L'Évaluation
Compte Rendu : L'Évaluation. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires....................... • Adapter les solutions en fonction de la situation ....................................... • Les méthodes d’évaluation à privilégier ........................................... • L’enveloppe financière globale ...... 15 16 18 21
4 Évaluer les entreprises de plus de 9 salariés
• La méthode analogique ................... 22 • La méthode du Discounted Cash Flow (DCF) ................................ 24
5 Conclusion ................................... 29 6 Les 15 étapes de la mission comptable ....... 31
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Évaluer les entreprises de plus de 9 salariés
que l’entreprise possède une autonomie patrimoniale D ès lorsanalogique et la méthodegénéral à partir de 10 Flow –, par rapport à son dirigeant – en salariés la méthode du Discounted Cash sont applicables.
Nous partirons d’un constat : plus la taille de l’entreprise s’accroît, plus son autonomie patrimoniale se renforce. En d’autres termes, si la très petite entreprise se confond le plus souvent avec la personne du chef d’entreprise, le poids relatif de celui-ci dans la valeur patrimoniale de l’entreprise est cependant inversement proportionnel à la taille de celle-ci. En prolongeant ce raisonnement, nous pouvons considérer que, lorsqu’une entreprise parvient à une certaine taille, sa pérennité transcende celle du chef d’entreprise. Dès lors, de nouvelles approches peuvent être envisagées en matière d’évaluation d’entreprise : – d’une part, la méthode analogique qui s’appuie sur la comparaison avec d’autres entreprises ; – d’autre part, la méthode du Discounted Cash Flow (DCF) qui se fonde sur ses propres perspectives de développement. Le seuil retenu dans cette étude – plus de 9 salariés – est nécessairement arbitraire, mais il constitue, sans doute, la limite basse à partir de laquelle l’entreprise acquiert une certaine autonomie par rapport à la personne du chef d’entreprise.
Réussir une évaluation d’entreprise
La méthode analogique
Cette méthode procède d’une approche globale de la valeur de l’entreprise par comparaison avec des entreprises analogues.
Une approche globale
L’approche retenue est une approche globale en ce qu’elle se rapporte, non pas à la valeur de chacun des différents éléments constitutifs du patrimoine de l’entreprise considérée (fonds de commerce, terrains et constructions, matériel et outillage, participations financières, valeurs d’exploitation...), mais à la rentabilité globale générée par la mise sous tension de ces différents éléments considérés comme un tout, c’est-à-dire à l’exploitation. En d’autres termes, cette approche se fonde sur la rentabilité d’ensemble du patrimoine de l’entreprise, appréciée à travers la capitalisation des paramètres jugés pertinents pour mesurer sa capacité bénéficiaire : chiffre d’affaires, excédent brut d’exploitation, résultat d’exploitation, résultat net... • La mesure de la capacité bénéficiaire de l’entreprise – D’une façon générale, on retiendra que deux grandes catégories de paramètres coexistent : – ceux qui conduisent à la détermination d’une valeur d’actif économique ; – ceux qui conduisent à la détermination de la valeur des capitaux propres.
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La première catégorie, celle relevant de la mesure de la valeur d’actif économique, correspond à la prise en compte de paramètres avant frais financiers : chiffre d’affaires, excédent brut d’exploitation, résultat d’exploitation. La seconde catégorie, celle relevant de la mesure de la valeur des capitaux propres, ressort de la prise en compte de paramètres après frais financiers : capacité d’autofinancement, résultat courant, résultat net. En raison des différences notables pouvant exister dans la structure financière de deux entreprises du même secteur d’activité et de taille comparable, l’analyse financière privilégie le plus souvent l’emploi des multiples de valeur d’actif économique. En tout état de cause, la liaison entre les deux approches suppose une analyse précise de la mesure de l’endettement de l’entreprise. • La mesure de l’endettement – Quelle que soit la taille de l’entreprise concernée, la mesure de son endettement se révèle toujours un exercice délicat, car elle se situe dans un contexte dynamique (et non pas statique) et nécessite le plus souvent des retraitements comptables (effets escomptés non échus, crédit-bail...). On apportera une attention toute particulière aux entreprises faisant partie d’un groupe de sociétés, car l’arbitrage capital/compte courant pour le financement des besoins permanents de l’entreprise relève essentiellement d’une politique de groupe. De même, il conviendra d’être tout particulièrement attentif à la variabilité du besoin en fonds de roulement, soit que l’entreprise développe une activité fortement marquée par le phénomène de saisonnalité, soit qu’elle anticipe des perspectives de croissance particulièrement élevées.
