L'écoutourisme dans les ped
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Rappelons que le terme de « développement durable », traduit de l'anglais sustainable development, est officiellement définit en 1987 par la Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement dans le Rapport Brundtland2(*) :
« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. »3(*)
Cette graine, semée il y a maintenant plus de 20 ans, a germé et commence à éclore dans la conscience collective. La question d'un modèle de développement responsable et soutenable à long terme ne s'est réellement posée qu'à la fin de la croissance effrénée des années 1970, gourmande en ressources naturelles mais aussi en emplois. Les chocs pétroliers successifs (1971 et 1979), et la période de crise qui suivit, ont alors laissé transparaître les limites du système, notamment en matière sociale et écologique. Le Rapport Meadows4(*), initié en 1972 par le Club de Rome, avait déjà tenté d'alerter les opinions en mettant l'accent sur l'impact du développement industriel sur l'environnement. Cependant, le succès que connait le développement durable est relativement récent, mais croissant.
En juin 1992 se tient à Rio de Janeiro le troisième Sommet de la Terre, étape importante dans l'intégration et la diffusion médiatique de cette notion. Le développement durable aborde désormais trois principaux axes [CNUED, 1992]:
· le progrès économique (principe 8 et 12),
· la justice sociale (principe 5 et 22)
· la préservation de l'environnement (principe 4 et 15).
Cette définition ne se focalise plus uniquement sur une utilisation nécessaire (« besoin ») de ressources naturelles quantitativement limitées, mais sur une exploitation plus en accord avec l'environnement, en respect avec les populations et induisant un progrès économique dont chacun doit pouvoir profiter. Concrètement, l'Action 21 -Agenda 21 en anglais- est le plan d'actions à mettre en place au cours du XXIe siècle par les 173 pays signataires pour tendre vers les notions évoquées dans la Déclaration de Rio. Les domaines d'action concernent notamment la réduction de la pauvreté, la gestion plus pertinente des forêts, mers ou déchets et la gestion de l'agriculture.
En s'immisçant dans la sphère économique et sociale, le développement durable passe d'idéal d'un monde meilleur à un objectif à atteindre par le biais de recommandations définies à l'échelle internationales et applicables localement. Les acteurs du changement ne sont désormais plus uniquement leaders d'opinions isolés mais médiatisés, ou des institutions suggérant des perspectives de progression, mais le tissu économique dans son ensemble. En effet, au point de vue micro-économique, un terme spécifique définit le souci des entreprises à prendre part au développement durable : la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Le MEEDDM en donne sa définition :
« La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. La démarche consiste pour les entreprises à prendre en compte les impacts sociaux et environnementaux de leur activité pour adopter les meilleures pratiques possibles et contribuer ainsi à l'amélioration de la société et à la protection de l'environnement. La RSE permet d'associer logique économique, responsabilité sociale et éco-responsabilité. » [MEEDDM, 2010]
Ce principe ne cherche pas à sanctionner les entreprises en les mettant face aux conséquences de leur activité, au contraire, il les place au coeur du processus de changement induit par le développement durable : la responsabilité sociétale des entreprises n'est pas une contrainte imposée, mais une opportunité laissée aux entreprises de devenir vecteur de mutation et de prouver leur implication dans l'émergence d'un développement soutenable. La décision, qui est purement volontaire, consiste à mieux considérer les impacts économiques, sociaux et environnementaux de l'activité par son interaction avec les parties prenantes. Novethic, centre de recherche sur la RSE et l'Investissement Socialement Responsable (ISR) affilié à la Caisse des Dépôts, définit ces dernières ainsi :
« Les parties prenantes de l'entreprise regroupe l'ensemble de ceux qui participent à sa vie économique (salariés, clients, fournisseurs, actionnaires), de ceux qui observent l'entreprise (syndicats, ONG), et de ceux qu'elle influence plus ou moins directement (société civile, collectivité locale...) » [Novethic, 2010]
La triple dimension économique, sociale et environnementale fait de la RSE la déclinaison microéconomique du développement durable, tel que le présente la Déclaration de Rio. Elle illustre parfaitement les propos tenu René DUBOS lors du premier Sommet de la Terre de Stockholm en 1972 : « Penser global, agir local»5(*). Cette pensée contient l'esprit-même du développement durable. Chacun à son échelle peut agir, ce qui aura des répercussions sur l'ensemble de la collectivité. Dans un contexte de mondialisation, l'adoption de mesures socialement responsables prend d'autant plus de sens que les parties prenantes peuvent être localisées sur l'ensemble du globe. En dépassant les minima légaux en matière sociale ou environnementale par exemple, les entreprises contribuent à l'amélioration de la coopération avec ses partenaires et tentent des maîtriser ses externalités. Plusieurs démarches ont été entreprises pour favoriser l'expansion de ce modèle de gestion. Citons par exemple le Global Compact, programme de dix grands principes proposé par Kofi ANNAN en 1999 ou l'Alliance européenne pour la responsabilité sociale des entreprises, crée en mars 2006.
