Le A Russie
Note de Recherches : Le A Russie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresis grâce à la taïga. Enfin, sur une étroite bande de terre au sud du pays, on trouve des sols très fertiles, les tchernozioms (ou terres noires).
Les distances constituent des handicaps au développement car les ressources naturelles sont souvent éloignées des foyers de peuplement : 80% des hommes sont en Russie d’Europe, 80% des ressources sont en Russie d’Asie, ce qui implique des coûts de transport élevés. La Russie est marquée par une forte continentalité : le froid intense entretient l’existence d’un sol gelé en profondeur (la merzlota), rendant toute agriculture impossible sur 60% du territoire. La banquise bloque les côtes arctiques pendant plus de huit mois par an, paralysant la « voie maritime du nord » et les fleuves ne sont navigables que l’été. Enfin, si le froid constitue la contrainte climatique majeure, existent également, dans le sud-ouest, des zones arides où l’agriculture est impossible sans irrigation.
B- Un etat multinational, peu peuplé , une société déstabilisée
La Russie compte 142 millions d’habitants, dont 115 millions de Russes, les autres appartenant à une centaine d’ethnies. La Russie a adopté une structure fédérale, la seule qui soit adaptée à un territoire aussi immense et aussi faiblement occupé : 9 h / km² à peine, avec de fortes disparités régionales. La Russie d’Europe, berceau de la civilisation russe, concentre 80% de la population et l’on y trouve 10 des 14 villes millionnaires, au premier rang desquelles Moscou et Saint-Petersbourg, vitrines de la Russie urbaine grâce à leur patrimoine culturel et à la diversité de leurs activités économiques. A l’Est de l’Oural, le peuplement s’est effectué le long du transsibérien, en liaison avec l’exploitation des richesses minières. Son extension dans le reste de la Sibérie résulte de la création des camps du Goulag et d’une politique de fronts pionniers. Le quart nord-est du pays est un véritable désert humain. Ces contrastes ont tendance à s’accroître car les foyers déjà les plus peuplés attirent encore les familles qui fuient les conditions de vie des régions sibériennes.
Les mutations actuelles ont un coût démographique et social élevé. La Russie a perdu 3 millions d’habitants depuis 1991. La natalité baisse à cause d’une crise de confiance dans l’avenir du pays. La mortalité augmente en raison des conflits ethniques et de la dégradation de la situation sanitaire du pays : il en résulte un déficit naturel de 0,2°/°°. Les inégalités sociales s’aggravent. Le passage d’une économie collectivisée à l’économie de marché entraîne hausse du chômage (14%) et précarité des salaires. L’inflation détruit les revenus des catégories les plus modestes de la société, comme les retraités : Un quart de la population vit aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté et la Russie n’occupe que le 60ème rang au classement de l’IDH. Cependant, une jeune génération de cadres s’enrichit et, grâce au retour de la croissance économique, un redressement des niveaux de vie semble désormais envisageable.