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Une approche par comparaison
• Démarche – Les approches analogiques supposent que soit préalablement constitué un échantillon de sociétés comparables. Cette comparabilité portera bien évidemment sur le secteur d’activité de l’entreprise évaluée mais il conviendra, au-delà, de s’assurer du caractère pertinent de cette comparabilité. Ainsi, et à titre d’exemple : – deux entreprises du secteur textile ne sont pas nécessairement comparables si l’une a pour activité la production et l’autre la distribution ; – deux entreprises de production dans le secteur textile ne sont pas nécessairement comparables si l’une, titulaire de sa marque, produit pour son propre compte et l’autre, non titulaire de sa marque, ne travaille qu’en sous-traitance. Par ailleurs, la comparabilité de deux entreprises suppose également que les caractéristiques d’exploitation de chacune d’elles soient comparables : structure d’exploitation, taille de marché, typologie clientèle, taux de croissance... L’approche analogique ayant pour objet de mesurer la valeur d’une entreprise donnée par rapport à la valeur du marché sur lequel cette entreprise se situe, on cherchera à identifier les composantes de ce marché : – soit par référence à des sociétés cotées, – soit par référence à des transactions significatives, portant ou non sur des sociétés cotées. • Sociétés cotées – Par référence, d’une part, à la taille de l’entreprise à évaluer et, d’autre part, à la localisation géographique des marchés sur lesquels
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elle intervient, on étendra plus ou moins la sélection des marchés boursiers sur lesquels s’engagera la recherche de sociétés comparables. De ce point de vue, si, d’une manière générale, la bourse de Paris représente un marché naturel pour la recherche d’un « comparable » à une société cible française, on doit souligner : – que sur certains secteurs pointus, ou certaines niches d’activité, l’échantillonnage est trop restreint, voire impossible. Dès lors, il peut être utile d’élargir la recherche à des marchés beaucoup plus vastes, notamment les marchés nord-américains (NYSE, NASDAQ...) ; – que le marché de la bourse de Paris est lui-même segmenté entre Premier marché, Second marché, Nouveau marché, et qu’il existe également un Marché libre, la taille des entreprises et surtout la liquidité de leurs titres sur ces différents marchés pouvant être très différentes. En règle générale, on s’assurera, pour les sociétés composant l’échantillon : – que le niveau d’information financière nécessaire à leur analyse est suffisant ; – que le degré de liquidité de leurs titres sur le marché est consistant. Enfin, on soulignera que, si la société à évaluer n’est elle-même pas cotée, il est d’usage, pour déterminer sa valeur, d’appliquer une décote pour illiquidité du titre. • Transactions comparables – Les transactions comparables peuvent porter sur les titres d’une société cotée comme sur ceux d’une société non cotée : – dans le premier cas, on retiendra une approche en ligne avec celle retenue au paragraphe précédent et l’on s’efforcera de mettre en évidence, le cas échéant, la « prime » dégagée sur la transaction par rapport au cours de bourse ; – dans le second cas, il convient de souligner que l’information financière sur la société retenue comme comparable peut être extrêmement ténue. Cette difficulté est telle qu’elle peut parfois empêcher de retenir cette société dans l’échantillon. En outre, s’agissant des conditions de la transaction, si les sociétés concernées (la société cible et la société retenue pour l’échantillon) ne sont pas cotées,
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