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Commentaire Confession d'Un Enfant Du Siècle

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unesse à vivre dans un état d'angoisse et d'immobilisme profond. Enfin nous montrerons que la finalité impressive de cet extrait sert à conforter l'idée que ce mal, dont souffre la jeunesse, est inéluctable.

Cet extrait analyse la temporalité dans laquelle vivent les « jeunes gens » par un examen rétrospectif, puis prospectif du temps, pour terminer par un constat du temps présent. Ainsi, c'est dans cette temporalité que l'auteur inscrit la cause du mal. En effet, les « jeunes gens » apparaissent coincés entre un « derrière eux », un « devant » et un « entre les deux ». L'accumulation de prépositions de lieu, qui, en l'occurrence, sont ramenées

à la notion du temps, puisque "derrière" symbolise le passé, "devant" le futur, et "entre les deux" le présent, dénote déjà d'une certaine forme de rigidité de l'environnement dans lequel évolue la jeunesse. Si l'on devait visualiser ces « jeunes gens », on les imaginerait à coup sur figés sur une ligne droite. Ils ne peuvent plus revenir « derrière ». Ils ne savent pas ce qu' est le « devant » et « l'entre deux » est incertain. L'auteur a, par cette accumulation, parfaitement illustré l'aspect linéaire du temps et l'impossibilité de mouvement. Dans cette temporalité où le passé est symbolisé par "derrière", les jeunes apparaissent comme prisonniers, mais prisonniers de quoi ? Prisonniers de leur mouvement et de leur espoir, pourrait-on dire. En effet, il est impossible de revenir en arrière Et quand bien même ce serait possible, comme le dit l'auteur, les « jeunes gens » n'en « veulent plus du passé » plutôt « du passé » ils n'en veulent plus. La différence est de taille et la présence de ce terme « du passé » en début de phrase montre bien l'insistance de l'auteur et par la même, le souhait de la jeunesse de ne pas revenir en arrière et un refus catégorique de se rapporter au passé. On peut se demander pourquoi ils refusent à ce point ce passé alors même qu'il en sont héritiers comme l'indiquent les périphrases qui les associent à un événement historique " fils de l'Empire et petits fils de la Révolution" . Ils n'en veulent plus car c'est un champ de « ruines ». Ils en sont héritiers mais ne s'y retrouvent pas. Ainsi, leur vision du passé est négative. Il rappelle la tyrannie d'autrefois et « l'absolutisme », autrement dit le plein pouvoir des monarques et autres dirigeants qui prive de liberté. Le champ lexical du néant apparaît nettement avec des termes comme « ruines » - « fossiles » - « à jamais détruit »- ou encore "débris". Le passé est révolu, vieux, comme le montre l'expression « le vieux continent ». L'auteur fait là une référence à l'Europe que l'on appelle le vieux continent. Et bien que le passé offre encore quelques soubresauts en « s'agitant" » les fantômes qu'il propose à la vue de la jeunesse sont ceux d'une époque qu'elle préfère oublier et qui de toute évidence n'a rien construit puisque les seules traces laissées sont relatives à des lambeaux. Le passé est donc illustré par des images dépréciatives et négatives. Alors s'ils ne peuvent ou ne veulent plus s'appuyer sur un passé pour exister, peuvent-ils seulement regarder vers un avenir porteur d'espérances ? A première vue, l'avenir semble être caractérisé par plus d'optimisme. La lumière fait son apparition. Certes, il s'agit d'une lumière encore pâle puisqu'il s'agit d'une « clarté » et d'une « aurore », autant dire d'un soleil pas encore à son zénith mais tout de même nous ne parlons plus de « ruines ». La thématique de la lumière a ici son importance. Elle semble

