Loliloool
Commentaires Composés : Loliloool. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresux regards des autres, des regards souvent féroces « comme on y jette un regard
indifférent et dédaigneux », même avec ses proches « on croira qu’elle enlaidit : donnera-t-elle ce
plaisir là à ses bonnes amies » et où la rivalité est toujours de mise « elle a les yeux petits, mais très
doux ». Ainsi Euphrosine comme les femmes de sa classe sont-elles finalement elles mêmes esclaves
de ce monde où les apparences décident de tout « Oh ce sont de pauvres gens pour nous »
reconnait même Cléanthis.
- Le portrait a un effet thérapeutique multiple :
pour Cléanthis il est le moyen d’exprimer sa rancoeur et en quelque sorte de l’évacuer « quand on a
de la colère, il n’y a rien de tel pour la passer, que de la contenter un peu » dit-elle au début de la
scène 3 (hors extrait)
« j’espère que vous perdrez votre ressentiment » dit Trivelin à Cléanthis. (scène 3 hors extrait).
La rancoeur de Cléanthis est visible. Elle n’emploie pas le nom de sa maîtresse et la désigne par le
terme « Madame » qui marque la distance qu’elle veut marquer plus que la déférence, elle utilise
également le présentatif « c’est » et le pronom « on » qui déshumanise Euphrosine. Il n’y a plus de
respect de la part de la jeune femme, pas même lorsqu’elle voit sa maîtresse souffrir du portrait qui
est fait « vous en êtes aux deux tiers, et j’achèverai ». L’emportement se perçoit par les nombreuses
exclamations, le rythme des paroles qui va s’accélérant comme le montre la ponctuation variée et
les enchaînements de courtes propositions (parataxe) qui recrée différents tons « cependant il vient
compagnie, on entre : que va-t-on penser du visage de Madame ? » Dans cette tirade, Cléanthis se
projette dans de multiples personnages, sa maîtresse bien sur «très mal Madame » mais aussi une
visiteuse « comment vous portez-vous Madame ? » elle-même alors spectatrice de ce
comportement « j’entendais tout cela » et elle-même juge de ces situations « nous sommes doués
contre nos maitres d’une pénétration ». Au fur et à mesure de ses tirades, Cléanthis se libère par la
parole, elle décrit, elle raconte, elle dévoile «il y a tant de choses, j’en ai tant vu, tant remarqué »
déclare-t-elle au début.
L’effet thérapeutique est également à destination d’Euphrosine qui en affrontant son ridicule ainsi
mis en scène va pouvoir progresser et admettre que son comportement doit changer « ma chère
Dame, cela n’est fait que pour vous » (scène 3. Hors extrait) « vous sentez, c’est bon signe » dit
Trivelin. La révélation des artifices vise à permettre à Euphrosine de se corriger comme l’y invite
Trivelin par plusieurs impératifs « attendez donc », « profitez de cette peinture là ».
Dans la scène suivante, avec l’aide de Trivelin, Euphrosine admettra que sa suivante a dit vrai au
point de réussir à rire d’elle-même « vous trouvez le portrait un peu risible, n’est ce pas » (scène 4,
hors extrait)
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