Monet, écriture d'invention sur le bassin aux nymphéas
Lettre type : Monet, écriture d'invention sur le bassin aux nymphéas. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Lucie Aub • 15 Novembre 2017 • Lettre type • 506 Mots (3 Pages) • 1 151 Vues
Cher Monet ,
Le pont japonais sur le bassin aux nymphéas à giverny que vous avez peint en 1899 est remarquable. Nous constatons la longue élaboration de ce jardin, vous ne le peiniez pas a ses début.
Mais vous vous en inspiriez pour faire quelques études de fleurs, notamment celles qu’il destine à la décoration du salon de votre marchand Paul Durand-Ruel. Vous voyagez aussi, pour trouver de nouveaux motifs, qui sont parfois liés à ses préoccupations de jardinier, comme en Hollande où vous admirez les champs de tulipes ou encore à Bordighera où il s’intéresse tout particulièrement aux jardins de la Villa Moreno, célèbres pour leur profusion végétale. Non loin de votre propriété, vous entreprenez vos premières « séries ». Parmi celles-ci, les Peupliers en 1891 et les Matinées sur la Seine en 1896 témoignent d’un intérêt grandissant pour le thème de la végétation et de son reflet à la surface de l’eau, un sujet qui deviendra quasi obsessionnel quand vous commencez à peindre le bassin aux nymphéas. Toujours dans les alentours de votre propriété le Pressoir, vous peiniez vos derniers tableaux de figures que vous souhaitez « faits comme des paysages »
Votre jardin tel que nous le connaissons ne s’est pas créé en un seul jour. Nous savons qu'il y a eut d’abord le Clos normand, organisé de façon assez géométrique, puis le jardin d’eau, dont la création s’est faite sur plusieurs années. En effet, Vous achète en 1893 une parcelle de terrain et y faites creuser un bassin. En 1895, un pont en bois est ajouté et prend progressivement le nom de pont japonais, en raison de l’agencement du jardin, qui fait penser à un jardin oriental. Rappelons cependant que abondance de la végétation doit probablement davantage aux jardins de style méditerranéens qu’à la tradition japonaise. Par ailleurs, les ponts des jardins japonais sont traditionnellement de couleur rouge. De 1898 à 1900, Vous peiniez une dizaine de versions du Bassin aux nymphéas, et semble mettre l’accent sur le motif du pont. L’inspiration vous vient très certainement des estampes japonaises, mais également d’un poème de Stéphane Mallarmé dont vous avait fait la connaissance en 1886.
En 1899, vous peiniez 12 vues du pont japonais. Toutes sont carrées et structurées par la symétrie qu’impose ce pont vu de profil. Leur format est presque carré et il se distingue de celui habituellement réservé au paysage de notre époque. La figure a définitivement disparu au profit d’une végétation compacte, structurée par la courbe élégante du pont japonais. Le bassin est encore reconnaissable, cerné par les saules et les iris qui arrêtent le regard. Les plantes se reflètent sur l’eau, où elles se mêlent aux nymphéas dont les fleurs créent de multiples taches roses. Par contraste, elles mettent en valeur une harmonie générale où le vert domine. Les taches de lumière contribuent à unifier une vision où la nature se mêle à son reflet.
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