II- Un pays confronté aux défis du postcommunisme
A- vers la démocratie et l’ économie de marché
Après l’effondrement du système soviétique, en 1991, la Russie s’engage dans une transition vers la démocratie libérale. La Constitution de 1993 instaure un régime de type fédéral, les ethnies disposant de Républiques ou de territoires autonomes (Tchétchènes, Tatars). Mais les menaces de sécession ne manquent pas, amenant le Président Poutine à renforcer l’autorité du pouvoir central. Son successeur, Dimitri Medvedev, poursuit la même politique, avec Poutine comme Premier Ministre. Le pays évolue donc vers un régime de plus en plus présidentiel, où la notion de démocratie reste ambiguë…
La mutation vers l’économie de marché s’est traduite, pendant plusieurs années, par une baisse du PIB, la Russie ayant hérité des structures de production soviétiques, peu compétitives. La reconversion de l’appareil productif n’est pas encore achevée mais commence à porter des résultats. Le secteur industriel, est encore en crise (sidérurgie, chimie, textiles) mais il est désormais privatisé à 70%, l’Etat conservant son monopole dans le secteur stratégique du complexe militaro-industriel. Dans les campagnes, l’archaïsme des machines agricoles et les dysfonctionnements dans les circuits de distribution empêchent la Russie d’atteindre l’autosuffisance alimentaire mais la privatisation des terres est achevée : sovkhozes et kolkhozes sont devenus des sociétés détenues par les paysans. Le pays est entré dans une phase de croissance (environ 6% avant la crise actuelle). Mais les points faibles sont encore nombreux : fort endettement (160 milliards de dollars), inflation élevée (14%), économie souterraine et corruption (mafia). Le PNB par habitant n’est encore que de 2 300 dollars, contre 27 000 dollars pour les USA…
B- Un territoire mal maitrise et maltraité
La mauvaise maîtrise de l’espace s’explique par les insuffisances des réseaux de transports. Ceux-ci ont été conçus par un Etat très centralisé : ils sont organisés en étoile autour de Moscou. C’est donc en Russie d’Europe que les réseaux sont les plus denses. En Sibérie, ils sont beaucoup plus lâches malgré l’importance que revêtent le Transsibérien et le BAM, en voie de modernisation. Enfin, dans le quart nord-est du pays, on ne se déplace qu’en avion. Pendant longtemps, les investissements ont été insuffisants et ont privilégié l’extension des réseaux au détriment de leur modernisation, d’où les problèmes de vétusté des matériels.
Mal maîtrisé, le territoire est également maltraité. Le régime soviétique privilégiait la construction d’un appareil industriel géant qui ignorait les notions d’économies d’énergie ou de respect de l’environnement. La nature reste marquée par des catastrophes majeures : explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986, ruptures d’oléoducs, destruction de la taïga par les pluies acides. Il n’y a pas de politique de l’environnement : malgré les pollutions dramatiques de l’air, du sol et de l’eau et une radioactivité préoccupante sur certains sites de stockage des déchets, le gouvernement a décidé la construction de 30 nouveaux réacteurs nucléaires.
III- Un territoire éclaté confronté aux défis du XXI sièclE
A- un Centre traditionnel, des périphéries en difficulté …
La Russie d’Europe est le « centre », qui concentre les pouvoirs politique, économique et religieux. Elle est le berceau de l’expansion russe et le pôle d’impulsion du pays. On y trouve les plus fortes densités de population et les plus grandes villes, les meilleures terres agricoles et les industries les plus performantes. Les réseaux de communications et le tissu universitaire y sont plus développés qu’ailleurs. L’ouverture sur le monde a encore renforcé son poids : c’est là que se sont installées la majorité des sociétés. Les réformes économiques y sont plus engagées et les votes réformateurs y sont massifs lors des élections, particulièrement dans les grandes villes. Moscou (10 millions d’habitants), capitale fédérale et capitale économique, réalise 70% du trafic aérien. On y trouve la meilleure qualité de services et une « city » « à l’occidentale » commence à se dessiner en son centre. Quant à Saint-Pétersbourg (5 millions d’habitants), son rôle devrait s’accroître : ancienne capitale des tsars, véritable ville musée, elle est, en effet, le dernier port russe sur la mer Baltique (avec Kaliningrad) et le lieu de rencontre de la Russie et de l’Occident.
Les périphéries fournissent d’importantes ressources mais les contraintes naturelles et les difficultés économiques en font des régions peu attractives.
- Les grandes plaines de la Russie du sud et de la Sibérie du sud-ouest sont des périphéries agricoles. Mais quelques foyers industriels se sont construits sur les matières premières (Donbass, Kouzbass), ainsi que dans l’Oural, riche en minerais, vieille périphérie industrielle aujourd’hui en difficulté.
- La Sibérie est riche en matières
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