Les Libertins Au 17E
Mémoire : Les Libertins Au 17E. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirestinage va élire, pour lieu d’enquête privilégié, les cercles aristocratiques, les salons pour mieux dévoiler l’hypocrisie qui y règne.
II Libertinage de mœurs
S'engouffrant dans la brèche ouverte par les libertins de pensée, certains ne se contentent pas de se libérer de toutes contraintes imposées par la tradition pour penser mais aussi pour agir à leur guise en limitant les freins moraux. C'est le libertinage de mœurs.
Les libertins de mœurs se réclament du même courant philosophique que les libertins de pensée mais l'excès de certains ont contribué à discréditer le premier mouvement (profanation de lieux saints, blasphème, débauche sexuelle...). On pourrait penser que pour des libertins modernes, tout est bon pour satisfaire leurs désirs. Ils pratiquent sans remords le cynisme et l'hypocrisie, le type même développé par Molière dans sa pièce Dom Juan. Il y a plusieurs libertinages modernes, bien loin de la définition première. Mais on retrouve souvent chez ces libertins une valeur commune: la vision de la cellule du couple. Cette cellule, pour un libertin, n'a pas d'obligation morale comme la fidélité. Il n'est pas rare de voir des couples libertins pratiquer l'échangisme tout en respectant l'individu et le couple lui même. Le libertinage moderne place l'individu au centre de sa sexualité, contrairement à la morale qui elle, y place le couple. C'est sur ce dernier point que l'on rejoint la définition première car l'application du libertinage de mœurs est en opposition à la religion et au concept de l'amour unique et éternel d'un couple. On peut dire qu'il y a rejet de la morale et de la religion concernant l'aspect de l'amour.
Ils utilisent comme arme principale l’ironie pour proposer des textes savoureux qui au-delà de l’érotisme constitue de véritable profession de foi libertine célébrant les joies du corps et de l’esprit.
Célèbres libertins
Théophile de Viau (1590-1626) soldat, courtisan et écrivain il a été le chef de file des jeunes libertins parisiens sous Louis XIII. Il a été notament accusé d’avoir écrit des poèmes obsènes et blasphématoires et a même été ménacé de mort par les jésuites.
Au XVIIIe siècle, Casanova (1725-1798) est tour à tour soldat, courtisan, diplomate, écrivain… et collectionneur de conquêtes amoureuses — féminines et masculines — à tel point que son nom devient à jamais un qualificatif réprobateur (« Tu n’es qu’un Casanova ! ») Ses écrits, bien souvent négligés par les littéraires, sont pourtant de magnifiques témoignages de son époque, en plus d’être, bien sûr, de précieux récits érotiques.
Enfin le libertin Choderlos de Laclos est rendu célèbre avec son célèbre roman épistolaire Les Liaisons dangereuses (1782) qui présente l’histoire d’étranges et perverses conquêtes amoureuses.
II Libertinisme intellectuel
Le libertinage d’esprit est un courant de pensée né au XVIe siècle, développé en Italie et qui débouchera au XVIIIe siècle sur la notion de raison critique des philosophes.
Le 17ème siècle marque l’apogé du libertinage d’esprit. En effet, le Grand Siècle connaît des « esprits forts », tels La Fontaine et Cyrano de Bergerac qui, non seulement remettent en question l’ensemble des certitudes établies, mais contestent l’esprit de système considéré comme une entrave à la libre pensée religieuse, morale, sociale et politique.
Matérialistes, les libertins considèrent que tout dans l'univers relève de la matière, laquelle impose, seule, ses lois. Ils estiment donc que la compréhension du monde relève de la seule raison, reniant, pour beaucoup, la notion de créateur.
Alors que la monarchie française repose sur une légitimité divine, on comprend facilement la menace que pouvaient représenter des individus se voulant indépendants de toute règle imposée du dehors par la morale ou la religion, établie par l’Église, l’État ou la Tradition.
Ce d'autant que les libertins appelaient de leurs vœux l'apparition d'une société reposant
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