La Place Public
Note de Recherches : La Place Public. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiress (influence psychologique). Activités festives ; c’est un lieu d’échanges culturels propice aux spectacles et aux fêtes populaires. Activités d’expression : la place est un lieu de rassemblement pour dire son mécontentement et amener ses revendications. Les exemples sont nombreux, dans notre actualité « La place Tahrir » (Place de la Libération en arabe), située au Caire en Egypte est le lieu symbolique du peuple pour manifester ses revendications. La place Tian'anmen littéralement (Place de la porte de la Paix Céleste) à Pékin est connue dans le monde entier pour les événements de contestation contre le régime en 1989 ainsi que pour la célèbre photographie d’un homme seul devant les chars de l’armée chinoise. Activités commerciales : l’activité la plus utilisée de la place, et cela depuis des siècles, est sans doute celle liée aux échanges commerciaux. Le besoin d’offres et de demandes amène naturellement les commerçants à venir au plus près des clients et à s’installer dans un endroit vaste et central : la place publique. Foires et marchés prennent place et s’insèrent momentanément dans ce que l’urbaniste Michel de Sablet (1991) nomme l’espace collectif urbain.
La place est, en effet, un centre d’activités, d’expressions et de représentations communes. Elle est un lieu privilégié et un lieu stratégique de rassemblement populaire et lie en un espace des espaces sociaux, politiques, économiques, religieux et ludiques. D’ailleurs l’architecture environnante participe à cette attraction, y sont souvent implanté des édifices administratifs et religieux ; église, mairie, poste...
La place publique est un élément emblématique des espaces publics en raison de sa variété spatiale et sa diversité d’usages avec la particularité d’être au centre mais elle ne constitue pas à elle seule l’ensemble de l’espace public beaucoup plus vaste.
Quels formes l’espace public prend-il au 21ème siècle et répond-il aux aspirations de communication et d’échanges de l’homme moderne ?
Thierry Pacot différencie l’espace public des espaces publics. Pour lui, l’espace public désigne la sphère du débat politique, la publicité des opinions privées, qui participent çà et là à la vie commune en devenant publique. C’est à dire un espace essentiellement consacré à l’expression et créé par l’homme. Au pluriel, les espaces publics correspondent au réseau viaire ; rues, boulevards, place et parvis, parcs et jardins, toutes les voies de circulation qui sont ouverts au public. Dans ce cas, il s’agit d’une représentation d’ensemble formelle, d’espaces, de passages et de rassemblements qui sont à l’usage de tous, soit qu’ils n’appartiennent à personne, soit qu’ils relèvent du domaine public. Dans tous les cas, que l’on parle de l’espace public ou des espaces publics, les deux ont à voir avec la communication. Ces espaces favorisent l’interaction car ils sont à la fois un facteur d’homogénéisation et de différenciation sociale. Les espaces publics urbains sont des territoires collectifs de formes, de styles et de tailles variables, sans possesseur unique, en principe ouvert à tous les membres de la société, caractérisé à la fois par une grande variété de pratiques et par la présence d’un grand nombre d’usagers.
En opposition, le terme de privé peut être ce qui est personnel, intime, nous sommes alors dans le cadre de la vie privée. La notion de privé peut être liée également à une appartenance matérielle : ce qui appartient en propre à un individu, nous sommes alors dans le cadre de la propriété privée. Il est important de bien faire la différence entre ces deux notions pour comprendre l’interaction privé/public dans un espace public.
Hannah Arendt oppose le domaine privé au domaine public dans le sens où le « public » signifie d’abord que tout ce qui parait public peut être vu et entendu de tous. Le domaine « privé » est pour elle sans importance puisque sans conséquence pour les autres. Ainsi les espaces publics de ne se résument pas seulement à un réseau viaire comme le définit Thierry Pacot ou aux espaces vides entre les pleins que forme l’architecture mais certains bâtiments en font partie. Même si des bâtiments tel que les cafés, les restaurants, les commerces, etc. sont des espaces privés (au sens propriété privé), ils ont une vocation publique, c’est-a-dire accessibles à tous. Certaines situations présentent une imbrication du privé et du public et la frontière disparait aux yeux des usagers. Par exemple, la terrasse du café installée sur une partie de la rue est une continuité extérieure de l’établissement mais sur le domaine public, il devient partie intégrante de l’espace public.
L’usage définit l’espace public de l’espace privé. L’événement qualifie l’espace publique plus que son statut. Dans cet usage nous pouvons différencier quatre types d’espaces publics, espaces de « détente », de mobilité, de service et de commerce. La notion demeurer/circuler est en contradiction entre les espaces de « détentes » et les espaces de mobilités. Les espaces publics s’élargissent, il y aura en plus des places publiques, des jardins publics, des squares etc. ce sont des lieux de « détente » que l’on s’approprie pendant une durée déterminée, comme un banc, un escalier... Pouvons- nous parler d’un espace privé dans un espace public ? Peut-on habiter l’espace public de manière privé ? Si nous suivons Ugo La Pietra ; habiter, est-ce que c’est être partout chez soi ? Contrairement aux espaces de mobilité ; rues, routes, trottoir etc. ou encore les transports publics constituant eux-mêmes des espaces publics (abris de bus, station de métro…) qui sont consacrés aux passages et à la circulation. Ont-ils pour autant la seule fonction de desservir les espaces privés ? Sont-ils seulement des espaces de transition ? Nous pourrions y répondre avec un autre type d’espace public que sont les centres commerciaux. Les centres commerciaux sont des rues commerçantes par définition. En effet, ils sont issus des passages couverts, c'est-à-dire des rues protégées des intempéries, et des galeries (passages et galeries parisiennes : passage Opéra et Choiseul ou galerie Vivienne…) pour enfin faire place aux architectures à vocation purement commerciale. Les centres commerciaux sont des espaces publics de circulations, de promenade ou l’on peut également demeurer quelques instants, ils représentent ainsi un nouveau centre dans l’espace public. Le marché et la rue commerçante ne sont pas seulement des lieux de commerces mais également des lieux privilégiés pour l’échange d’informations. Les centres commerciaux deviennent une alternative particulière des centres villes.
« La fonction commerciale a toujours façonné les lieux marquants de la société. Les marchés d’Haïti, les bazars méditerranéens, les places de nos villes médiévales, les halles du 19ème sont l’expression d’une vie publique et sociale, moins formelle que les monuments ou bâtiments institutionnels, mais néanmoins symbole de collectivité ». (Mauger, 1991)
A partir du 19ème siècle, les villes auront plusieurs centres, l’espace public change de forme et de lieu. Les espaces publics sont d’abord des espaces physiques, au 21 ème siècle, on aborde un espace publique virtuel avec l’utilisation du réseau Internet.
Selon Anne Marec, internet est la nouvelle place publique, l’agora de toutes les expressions. On retrouve ici la place comme centre de communication mais à une échelle plus importante, il s’agit d’un point de rassemblement mondial. Comme pour Anna Marec, Alain Rallet pense la place publique virtuelle comme un réseau mondial, qui mêlerait des réseaux qui joueraient tout à la fois les rôles de places publiques et de places de marchés virtuels et universels. En effet internet est un peu la métaphore virtuelle de la rue ou place publique. Par exemple, le « forum » ou le « campus » sont des termes qui apparaissent
...