Le Lyrisme

e cour, pétrarquiste avec le sonnet), on assiste à un retour significatif de la poésie lyrique.

Les poètes de cette nouvelle vague se réclament volontiers de grands lyriques comme André du Bouchet, Claude Vigée, Hubert Juin, etc.

Le Lyrisme introduit par Mme de Stael avec le texte De L’Allemagne, dans lequel elle dit qu’il faut considérer l’univers entier comme un symbole des émotions de l’âme.

2) Le statut du "je" lyrique : une tension entre imaginaire et réel

Dans Poésie et récit (1989), Dominique Combe (travaillant dans les sciences humaines et dans la littérature au CNRS) écrit : « Le « je » qui s'énonce dans Les Fleurs du Mal, dans les Illuminations ou dans Les Contemplations vise à la fois l'imaginaire pur et le réel ; la figure du poète y est construite, dans la mesure où c'est toute la tradition de la poésie lyrique – et l'image topique du poète – qui y est investie. Chaque fois qu'il dit « je », le poète assume cette tradition, de sorte que, s'élevant à une certaine universalité, il désigne, outre sa personne propre, celle du Poète archétypique, devenu le personnage d'une fiction allégorique de la création poétique. »

Dominique Combe, dans Poésie et récit, décrit le « je » qui s'exprime au travers de l'oeuvre poétique comme une tension entre le réel et l'imaginaire, comme une fiction créée de toute pièce dans l'expérience de l'altérité (ce qui est autre).

Le sujet lyrique serait constitué d'une tension entre un sujet réel et un sujet fictif. Pourtant, la poésie, et notamment le sujet lyrique, évoquent une vision de la poésie qui est celle d'une forte présence du « je » écrivant, à travers l'expression des sentiments personnels.

Les réflexions quant au lien entre la littérature et l'autobiographie peuvent éclairer ce statut du « je » lyrique présenté comme le support d'expression de l'intériorité du poète. « La littérature n'est pas pour moi distincte, ou, du moins, séparable du reste de l'homme. » Pour Charles-Augustin Sainte-Beuve (critique littéraire et écrivain français, 1804 à1869), la poésie ne peut que se fonder et s'expliquer sur le poète dans sa vie réelle, c'est à dire sur sa biographie et sa pensée propres. Le sujet lyrique ne peut donc pas être une création fictive puisqu'il est l'expression de la personnalité et des sentiments du poète.

En poésie, le « je » du poète n’exprime pas l’identité de l’écrivain, comme dans l’autobiographie. Le Moi est à la fois le sujet et l’objet du poème. Il est à la fois l’émetteur et le destinataire. Il n’existe pas avant le poème, il se crée par lui. C’est pourquoi le « je » du poème peut être prononcé par le lecteur : les souvenirs et les sentiments exprimés sont à tous et de tous les temps, et le poème lyrique, par son chant et sa musicalité, tend à effacer la distinction entre le moi et l’autre.

3) Les thématiques du lyrisme ainsi que ses formes plurielles.

L’instrument privilégié pour accompagner le chant, la lyre a donné son nom à la poésie la plus intime et la plus mélodieuse : la poésie lyrique.

Le lyrisme est un genre de poésie qui exprime des sentiments intimes au moyen d’images et de rythmes propres à communiquer au lecteur l’émotion du poète.

• Les thèmes lyriques

La poésie lyrique, par sa musicalité, ses mouvements, ses transports, ses effusions, exprime le monde intérieur, les goûts personnels, les émotions les plus intimes, les pensées les plus privées.

Les grands poèmes lyriques voient leurs expressions nuancée à l’infini.

L’amour

C’est incontestablement le thème le plus fréquent de la poésie lyrique depuis l’Antiquité. Il est présent à la Renaissance dans les sonnets de Ronsard, dans la poésie romantique et chez les poètes du XXe siècle, tels Apollinaire, Eluard, Aragon. La poésie lyrique exprime les sentiments les plus passionnés.

La nature

Le monde et la nature sauvage est au cœur de l’expérience lyrique. Le promontoire de V.Hugo, la maison du berger de Vigny, le vallon de Lamartine, les fenêtres de Baudelaire figurent la relation du poète au monde extérieur, naturel ou urbain. L’espace dessine une géographie intime qui ressemble au paradis perdu (ex : verger, vallon, jardin, lac, montagne).

Le temps

Automnes ou crépuscules, aubes, printemps, automnes, la poésie lyrique célèbre particulièrement les commencements et les fins, les passages et les lisières. Les poètes interrogent le printemps de la vie et son déclin, cherchent des raisons d’espérer ou de souffrir. Le temps est le grand ennemi, le grand destructeur des êtres, des choses, des sentiments, dont la précarité engendre angoisse ou mélancolie.

La mort

Avec le temps s’exprime la peur ou la douleur de vieillir, la certitude de se rapprocher de la mort. Cette angoisse, que Baudelaire appelle le spleen (référence direct au mal du siècle), hante les poètes, de Ronsard à Hugo.

• L’expression lyrique

-Généralement ces thèmes lyriques s’interpénètrent : amour et nature, amour et temps, amour et mort, temps et mort…

-Le poète Paul Valéry a défini le lyrisme comme « le développement d’un cri ». La poésie lyrique, par sa musicalité, par ses figures de style, transforme le cri en chant.

-Le vocabulaire des sentiments (= tous les champs lexicaux associés)

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