Le Douglas

DOUGLAS

1. Historique

Originaire d’Amérique du Nord, de l’Oregon. Aussi appelé Pin d’Oregon ou Sapin Douglas.

Importé en Europe en 1827 par Sir D. Douglas, un botaniste écossais. D'abord introduit en ornement dans les parcs, on le cultive en France en zone de moyenne altitude fin XIX à cause de son potentiel de production. Depuis 1960, dans le cadre d’une politique de reboisement du Massif central, du Morvan, des Vosges et de la Bretagne engagé par l’Etat, le Douglas a progressivement supplanté l’Epicéa dans les zones de moyenne montagnes. Aujourd'hui c’est la première essence du reboisement du territoire français et sa production ne cesse d’augmenter : +15%/an.  De ce fait, la France est le pays européen disposant de la ressource la plus importante en Douglas. La France est donc aujourd'hui le second producteur mondial derrière les États-Unis.

1. Présentation du bois

Composé d’une faible partie d’aubier. Couleur rosée lorsqu’il est brut et fraichement coupé, et prend une teinte blonde après quelques semaines d’exposition aux UV. Bois qui durcit en vieillissant ce qui le rend naturellement très résistant aux agressions extérieures (champignons lignivores, xylophages). Classe 3 à l’état naturel

Si traitement par autoclave : couleur brune ou verdâtre

Sapin de Douglas correspond à une classe de risque 3 (Norme EN 335) au naturel. Il peut donc être utilisé en extérieur, il peut subir une humidification temporaire sans craindre la pourriture ou les insectes. Dans une atmosphère à forte hygrométrie et pour certains emplois spécifiques il est même possible de le mettre en place non traité.

Seul des résineux à être classé en catégorie rigide. Bois qui présente un joli veinage. Duramen de couleur rose orangé.

Très faible partie d’aubier donc la ressource peut être exploitée pleinement. Le bois peut être soumis à des traitements insecticides et fongicides, le duramen (cœur de l’arbre) est naturellement résistant aux insectes et aux champignons.

Croissance rapide mais densité ( et donc solidité) naturelle supérieure à de nombreux résineux. Il durcit en vieillissant.

1. Répartition, filière
2. Le Douglas est disponible en quantité dans toutes les scieries à peu près partout.

Le Douglas est disponible en quantité dans toutes les scieries à peu près partout grâce à son acclimatation aux forêts françaises et il permet de bénéficier d’une matière première de qualité sur place plutôt que de l’importer. Pour cette raison, la filière du douglas en France est active et se développe :

1993 créations de France douglas, une association à caractère interprofessionnel par un groupement de responsables professionnels de la forêt privée, et de scieurs pour structurer la promotion du doulas. Permet au douglas de rentrer dans les textes normatif francais et européens

1999 : la tempête : lors du replantage, grande proportion du bois est du douglas

Par la suite, L’association en partenariat avec le FCBA mène des études pour caractériser la ressource française : performances mécaniques, durabilité naturelle… et développer des outils (classement mécanique…) pour permettre aux industriels de valoriser leur production. Elle mène également un gros travail de com et de promotion (1ère assise nationale du Douglas en octobre 2004)

Ce travail en association avec la FnB et la FBf a permis aux principaux acteurs de la production de bois et de l’industrie du sciage de définir une offre commune de produits, harmonisée en dimensions et qualités… et adaptée au nouveau corpus normatif.

Cela à permis d’accroître les capacités de transformation existantes et d’améliorer la qualité de l’offre : développement d’unités de séchage, création — en aval de l’activité de sciage — de centres d’usinages de produits à plus haute valeur ajoutée (bois massifs reconstitués, bois collés, élargissement de la gamme des profils de bardage et de platelage…). De ce fait le Douglas, principalement écoulé à l’exportation (Belgique, hollande, pays bas…), a progressivement pris place sur le marché domestique

Les futurs Enjeux pour la filière du douglas :

Trouver des marchés pour les 2,5 millions de m3 de douglas qui arriveront à maturité en 2030/2040

Pour pérenniser le rythme de production, le 2eme enjeux est une accélération du reboisement

Prix très compétitif même si un peu plus cher que sapin classique

Le prix moyen s’établit ainsi à 56 €/m3 en 2017 pour un arbre de 1,2 m3 de volume unitaire moyen, contre 53 €/m3 en 2016. En 2020, ce prix s’envole ( certes ce fut le cas pour le bois en général, mais la hausse du prix du douglas est particulièrement rapide) à 65 €/m3 en 2020 pour un arbre de 1,2 m3 de volume unitaire moyen, contre 59 €/m3 en 2019. Le prix est à relativisé en raison d’une disparité national. [pic 1]

En auvergne, la ressource en douglas est importante et son prix inférieur à la moyenne nationale.

[pic 2]

[pic 3][pic 4]

1. Propriétés mécaniques et esthétiques et architecturales

C’est un arbre à croissance rapide, au fut très droit et grande dimension (jusqu’à 40 ou 60m) ce qui permet de créer des pièces de structure de très grandes dimensions : jusqu’à 6 mètres.

Facile de mise en œuvre, on s’en sert pour les ouvrages d’art. Pont de Crest (94m). Douglas d’adapte à toutes sortes de contraintes et peut aujourd’hui être utilisé sur de très grandes structures avec de fortes sollicitations mécaniques en lamellé collé par exemple.