Siméon Chardin

Chardin

Biographie

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Jean Siméon Chardin est né le 2 novembre 1699 et mort le 6 décembre 1779 à Paris. Il est considéré comme l'un des plus grands peintres français du XVIIIème siècle. Il est surtout reconnu pour ses natures mortes, ses peintures de genre et ses pastels.

Son père est artisan, fabricant de billards. Il est reçu en 1724 à l'Académie de Saint-Luc avec le titre de maître. D'après les frères Goncourt, Coypel aurait fait appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, ce qui lui aurait donné le goût pour les natures mortes.

Jean Siméon Chardin devient ainsi peintre académicien «dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres reconnus.

L'artiste peint très lentement, revient sans cesse sur son travail, ce qui n'est guère compatible avec la représentation d'animaux vivants.

Il se marie deux fois, d’abord en 1731 avec Marguerite Saintard, qui meurt en 1735 après lui avoir donné deux enfants Jean-Pierre et Marguerite-Agnès, puis en 1744 avec Françoise-Marie Pouget dont il n'eut pas d'enfant .

Composition du tableau La Raie

La Raie est un tableau peint avant 1728 qui fait l'objet d'une admiration et d'une fascination unanimes depuis le XVIIIème siècle. Il est exposé au Musée du Louvre à Paris. C'est, avec Le Bénédicité et La Mère laborieuse, un des trois tableaux du peintre exposés au Louvre dès 1796. Il s'agit aussi de l'un de ses plus célèbres tableaux.

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Le tableau est divisé verticalement en deux parties : le vivant à gauche (chat, huîtres) et l'inanimé à droite (pichet, marmite et autres ustensiles), la raie faisant la transition entre ces deux parties.  Il faut noter qu’il est très rare chez Chardin qu’il représente des animaux vivants.

La composition du tableau est faite de pyramides imbriquées. La raie forme la première grande pyramide, tandis que le chat d'une part, les ustensiles d'autre part, forment deux petites pyramides imbriquées dans la grande.

Un angle sortant vertical apparait sur le mur, en contradiction avec le premier plan. Le manche du couteau suspendu au bord de la table semble sortir du tableau. Ces détails donnent une grande profondeur à la composition.

Le chat hérissé, les reflets sur les ustensiles, la raie sanguinolente sont autant de «flashs» qui attirent l'œil et donnent du rythme au tableau.

Comme souvent dans les natures mortes de Chardin, le sujet n'est pas l'essentiel mais un exercice de style sur la lumière, les reflets et les textures.

 La Raie de Matisse et celle de Picasso

Version de Matisse

Henri Matisse (1869 – 1954) est le peintre considéré comme le chef de file du fauvisme. Pablo Picasso le considérait comme son grand rival et néanmoins ami.

Le fauvisme est caractérisé par l'audace et la nouveauté de ses recherches chromatiques (de la couleur). Les peintres avaient recours à de larges aplats de couleurs violentes, pures et vives, et revendiquaient un art fondé sur l'instinct. Ils séparaient la couleur de sa référence à l'objet afin d'accentuer l'expression et réagissaient de manière provocatrice contre les sensations visuelles et la douceur de l'impressionnisme.

Matisse admirait beaucoup Chardin. Il travaille de longues années à une copie de La raie où apparaît l'influence déterminante de Cézanne, peintre membre du mouvement impressionniste : construction fortement résumée, opposition calculée des couleurs chaudes et froides - ici rouge corail et bleu-vert turquoise - savoureuse plénitude de la matière picturale.

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Par rapport à La raie de Chardin, la peinture est plus sommaire, plus agressive, plus contrastée, alors que celle de Chardin est précise et les couleurs sont plus fondues.