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Biographie De Wole Soyinka

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l’Université de Leeds, puis à Acccra au Ghana. Il en aura profité pour publier quelques unes de ses meilleures oeuvres, telles que “Une saison d’anomie” et “La mort et l’écuyer du Roi” entre autres. De retour dans son pays, Soyinka devient professeur à l’Université de Ife, et il publie en 1976 l’une de ses oeuvres la plus importante, une impressionnante collection d’essais intitulée “Mythe, Littérature, et le Monde Africain”. Cinq ans plus tard, il rédigera ses mémoires d’enfance dans “Aké, les années d’enfance”, où il parlera de l’éducation qu’il a reçue, et de cette mythologie Yoruba qui inspirera toute son oeuvre.

En 1986, vient la consécration dans sa longue et riche carrière de dramaturge, poète, essayiste et romancier: Wole Soyinka devient le premier africain a obtenir le prix Nobel de littérature, et il dédiera son discours d’acceptation du prix à Nelson Mandela, encore au fond de sa cellule à cette époque.

“Je ne suis pas un écrivain méthodique. Je suis de ceux dont j’ai ouï dire qu’ils se lèvent le matin, mettent une feuille de papier dans leur machine à écrire et se mettent à taper. Cela je ne l’ai jamais compris. Je peux écrire des jours et des jours sans vouloir faire quoi que ce soit d’autre. Et à d’autres moments réfléchir Je considère que le processus de gestation est aussi important que celui où vous vous asseyez effectivement pour agencer les mots.”

Wole Soyinka

Ce prix lui ouvre les portes de la médiatisation, et donne plus de poids à son activisme politique qui l’amène presque quotidiennement à se heurter au régime dictatorial nigérian. En 1994, il échappe d’extrême justesse à la soldatesque lancée à ses trousses par le Général-Président Sani Abacha, et il se retrouve, pour la deuxième fois, contraint à l’exil. Les évènements prouvèrent que sa fuite fut un mal nécessaire: un an plus tard, l’écrivain Ken Saro-Wiwa qui comme lui critiquait durement et protestait fréquemment contre les excès du régime, est pendu malgré la pression de la communauté internationale. Et en 1997, Wole Soyinka est condamné à mort (par contumace) avec 14 autres opposants, coupable selon le régime en place d’avoir porté atteinte à la sûreté de l’Etat. En 1998, Sani Abacha décède, et son successeur, le Général Abdulsalami Abubakar, amnistie Soyinka qui décide alors de revenir dans son pays. Depuis lors, il s’est personnellement impliqué dans la vie intellectuelle, sociale et politique du Nigeria, parallèlement à ses obligations académiques qui le mènent dans des dizaines d’universités de par le monde.

L’oeuvre dramaturgique et littéraire de Wole Soyinka, forte de plus d’une vingtaine de contributions, a profondément influencé toute une génération d’intellectuels africains, surtout en Afrique anglophone. Très tôt, dans les années 60, il s’est opposé au courant de la Négritude et à ses chantres qu’il qualifiait de “néo-tarzanistes”, et c’est dans la logique de cette opposition qu’il prononcera sa plus célèbre citation: “Le tigre ne proclame pas sa tigritude, il bondit sur sa proie et la dévore”.

Car le paradigme de Soyinka, depuis lors improprement surnommé “tigritude”, consiste d’abord à aller à l’encontre de cette vision romantique de l’Afrique “sauvage”, à l’encontre de l’acceptation implicite du discours dominant sur le triomphe de “la mission civilisatrice” de l’occident, et à l’encontre de toute exaltation/revendication de ce qui peut être inhérent à l’Afrique. Mais surtout, il consiste en l’exploration de la complexité et de la profondeur de l’univers philosophique et culturel africain, avec un regard africain.

Très peu d’écrivains avaient cette vision de la culture africaine à l’époque où Soyinka la défendait déjà. Et par rapport à cela, Wole Soyinka fut et est non seulement un pionnier, mais aussi et surtout une référence sur laquelle s’appuie aujourd’hui tout un courant de pensée littéraire.

Wole Soyinka est un écrivain nigérian né à Abeokuta le 13 juillet 1934. Il est le premier auteur africain et le premier auteur noir lauréat du prix Nobel de littérature, qu'il obtient en 1986.

Biographie[modifier]

Après des études aux universités d'Ibadan et de Leeds, Soyinka travaille au Royal Court Theatre de Londres. Par la suite, il fonde plusieurs troupes théâtrales au Nigéria dont « 1960, Masks drama troupe » et occupe de nombreux postes universitaires à Ibadan, Ife et Lagos. En 1952, Soyinka crée l'association « The Pyrate » à l'université d'Ibadan afin de combattre la mentalité coloniale. En 1962, il oppose au célèbre concept de négritude, fondé par Léopold Sédar Senghor, le concept de tigritude à propos duquel il dira « qu'un tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore. »1. Il participe à une conférence controversée sur le sujet au sein de l'université Makerere (Ouganda), en 1962. L'auteur est emprisonné au Nigéria entre 1967 et 1969 pour avoir soutenu le mouvement d'indépendance du Biafra2. Après sa libération, il reste au Nigéria et enseigne aux départements d'art dramatique d'Ife et d'Ibadan. Il voyage aussi à travers le monde pour mettre en scène ses pièces, donner des conférences et éditer des magazines littéraires comme Transition. En 1994, il est contraint à l'exil après avoir été condamné à mort par le gouvernement de Sani Abacha. Il ne pourra rentrer au pays qu'après la mort du dictateur, en 19981. Il est également l'un des co-fondateurs du parlement des écrivains et le président de la Communauté africaine de la Culture[réf. nécessaire].

Le 25 septembre 2010, il annonce la création de son parti, le Democratic Front for a People's Federation (DFPF, Front démocratique pour une fédération des peuples)3, en vue des élections générales, prévues soit en janvier 2011, soit en avril 20114.

Son œuvre[modifier]

Soyinka s'est essayé à toutes les formes d'écriture. Il a voulu rendre compte de la complexité du continent africain dont il restitue, sur le plan littéraire, la grandeur ancestrale et « l'âme noire ». Son œuvre, à la forme occidentale, est essentiellement rédigée en anglais et s'inspire des mythes et du folklore yoruba dont il est issu. L'auteur a souvent recours à l'analepse (ou flashback) et recherche dans sa prose un certain symbolisme[5]. Son style est souvent enrichi par des intrigues habiles[5]. D'un pessimisme historique profond, ses textes tournent essentiellement autour du thème de la liberté bafouée et du concept de « viol des nations »[6]. Parmi ses pièces de théâtre les plus célèbres, on compte La Danse de la forêt (1960) écrite en l'honneur de l'indépendance nigériane, la satire politique La Récolte de Kongi (1965) et La mort et l'écuyer du roi (1975). Il est aussi l'auteur de nombreux recueils de poésie et de romans comme Les Interprètes (1965) et La Saison d'anomie (1973). On lui

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