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isera un certain nombre de peintures dans le pur style de Pérugin, parmi ces œuvres on peut citer : « La Madone », « La Madone avec le Christ enfant » ainsi que « L’Adoration des Mages » (ci-dessous).

C’est en 1504 que Raphael quitte définitivement l’atelier de Pérugin. La dernière œuvre que réalise Raphael sous l’autorité de l’atelier de son ancien maitre est une peinture appelée « Le mariage de la Vierge », bien que l’on puisse voir que Raphael est encore largement influencé par le style de Pérugin, il est aussi indéniable qu’il a, à seulement 21 ans, déjà surpassé ce dernier. La même année il retournera dans sa ville natale brièvement pour répondre à quelques commandes, mais c’est à Florence qu’il s’établira pendant quatre ans.

La plus grande force de Raphael aura été de réussir à enrichir son style en s’inspirant de grands maitres sans tomber dans le simple plagiat, cette capacité s’exprimera d’ailleurs tout particulièrement durant sa période florentine. Masaccio - grand maitre de la première Renaissance, et considéré encore à l’heure actuelle comme « le » fondateur de la peinture moderne de l’Ecole italienne - est un des artistes que Raphael étudiera de manière approfondie. Mais les grands maitres qui influenceront le plus Raphael sont définitivement Michel-Ange – qui l’accusera d’ailleurs de plagiat -, Léonarde Vinci – qui l’accueillera dans son atelier - et Fra Bartolomeo. On retrouve l’influence de ce dernier dans les œuvres que Raphael réalisa au printemps 1505, lors d’un bref retour à Pérouse qu’il a effectué pour répondre aux nombreuses demandes lui arrivant. De ces œuvres on peut notamment citer la fresque « Dieu le Père bénissant parmi anges et chérubins » où l’on peut voir que Raphael a intégré à son style, les techniques de couleurs et de dessins pour les draperies propres à Fra Bartolomeo. Pendant son séjour dans l’atelier de Léonard de Vinci, et à l’instar de sa formation à Pérouse, Raphael commencera par copier le style du maitre, avant de se l’approprier puis de l’intégrer à son propre style. L’une des premières œuvre de Raphael à Florence, « La Madone du Grand-Duc » (ci contre), témoigne d’ailleurs de l’influence de De Vinci, par l’emploi de la technique développé par ce dernier, appelée « sfumato » et qui consiste à donner un effet vaporeux, « sans lignes ni contours ». De là, Raphael commence à peindre des modèles plus dynamiques et dans des positions plus complexe. En 1508, Raphael quitte Florence pour Rome où il terminera sa vie.

A la fin de cette année 1508, Raphael est invité par le nouveau Pape Julius II à Rome et est presque immédiatement engagé pour la réalisation d’une fresque pour les appartements pontificaux. Il s’occupa de :

- La Chambre de la Signature : qui servait de bibliothèque et de bureau au pape. Il lui fallut près de trois ans pour réaliser cette œuvre, et fut presque entièrement exécutée par ses soins.

- La Chambre d’Héliodore : qui servait de salle d’audience à Julius II, et peinte entre 1512 et 1514, c’est-à-dire à la même période que la mort de Julius II en 1513, et donc à l’intronisation du nouveau Pape Léon X.

- La Chambre de l’incendie du Borgo : cette fresque fut principalement réalisée par les élèves de Raphael, cependant les dessins viennent du maitre. Elle fut peinte entre 1514-1517.

Comme le montre la Chambre de l’Incendie du Borgo, Raphael prend de moins en moins part aux réalisations, bien que les conceptions soient toujours de lui, c’est son atelier qui peint. On peut cependant voir que dans ces dernières œuvres, on peut voir que son style évolue encore, ses figures symétriques, équilibrés font place à des compositions discontinues, des postures agitées et élancées, son style classique se transforme progressivement en maniérisme. Raphael s’éteindra le 6 avril 1520 à Rome.

Raphael est connu pour son influence en tant que grand maitre à la Renaissance Italienne, et bien entendue au maniérisme, mais la raison principale pour laquelle j’ai choisi cet artiste est son incroyable maturité à un si jeune âge. En effet, en plus d’avoir su assimilé et intégré totalement les styles et techniques d’autres grands maitres sans jamais perdre le sien, ce qui à mon sens reste le plus impressionnant, est la rapidité à laquelle il a fait cela ; comme je l’ai décrit plus haut à seulement 25 ans il était déjà connu et reconnu par ses pairs ainsi que dans les plus hautes sphères de la société.