Accompagnement dans la fonction parentale

sation des enfants. Or la famille contemporaine connaît des mutations profondes qui se révèlent par l’évolution des structures familiales (familles monoparentales, familles recomposées).

D’où l’émergence ces dernières années d’un nouveau concept, celui de la parentalité. Mais qu’est ce que recouvre réellement ce concept ? Quand on parle de parentalité, on parle de quoi exactement ?

La parentalité est un concept en vogue. En effet, la condition parentale a le vent en poupe. Il suffit de considérer le nombre de préfixes susceptibles d’être accolés au mot parentalité pour saisir l’étendue du phénomène : monoparentalité, homoparentalité, beau-parentalité, grand-parentalité, pluri-parentalités…

Exercer sa parentalité, c’est notamment définir et poser un cadre structurant à son enfant dans les limites duquel il peut s’épanouir et grandir. C’est être en capacité d’écoute et de dialogue en se positionnant comme adulte responsable et bienveillant. Si, d’une façon générale, tous les acteurs de l’enfance sont concernés, les parents gardent une place unique.

L’évolution de la société, mais aussi de multiples mutations touchant les familles, les relations conjugales et les rôles parentaux, rendent parfois difficiles l’exercice de la parentalité et l’éducation des enfants. La multiplication des informations, voire des injonctions ne facilite donc pas la tâche des parents.

Ainsi, les difficultés auxquelles les familles sont confrontées sont parfois telles que certains parents démissionnent, réagissent trop tard ou se laissent déborder et ne remplissent plus leurs missions éducatives. On parle alors de perte de l’autorité des parents. Les parents ont de plus en plus de difficultés dans l’exercice de leur fonction parentale. Évoquant d’ailleurs la période 1975 - 2005, certains observateurs vont jusqu’à parler des « trente piteuses de la famille », sur fond de crise, d’affaissement, d’écroulement.

Bien sûr, aucune difficulté ne saurait les exempter totalement de leurs responsabilités.

Mais cela ne signifie pas qu’un certain nombre d’échecs ne puisse être évité, en apportant de l’aide aux parents en difficulté pour remplir leur rôle.

Tous les parents ont besoin de savoir qu’ils ne sont pas seuls face aux interrogations qui peuvent apparaître dans les différentes étapes du développement de leur enfant.

C’est dans ce cadre que les pouvoirs publics ont pensé nécessaire de développer les moyens de soutenir efficacement ces parents en difficulté ou en questionnement.

Ainsi, il me semble intéressant de voir quelles sont les réponses apportées par le législateur ainsi que des exemples de pratiques de terrain.

II. LES REPONSES DU LEGISLATEUR ET DES INITIATIVES DE TERRAIN

Le soutien à la parentalité vise « à appuyer et à soutenir des parents en difficulté durable ou passagère dans leur rôle au quotidien vis-à-vis de leurs enfants ». Leur objectif est de s’adresser à tous les parents qui, à un moment ou à un autre, s’interrogent, ont besoin d’être confortés dans leurs relations avec leurs enfants ou rencontrent des difficultés.

Afin d’apporter des solutions aux parents, d’être au plus proche de leur quotidien, mais aussi, les positionner face à leurs responsabilités, la parentalité à une résonnance particulière à travers les lois. Celle-ci prend une place importante dans la société française et, est susceptible de solutionner les difficultés que rencontrent les parents aujourd’hui, à éduquer leurs enfants.

Le dispositif REAAP, Réseaux d’Ecoute, d’Appui et d’Accompagnement des Parents crée en 1999 en est la mesure phare. Elle vise à soutenir les parents dans leur rôle éducatif en s’appuyant sur la mise en partenariat des intervenants concernés. La circulaire du 13 février 2006 souligne que l’objectif de soutien à la parentalité s’inscrit d’emblée dans une logique sécuritaire et pose, outre le principe du mode d’éducation parentale comme facteur principal de la délinquance, celui de la nécessité de responsabiliser les parents démissionnaires

Ainsi, le REAAP est le vecteur de réunions chaleureuses, peu hiérarchiques, favorisant la rencontre entre des initiatives de toutes sortes et l’échange entre professionnels. Elle est donc un acteur original dans l’animation de la politique familiale locale.

Au-delà du dispositif REAAP, l’Etat participe aux financements de certaines structures dont en fait partie les LAEP, lieux d’accueil enfant-parent. Espace pour grandir, pour sortir avec bébé, les LAEP sont de véritables lieux de vie, de jeu et de partage. Ils préparent l’enfant (0-6ans) à l’entrée en collectivité et soutient les parents dans leur rôle éducatif.

Néanmoins, ces dispositifs et initiatives doivent être mieux coordonnés afin d’être lisibles, cohérents et efficaces. Afin de répondre au mieux aux besoins du terrain, ces dispositifs doivent être pensés dans un cadre partenarial et une approche collective tout en respectant des valeurs éthiques dans la pratique professionnelle.

III. LE TRAVAIL SOCIAL ET LA FONCTION PARENTALE

Les travailleurs sociaux qui interviennent dans le champ de la parentalité doivent adopter une posture professionnelle et doivent respecter des principes éthiques : disponibilité d’écoute, faire preuve d’empathie, de congruence, de neutralité bienveillante, de tolérance, de convivialité …

Aussi, l’assistant de service social dans sa pratique est invité à agir avec les parents et non à leur place en valorisant les valeurs, compétences et ressources des parents plutôt qu’en pointant leurs défaillances. On fait référence au principe d’empowerment : les parents ont les solutions en eux ; en leur laissant la place, ils la prennent. Ils ont le pouvoir d’agir en eux. Ainsi, les professionnels de l’action sociale (assistants sociales, éducateurs, animateurs) changent leur regard et « s’enrichissent des parents ». Concrètement, l’évolution de la représentation des professionnels sur les parents peut passer par des actions de formation.

Dans son accompagnement social, l’assistant de service social est amené à :

- valoriser les rôles et les compétences des parents : responsabilité et autorité, transmission de l’histoire familiale, élaboration de repères, protection et développement de l’enfant…

- favoriser la participation des parents au projet de l’enfant : leur donner un rôle actif en les associant aux réunions et aux bilans (droit et respect de l’autorité parentale) ainsi qu’au processus de décision.

- activer les solidarités familiales.

Lors d’un diagnostic de terrain, le travailleur social est amené à écouter et échanger avec la population, il leur donne la parole. Ainsi, il intervient en associant les habitants à l’expression des besoins sociaux et à la définition des modalités pour les satisfaire dans une perspective de développement territorial. Aussi, il amène les habitants et associations du quartier à se mobiliser et à penser à des formes d’action de proximité. C’est en ce sens qu’on arrive à une meilleure