Patton deux scènes
Analyse sectorielle : Patton deux scènes. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Louis Legout • 10 Décembre 2021 • Analyse sectorielle • 1 488 Mots (6 Pages) • 456 Vues
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Patton
Comparaison de deux scènes
Prologue / Église discours d’excuses
- Pour commencer, la scène de Patton du prologue, qui débute avec une entrée fulgurante, et remarquée. Dès le début, par le plan d‘ensemble nous savons où nous atterrissons : dans un lieu, qui a l’air à première vue gigantesque avec cette grande et majestueuse scène et ce drapeau des États-Unis immense qui appuie cette force et la puissance que possède les forces armées des États-Unis d’Amériques. Cela parait même légèrement démesuré face à Patton, entrant en scène tout juste minuscule et ridiculement petit face à ce drapeau qui fait trois fois sa taille. Ensuite, un chant de guerre commence, Patton fait le garde à vous et commence son discours…
- Dans la scène de l’Église le premier plan apparaît aussi comme étant un plan d’ensemble, puis un panoramique vers le bas vient placer Patton, une nouvelle fois petit par rapport à la grandeur du lieu à croire que l’on viendrait comparer l’importance de Patton à celle des États-Unis et le placer à chaque fois dans une forme d’infériorité. Cela sera une nouvelle fois confirmée par l’emploi de la plongée dans certains plans du discours en extérieur quand Patton vient s’excuser auprès de ses soldats. Ne serait-il pas un personnage surestimé d’avance qui finalement se retrouve à ne pas être celui que l’on croirait être.
- Dans un second temps, la concordance des raccords est plus ou moins similaire dans les deux extraits, on commence sur une vue d’ensemble, une présentation globale du lieu par des plans d’ensemble, puis de Patton, grand général de l’Armée, avec des décorations qu’on ne saurait plus compter tellement il y en a. Franklin J. Schaffner n’hésite d’ailleurs pas à appuyer sur « l’importance » des décorations et ce notamment dans le premier discours du prologue, en faisant des gros plans sur chaque partie de l’uniforme de Patton montrant ainsi la gloire et la fierté qu’il a en portant ses insignes qui prouve qu’il a prêté serment et sa vie pour son pays. Encore une fois des décorations ne font pas forcément qu’un général est un bon général et c’est ce que le réalisateur veut nous faire comprendre. On remarque néanmoins, que dans la deuxième scène du discours d’excuse quand Patton est dans l’Église, ses décorations ne sont pas présentes, elles ont été retirées montrant que la « fierté » et la « puissance » de cette homme n’est plus et qu’il vraisemblablement regrette « un peu| » ses erreurs.
- La musique des deux extraits ressort très différemment, au début de la scène du prologue, elle apparaît comme le chant de guerre fier et défendeur de Patton qui en montant ses marches en faisant le garde à vous et en saluant jusqu’à la fin. Tandis que dans l’Église, la musique n’apparaît plus joyeuse mais triste et appuie l’homme que l’on commence à cerner par son caractère et sa manière d’être plus ou moins discutable. Encore une fois, elle place Patton dans une infériorité. Tout comme la prière et la voix off.
- À sa sortie de l’Église, quand il se lève le réalisateur utilise une courte focale et Patton se rapproche de plus en plus de la caméra comme étouffer le spectateur.
- Dès le début de la scène de prière, une atmosphère bien différente est montrée à l’écran, là où la joie, la fierté, le courage, tous les atouts d’un bon soldat prêt au combat étaient présents notamment avec la lumière appuyée qui porte une importance envers Patton. Là où, dans l’Église la lumière n’entre que peu, le Patton n’est « pas » celui qui s’était fièrement promis des vertus de la guerre, en réalité il se moque de beaucoup de choses.
- Après la fin du chant de guerre, le discours commence, exactement de la même manière que dans le discours d’excuses, la façon de faire de Patton ne change pas, le sentiment d’exagération du premier discours n’est plus ici. On est plus dans un sentiment de regret personnel mais pas tout à fait assumé et accepté. Le premier discours apparaissait comme assez fermé par le fait que les soldats n’étaient pas présents et de par les gros plans et les contre plongées montrant un sentiment d’insistance. Dans le premier discours là où dans le deuxième les soldats sont bien présents dans le grand jardin avec les fontaines d’eau. Ici, quand Patton sort de l’Église tout d’abord un plan rapproché taille avec la voix off de Patton qui accompagne sa marche vers le pardon comme s’il s’avançait vers le chemin qui lui est prédit, la caméra recule et l’accompagne dans ce pardon. Juste après, un panoramique vertical qui en suite fait monter la caméra au-dessus de Patton en plongée pour montrer l’immensité du lieu et tous les soldats qui sont venus pour écouter Patton.
- Le sentiment d’exagération est partout dans le premier discours, que ce soit dans les dialogues de plus en plus grossiers allant même à l’inimaginable en pensant qu’un général puisse prononcer de telles grossièretés pour impressionner. Patton est à chaque fois mis en avant lors de ses injures et ainsi pour montrer la puissance / violence de ces propos, les plans rapprochés sont toujours utilisés ainsi qu’une légère contre plongée quand il commence à parler des nazis et du combat puis s’en suit les injures violentes. Alors que dans le discours d’excuse, la plupart de ses paroles apparaissent en plongée par le plan d’ensemble pour appuyer la notion de responsabilité qu’il a de s’excuser. Surtout, que dans son discours d’excuse il apparaît moins grossier et violent.
- Pendant ses paroles, devant ce grand drapeau des États-Unis, et souvent durant les plans rapprochés poitrines et épaules le réalisateur vient casser la loi des 30 degrés et décentre souvent Patton afin d’appuyer ses propos. Aussi, les lignes rouges et blanches du drapeau des États-Unis sont inclinées pendant certains plans rapprochés. Le drapeau représente la toute puissance de l’armée Américaine, mais Patton lui ne représente pas toute cette puissance en une seule personne. Patton ne fait qu’exagérer sans cesse alors le drapeau vient s’incliner comme pour faire tomber ce général avec un peu trop d’estime.
- Durant son discours d’excuse, on arrive tout de même à cerner le personnage qu’est Patton un homme égocentrique, ne regrettant rien même s’il s’excuse il peine à trouver les mots. S’excuser, pour un général c’est absurde et Franklin J. Schaffner le fait tout à fait comprendre à l’aide des plongées, les dialogues ainsi que le panoramique avant le début de discours qu’il utilise aussi bien dans le premier discours montrant un sentiment obligatoire de soumissions à ses paroles.
- Lors des premières paroles de Patton pendant son discours d’excuse, il indique avoir fait venir les soldats pour qu’ils puissent voir s’il s’agit de « l’enfant de putain que vous croyez » s’ensuit la rigolade générale de tous les soldats comme pour montrer l’absurdité de ces paroles. La focalisation des soldats sur le discours de Patton est appuyé par une contre plongée et un plan rapproché des soldats qui montrent leur point de vue de Patton, un homme qui sont obligés de respecter mais qu’ils considèrent déplacé et grotesque.
Pour conclure, il ne faut pas oublier que tout ça appartient à un cadre militaire et que cela est survenu durant la seconde guerre mondiale après l’échec des Américains pendant la bataille de Kasserine. Il commence après la prise de commandement du Général Patton en Tunisie durant 1943. On tire de tout ça que Patton n’était que peu apprécié des autres généraux, et qu’il avait une personnalité plus qu’atypique.
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