Les Faits De L'Affaire D'Outreau

instruction est alors confiée au juge Burgaud en février 2001. Il se montre très proche de Myriam Badaoui. Dès lors, les mises en examen démarrent. Le juge reprend la liste de noms fournie par les enfants pour rechercher les coupables. Parallèlement, il reçoit des lettres de Myriam Badaoui qui, du fond de sa cellule, espère qu’elle va obtenir sa libération si elle dénonce les coupables. Elle va ainsi donner une cinquantaine de noms, tous parmi ses voisins. Ceux qui coïncident avec la liste des enfants sont mis en examen et, pour la plupart, placés en prison.

Ainsi, 17 voisins, hommes et femmes, sont mises en examens et écrouées. Parmi elles, une série de personnes dites « notables » : un huissier et son épouse (Alain & Odile Marécaux), une boulangère (Roselyne Godard) et son mari, un chauffeur de taxi (Pierre Martel), un prêtre (Dominique Weil)… Il y a également Thierry Dausque, François Mourmand, un père et son fils (Daniel Legrand père & fils) et un couple (Karine Duchochois & David Brunet) et un autre couple de voisins (Franck et Sandrine Lavier)… Quant aux enfants de ces accusés ils sont placés en familles d’accueil et ne reverront presque plus leurs parents pendant la durée de l’affaire : 4ans ! Il y avait également un accusé handicapé mais il a été innocenté dès le début de l’affaire car il ne pouvait techniquement pas violer un enfant.

Cette affaire commence à être médiatisée en novembre 2001 et les noms de tous les suspects sont révélés au grand public (ce qui ruine définitivement la vie de ces accusés).

Toujours en Novembre 2001, le juge Burgaud fait le rapprochement entre l’affaire d’Outreau et une affaire de réseau pédophile en Belgique appelée l’affaire Dutroux.

Sous la pression, Daniel Legrand (fils) révèle le viol d’une fillette belge, tuée dans le cadre du réseau pédophile d’Outreau qui serait enterrée dans son jardin. Après de multiples fouilles les policiers ne retrouvent pas de cadavre. Daniel Legrand a menti. L’hypothèse du réseau est finalement abandonnée par la police belge faute de preuve matérielle mais la culpabilité des 17accusés n’est cependant pas remise en cause et personne n’est relâché.

En juin 2002, un des suspects François Mourmand accusé du meurtre de la petite fille belge se donne la mort en prison.

De nombreuses expertises sont effectuées sur la personnalité de Myriam Badaoui, elles révèlent une tendance mythomane pour attirer l’attention sur sa personne mais ces résultats seront mis de côté par le juge Burgaud ainsi que les résultats sur la crédibilité des enfants.

L’instruction de l’affaire d’Outreau se clôt en Septembre 2002 sans aucune preuve matérielle. L’accusation repose donc uniquement sur les témoignages de Myriam Badaoui, d’Aurélie Grenon et de certains enfants.