en trois parties et verticalement en quatre parties. Le point de fuite est un point imaginaire destiné à aider l’artiste à construire son œuvre en perspective. Sur la fresque, il se trouve à environ 3,5 mètres du sol, entre les deux personnages centraux. Les couleurs dominantes de ce tableau sont l’ocre et le beige. Le mouvement des personnages sur les marches conduit l’œil du spectateur vers le centre de la fresque. On observe une certaine symétrie dans sa structure. Ce cadre est caractérisé par un haut dôme avec un plafond à caissons (plafond couvert avec des compartiments disposés de façon régulière) et des pilastres. Ce sont des motifs architecturaux de la fin de l'empire romain mais qui s'inspirent aussi probablement du projet de Bramante pour la nouvelle basilique de saint Pierre, elle-même un symbole de la synthèse des philosophies païennes et chrétiennes.
Raphaël rassemble ici les figures majeures de la pensée Antique dans un temple idéal. La peinture compte ainsi cinquante-huit personnages. Les philosophes sont à gauche et les savants, à droite. Au centre du tableau se trouvent deux philosophes athéniens: Platon (427-347 av J.-C.) et Aristote (387-327 av J.-C.). Ceux-ci représentent la Connaissance, portent la toge et ont une attitude majestueuse. Platon avec son Timée désigne le ciel, allégorie du monde des Idées, alors qu’Aristote tenant son Éthique désigne la terre, représentant le monde sensible et immanent. Les gestes opposés des deux personnages offrent une représentation symbolique de leurs conceptions philosophiques.
Au premier plan, du centre vers la gauche, se trouvent les «Théoriciens» comme Héraclite (540-480 av. J.-C.), philosophe pessimiste, isolé des autres, qui est accoudé sur un bloc de marbre. Il prend ici les traits de Michel-Ange (qui travaille à l’époque à la chapelle Sixtine). Il y a aussi Pythagore (580-495 av. J.-C.), qui écrit ses théorèmes.
A droite, il s’agit du groupe des «Empiriques» (qui s’appuient sur l’expérience et non la théorie) comme Euclide (325-265 av J.-C.) ou encore Ptolémée (90-168 ap J.-C.). Tout à fait à droite, le jeune homme qui regarde le spectateur n’est autre que Raphaël qui s’est placé lui-même au milieu des personnages. Sa présence, ainsi que celle d’artistes contemporains qui participent au projet pontifical (dont Michel-Ange), permettra d’insister sur la nouvelle place de l’artiste qui signe ses œuvres mais également sur la question du mécénat. On observe donc un changement des rapports entre les artistes et le pouvoir. Ce sont les idées de Vasari (1511-1574) qu’il exprime dans son recueil Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes. Celui-ci pense que le peintre, le sculpteur ou l’architecte n’appartiennent plus aux arts mécaniques. Peu à peu, ils vont se libérer des corporations, devenir des artistes-gentilshommes et se regrouper au sein d’Académies.
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