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ière dont-elle est perçue et pensée par le spectateur.

Au cinéma, la mise en scène, l’écriture du film, quand elles sont fortes, se dressent contre notre désir de voir et de savoir et nous contraignent à une élaboration plus puissante que la satisfaction des plaisirs et des envies. Grâce à cette écriture filmique, le réalisateur oriente notre regard sur, non pas ce que nous volons voir mais sur ce qu’il veux qu’on voit. Il construit des dispositifs visuels charger de recomposer et de remplacer ce regard, soit en créant des effets de trouble et de malaise chez le spectateur comme par exemple dans le « cadrage penché », soit par le grandissement d’une distance, soit enfin en mettant en mal la véridicité comme dans les effets spéciaux avec les fausses impressions sur les couleurs, les mouvements, la vitesse, les textures, les dimensions…etc. Ainsi, nous sommes tenté de penser que le contenu seul du film ne suffit pas à expliquer la force et l’impacte du cinéma. Il nous faut aller plus loin et s’interroger sur sa nature même, Il faut prendre en compte la manière dont-ils sont montés et reçus par le spectateur. Certes l’image à une fonction informative ; car le réalisateur veut faire passer un message. Mais, le cadre, l’éclairages, l’angle de prise de vue du film, influent sur la représentation : il ne faut b’être dupe de l’intention et des part pris cachés derrières une apparent objectivité. Toute image donc fabrique, délibérée, concertée résulte d’un point de vue subjective du cinéaste

L’histoire des correspondances dans le cinéma est parvenue à une nouvelle étape qui est fondamentale : celle de la relation entre les sons et les images en mouvement. Ainsi, le regard du spectateur, en plus de la dimension des plans, des angles de prise de vue, de la durée d’un mouvement, est orienté par les effets sonores. D’où la synchronisation « image- son ». C’est ce qui fait que le regard du spectateur est modifié. Il fonctionne autrement que quand le spectateur assiste à la représentation : la voix des personnages, la musique, le son, les bruits sont les protagonistes des perceptions audio-visuelles réunies dans le cinéma. Tos ces facteurs ont une fonction émotionnelle importante grâce à leurs pouvoirs manipulateurs.

Le rapport du cinéma et la réalité a fasciné et intrigué à la fois les critiques, les théoriciens et les cinéastes. Certains ont rapidement compris l’importance du montage comme produit de sens. Et, ils en ont conclu que le cinéma se réduisait à une opération dialectique : coller ensemble des fragments de réalité pour aboutir à un sens donné, voulu par le cinéaste. Mais d’autres développent une idée à notre avis plus forte. C’est que le cinéma est une machine intelligente qui produit son propre univers. Ainsi, par le ralenti ou l’accéléré, la nature même du temps se trouve modifiée. On comprend alors la spécificité du cinéma et sa différence avec la télévision. Ce faisant, la situation du spectateur de cinéma est particulière, différente de toute autre forme de fonctionnement face à la réalité.

De ce qui précède, nous pouvons conclure que le spectateur de cinéma se plonge dans un état de passiveté, malgré qu’il procède à des opérations inconscientes qu’il considérerait le plus souvent comme insensées sur le plan objectif. Ainsi, le cinéma, grâce à des manipulations d’images, de sons et des techniques de montage, constitue un facteur de modification du regard que nous avons de la réalité.

De ce fait, lorsque nous sommes au cinéma, procédons-nous systématiquement à une opération de visualisation et de création mentale. Car les images qui nous sont proposées ne sont pas tout le film. Et, nous n’avons pas le temps au quotidien

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