Les enjeux de la RSE deviennent donc considérables si l'on s'intéresse à des secteurs économiques dont le poids dans l'économie mondiale n'est absolument pas négligeable. Le tourisme devient un cas d'étude particulièrement pertinent, non seulement par son poids dans l'économie mondiale, mais aussi par sa nature-même. Les données statistiques de ce secteur en font l'une des principales industries du monde à plusieurs niveaux. Le tourisme génère le quatrième plus gros revenu d'exportations, derrière la pétrochimie, l'industrie chimique et l'industrie automobile [UNWTO, 2009]. Notons aussi la distinction entre industrie touristique et secteur touristique : le premier terme renvoie exclusivement et strictement aux entreprises aux prestations de voyages, telles que les tour-opérateurs. Le second terme inclut l'ensemble des entreprises qui gravitent autour de cette économie, comme le transport ou l'hôtellerie. Sauf précision, la question touristique abordée dorénavant concerne le secteur touristique dans sa totalité. D'après l'Organisation Mondiale du Tourisme des Nations Unies, en 2008, ce secteur a contribué à hauteur de 5% dans le PIB mondial, soit un revenu global généré de plus $9,44 milliards (6,42 M€) [UNWTO, 2009]. Près d'un actif sur douze y travaillait la même année, ce qui représente 238 277 000 emplois (8,4% de la population active mondiale). De plus, le tourisme devrait encore connaît une progression sur tous ses indicateurs dans les dix prochaines années, dont une évolution annuelle moyenne de création de richesses (PIB) de 4% et une augmentation prévue de 19,6% de ses effectifs d'ici à 2018 [WTTC, 2008]. Ajoutons qu'économiquement parlant, le tourisme est une activité certes lucrative mais aussi génératrice de nombreux emplois, donc essentiellement pour un très grand nombre de personnes.
La définition-même du tourisme rend cette activité tout à fait particulière sur un autre point.
« Pratique revenant à voyager et résider hors de son cadre de vie habituel pour une durée inférieure à une année, pour loisirs, cause professionnelle ou pour toutes autres raisons qui ne sont pas liées à l'exercice d'une activité rémunérée sur place. »[UNWTO]
La migration temporaire de population induite par l'activité touristique a évidemment un impact sur la région hôte. Le passage du touriste ne se réduit pas à son accueil sur place, il faut tout d'abord qu'il puisse s'y rendre, puis il séjourne, consomme et dépense. Ce processus rend d'autant plus attrayante le tourisme qu'une multitude d'autres activités en dépendent directement. Considéré comme un facteur de progression socio-économique, les pays ouvrent de plus en plus leurs frontières, élargissant le catalogue des destinations. Pour 83% des Pays en Développement, il est l'une des principales sources d'exportation, donc de devises. Ce secteur est même la première source de devises dans soixante pays, dont 1/3 des pays les plus pauvres [TIES, 2006]. En effet, si en 1950, quinze pays monopolisaient l'ensemble des touristes (98%), en 2007, ces mêmes quinze destinations n'en n'attirent plus que 57%, signe d'une diversification des pays d'accueil, notamment pour les PED qui accueillent 45% du tourisme mondial [UNWTO, 2008]. Ajoutons aussi que d'ici 2010, on estime
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