éclairer pour un temps le sombre tableau du passé. Ce seront d'ailleurs les seules références à la lumière de l'extrait. A la notion de lumière s'ajoute celle de l'espace. Là où pour ce qui est du passé, les jeunes gens étaient sur des « ruines », nous parlons désormais d'« horizon ». On pourrait y voir alors un motif d'espérer. La notion d'espace est rendue par l'immensité qui apparaît alors sous l'adjectif "immense"; signe qu'elle offre sans doute beaucoup d'opportunités, mais signe aussi qu'elle pourrait paraitre lointaine, inaccessible ou bien angoissante. En vérité, il ne semble pas que ce futur soit très rassurant. Il est à la fois un "immense horizon" mais se décline également sous l'image d'une "semence", autant dire de quelque chose en devenir, qui n'a pas encore atteint son état définitif, et c'est bien cela qui génère l'angoisse « une semence » dont on ne sait pas ce qu'elle deviendra. Bien sûr, l'avenir est impossible à décrire, pourrait-on objecter, mais dans le cas présent, l'auteur a pris soin de ne donner aucun indice sur ce que pourrait être l'avenir renforçant ainsi l'intensité dramatique du texte. Cependant, même si les indices d'une projection possible dans l'avenir sont maigres, la vision du futur évolue au cours de l'extrait, de quelque chose de général "un océan", ou une "semence", il se personnifie pour devenir un « fœtus » mais cela revient au même : dans les trois cas, rien n'est encore existant vraiment. Ainsi le futur n'a pas de vrai visage. Si les images qui qualifie l'avenir peuvent apparaître laudatives car elles portent en elles une existence possible, elles témoignent néanmoins d'une angoisse. Peut-on se tourner vers quelque chose dont on n’a pas idée de ce qu'il est ? Peut-on surtout se tourner et espérer de quelque chose qui n'est rien ? L'avenir a tellement peu de consistance qu'il apparaît désormais sans vie et froid (« de marbre ») ce qui n'était pas le cas de ces qualifications antérieures (« semence », « fœtus »). Ainsi la métaphore qui associe l'avenir à une « amante de marbre » le montre bien. Désormais, le futur n'a pas de vie. En revanche il a une forme plus précise que précédemment, celle d'une statue. Mais une "amante de marbre" ne symbolise pas la vie bien au contraire. La comparaison de l'avenir avec Pygmalion qui tombe amoureux d'une statue d'ivoire qu'il a lui même créée entretient la vision d'un futur qui n'offre rien. Comme Pygmalion, la jeunesse attend que cet avenir soit fait de chair et de sang et qu'il devienne humain. On peut comprendre cette attente sous plusieurs sens, d'abord au sens premier du terme, puisqu'ils attendent « quelle s'animât » et que « le sang » colore « ses veines » et qu'elle devienne donc vivante. L'avenir n'a donc pas de vie encore. On peut également comprendre que ce futur n'offre rien d'humain en termes de valeurs et ne propose que des perspectives aussi figées que cette statue qu'elle symbolise. La jeunesse est donc partagée entre espoir, inaccessibilité et incertitude. Et l'on voit que bien que si l'image du futur se précise au fur et à mesure de

l'avancement du texte, les précisions qui le caractérisent n'offrent aucune réassurance. En effet, ce futur qui n'était qu'un "immense horizon" devient plus proche, plus accessible mais qu'offret-il alors, "une statue de marbre". Certes, pourrait-on dire qu'à tout le moins, le futur prend l'image d'une femme et semble ainsi se rapprocher de valeurs humaines telles que l'amour ou l'espoir d'un monde meilleur. Mais ce n'est pas le cas. Cette statue attend qu'on lui prête vie. Le portrait du futur qui est dressé est un futur amputé d'une possibilité d'aimer. L'auteur ici ne décrit pas le futur dans son incapacité à porter des projets de société ou des projets personnels pour la jeunesse, mais dans son incapacité à transmettre de l'amour. L'amour doit attendre pour pouvoir exister. Cela préfigure déjà la conséquence sur la jeunesse et la maladie de l'âme dont elle souffre. Le refus du passé est remplacé par l'attente d'un futur inaccessible. Dès lors, que reste-t-il ? Que peut-on faire d'un passé révolu et d'un futur en gestation. Vivre dans le présent, la réponse semble évidente. Oui mais il s'agit là d'une condamnation plus que d'un choix. Et voilà bien comment le présent apparaît, comme une condamnation, comme un non choix. Autrement dit, cette formule "il leur reste" montre comme un dépit. Et ce qui leur reste apparaît comme un état de transition « entre » ces « deux mondes » que sont le passé et le futur. C'est un temps hybride que ce présent. Les termes sont alors imprécis, « vague », « flottant ». D'ailleurs nous ne sommes plus sur terre dans le présent, nous sommes sur la mer, et plus précisément dans « l'Océan » c'est à dire dans une immensité et au milieu de nulle part. Et non seulement sommes-nous sur mer mais dans une « mer houleuse », c'est à dire où tout bouge et où la perspective de survivre heureux est faible puisque cette mer est « pleine de naufrages ». Le présent n'est pas solide et il n'est pas rassurant à l'instar du vocabulaire relatif à la mer qui est utilisé. La comparaison du présent à la mer est faite à dessein, pour illustrer le caractère mouvant et non stable, donc non

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